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Qu'elle enlève aux fillons prochains;
L'autre en ronge le petit germe,
L'autre a foin de les recevoir,
L'autre au magafin les enferme,
Et chacune fait fon devoir.

Fous.

(Defmarets.)

Epitaphe d'un Fou qui mourut d'un coup

moufquet.

Ci-gît un Fou, nommé Pasquet,
Qui mourut d'un coup de Moufquet,
Lorfqu'il vouloit lever la crète.
Quant à moi, je crois que le fort
Lui mit du plomb dedans la tête,
Pour le rendre fage à fa mort.

(Saint-Amand.)

Fou de qualité qu'on vouloit enfermer.

Que Licidas fût mis aux petites maisons,

On n'a pas voulu le permettre: On a dit pour réponse à toutes nos raisons, C'est un trop grand fou pour l'y mettre. (De Cailly.)

Rêve de deux Fous.

Deux Fous penfant qu'une Bergère
Les métamorphofoit en bois,
Et fe croyant être aux abois

Ils lui firent cette prière :

Helas! du moins, charmante Iris,

Si tu fais des cotrêts de nous,

Ne les porte point à Paris,

Où les Marchands les châtrent tous.

de

Un Seigneur de Paroiffe ayant demandé à un Payfan qui étoit venu le voir à Paris, s'il y avoit

toujours bien des fous dans fon village : il y en a toujours, répondit-il, mais pas tant que quand vous y étiez.

On conferve dans les archives de la Ville de Troyes une lettre de Charles V, par laquelle il mande aux Maire & Echevins que fon Fol eft mort, & qu'ils aient à lui en envoyer un autre. Nos Rois avoient des Fous en titre d'Office, auxquels ils faifoient élever des mausolées après leur (Effais hift. de M. de Saint-Foix.)

mort.

FRAGILITÉ.

Fragilité des richesses, de la gloire, &c.

La gloire eft à mes yeux une étoupe enflammée,
Qui brille, & qui s'éteint fans bruit & fans fumée;
La perfide molleffe, un encens fuborneur ;
La fortune, un écueil; le plaifir, une erreur;
La faveur, un fignal d'une chûte prochaine ;
La nobleffe, un fardeau ; les honneurs, une chaîne.

L'homme eft fi fragile qu'il commence fouvent par je crois en Dieu le Pere tout-puissant, & qu'il finit par la réfurrection de la chair.

FRANCHISE.

La franchise & la bonne-foi font d'un grand fecours pour l'expédition des affaires. Elles attirent une grande confiance en ceux qui ont ces bonnes qualités. Elles épargnent de longues recherches, & reffemblent à un grand chemin uni & battu, qui conduit plus fûrement au but que des fentiers détournés, où l'on rifque de s'égarer.

FUITE.

Fuite d'une Maitreffe.

Vous me fuyez au même instant
Que de mon amoureux tourment
Je vous dis la moindre parole;
Mais vous me fuyez vainement,
Vous courez, & mon amour vole.

(De Cailly.)

Arrêtez pour ouïr le cours de mon martyre;
Penfez, que, fous vos loix ayant toujours vécu,
Je pourrois justement vous pourfuivre, & vous dire,
Que vous fuyez, Iris, quand vous avez vaincu.

Mithridate à fes enfans.

Je fuis; ainfi le veut la fortune ennemie.
Mais vous fçavez trop bien l'histoire de ma vie,
Pour croire que long-tems, foigneux de me cacher,
J'attende en ces déferts qu'on me vienne chercher.
La guerre a fes faveurs ainfi que fes difgraces.
Déja, plus d'une fois retournant fur mes traces,
Tandis que l'ennemi, par ma fuite trompé,
Tenoit après fon char un vain peuple occupé,
Et, gravant en airain fes frêles avantages,
De mes Etats conquis enchaînoit les images;
Le Bofphore m'a vu, par de nouveaux apprêts,
Ramener la terreur du fond de fes marais;
Et, chaffant les Romains de l'Afie étonnée,
Renverfer en un jour l'ouvrage d'une année.
D'autres tems, d'autres foins. L'Orient accablé
Ne peut plus foutenir leur effort redoublé.

Il voit, plus que jamais, fes campagnes couvertes
De Romains que la guerre enrichit de nos pertes,
Des biens des Nations raviffeurs altérés,
Le bruit de nos tréfors les a tous attirés;

Ils y courent en foule; &, jaloux l'un de l'autre,
Défertent leur pays pour inonder le nôtre.
Moi feul je leur réfifte. Ou laffés ou soumis,
Ma funeste amitié pèse à tous mes amis.
Chacun à ce fardeau veut dérober fa tête:
Le grand nom de Pompée affure fa conquête.
C'eft l'effroi de l'Afie. Et, loin de l'y chercher;
C'est à Rome, mes fils, que je prétends marcher.
Ce deffein vous furprend, & vous croyez, peut-être,
Que le feul défefpoir aujourd'hui le fait naître.
J'excufe votre erreur; &, pour être approuvés,
De femblables projets veulent être achevés.

GALANTERIE.

Filles galantes.

Vous faites des faveurs à de certaines gens,

Qui ne vous donnent rien que de vaines paroles.
Demandez leur force piftoles,

Et ménagez vos jeunes ans.

Se donner à crédit pendant qu'on eft fi belle,
Et pendant qu'on pourroit amaffer des tréfors,
Aminte, proprement, c'est-là ce qu'on appelle
Faire folie de fon corps.

(Montreuil.)

Dans ce fiécle rufé, l'on ne voit point d'enfans.
Une fille à quinze ans

Pénetre, jufqu'au fond, de l'amoureux mystère
Les fecrets les plus curieux;

A cet âge, elle en fçait tout autant que fa mere,
Et l'exécute beaucoup mieux.

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Rufe d'une Fille galante, pour se délivrer de l'Amant qu'elle trompoit.

Catin eft une fine bête;

Pour m'empêcher de faire bacchanal,
Elle fe plaint du mal de tête,

Quand je la trouve feule avecque mon rival.
Sitôt que je les abandonne,

Elle en guérit & me le donne.

(Saint-Pavin.)

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