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DE

L'ACADÉMIE

DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES

DE DIJON

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UNIV. OF CALIFORNIA

ACADÉMIE

DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES DE DIJON

~

RAPPORT

SUR LES PRIX DE 1889

PRÉSENTÉ AU NOM DE LA COMMISSION SPÉCIALE (1) DANS LA SÉANCE
DU MERCREDI 26 FÉVRIER 1889

MESSIEURS,

Lorsqu'au commencement de 1888, l'Académie portant ses regards en avant se préoccupa des prix qu'elle aurait à décerner aux Belles-Lettres l'année suivante, il lui sembla que les circonstances se prêtaient à une épreuve, non encore tentée depuis que la libéralité du Conseil municipal de Dijon lui a permis de reprendre la tradition trop longtemps interrompue de ses prix annuels. Vous savez en effet, messieurs, que depuis plusieurs années on sollicitait de vous l'ouverture d'un concours sur un sujet donné; toutefois, il ne pouvait être question d'une thèse d'histoire ou de littérature générale ; vous avez considéré de tout temps, en effet, que le rôle le plus utile de la province était de préparer les éléments des généralisations qui

(1) Cette commission était composée de MM. J. d'Arbaumont, vice-président, faisant les fonctions de président, Metman, Garnier, Guignard, Milsand, Cunisset-Carnot et Chabeuf, secrétaire chargé de présenter le rapport.

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s'élaborent à Paris, et ainsi limité aux études et aux recherches locales, le champ demeure encore assez vaste, assez fécond pour absorber le travail de plusieurs générations.

Il vous a paru aussi qu'à cette heure où le XVIe siècle, si abondant en aspects divers, si clair dans toutes ses parties, à ce qu'il semble, au fond si peu et si mal connu, était fouillé dans ses profondeurs pour y chercher la raison d'être des crises suprêmes et les bases ensevelies de la société moderne, rien ne pouvait être mis plus utilement à l'ordre du jour que l'étude de la période qui précède et prépare l'explosion de 1789. Ici, comme en toutes matières historiques, les faits éclatants émergent seuls dans la brume d'un passé déjà lointain, notre imagination d'auteurs ou de lecteurs se plaît surtout aux épisodes dramatiques, oratoires, et laisse trop volontiers dans l'ombre la foule des ouvriers obscurs de l'œuvre commune. Et cependant ce mouvement interne des esprits, ces préparations silencieuses des faits généraux, sont les dessous nécessaires sans lesquels la science de l'histoire n'aboutit tout au plus qu'au récit. Ainsi, à la veille de 1789, dans la forte et virile province à laquelle nous avons l'honneur d'appartenir, l'opinion et l'action furent énergiques, mais relativement calmes, comme on peut l'attendre d'une race d'hommes résolus, réfléchis et qui en toutes choses savent où ils vont. L'Académie pensa donc qu'il y avait intérêt à apporter la contribution de la Bourgogne à la grande enquête ouverte sur les préliminaires de la Révolution dans

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