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Saint-Cloud, le 18 août 1803.

Au Ministre de la guerre.

J'APPRENDS, citoyen ministre, que plusieurs consrits de la réserve, qui avaient été appelés pour le ecrutement de l'artillerie, n'ayant pas la taille requise, ont été renvoyés chez eux, ce qui me paraît contraire à tout ordre. Donnez ordre aux différens régimens d'artillerie de vous envoyer l'état des hommes qui seraient renvoyés comme n'ayant pas la taille requise, et indiquez les corps où ces conscrits seront incorporés.

Des régimens de dragons ont reçu des hommes de deux pouces, qu'ils ne trouvent pas assez grands. Comme ces régimens ont été beaucoup augmentés, il serait très-difficile de les compléter avec des hommes de quatre pouces. Donnez-leur l'ordre de les recevoir à deux pouces, et de vous envoyer l'état des hommes au-dessous de cette taille, pour que vous les destiniez pour l'infanterie.

Je vous salue.

Signé, BONAParte.

Saint-Cloud, le 23 août 1803.

Au Ministre de la guerre.

Je vous prie, citoyen ministre, de faire faire une analyse de toutes les incursions que les Anglais ont

faites sur nos côtes, depuis 1700, en y mentionnant le but qu'ils se proposaient par ces expéditions, et le

résultat qu'elles ont eu.

Signé, BONAPArte.

Saint-Cloud, le 6 septembre 1803.

Au Ministre de la guerre.

On a envoyé, citoyen ministre, les 6o et 4° de ligne, et la rère légère, dans le royaume de Naples. Faitesmoi connaître les mesures qu'on a prises pour l'habillement et surtout pour l'armement des conscrits. Je suis instruit qu'on n'en a pris aucune pour l'armement.

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Il me semble qu'il aurait été convenable de faire arrêter les conscrits dans la Romagne, et là, de les armer et habiller avant de les envoyer dans le me de Naples. S'ils étaient arrivés à Tarente, il serait convenable d'y faire passer des fusils dans le plus court délai.

Envoyez un des adjudans-commandans attachés au ministère, à Tarente. Il vérifiera à Turin, Plaisance, Rimini et Ancóne, le nombre des conscrits qui ont passé. Il vous fera un rapport de chacune de ces villes. Il visitera Tarente et les positions qu'occupe l'armée, et vous fera un rapport de chaque endroit, en vous faisant connaître l'état des batteries de côtes établies, la situation de l'approvisionnement. Il sera porteur d'un ordre pour l'approvisionnement de Tarente, vu

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qu'une escadre s'y rendra en novembre, et pour que toutes les mesures soient prises pour procurer 500,000 racions de biscuit pour une opération extraordinaire. Signé, BONAPARTE.

Note circulaire de lord Hawkesbury à tous les ministres étrangers résidant près la cour de SaintJames.

Downing Street, 30 avril 1804.

MONSIEUR,

L'expérience que toute l'Europe doit avoir eue de la conduite du gouvernement de France, aurait engagé S. M. à traiter toutes les accusations qui auraient pu être portées de la part de ce dernier contre son gouvernement, avec le silence du mépris, si les réponses vraiment extraordinaires et non autorisées, que plusieurs des ministres de puissances étrangères ont jugé à propos de faire à la communication récente du ministre des affaires étrangères à Paris, n'avaient donné à l'objet de cette communication un plus grand degré d'importance qu'il n'eût obtenu sans cela. S. M. m'a donc donné ordre de déclarer qu'elle s'assure n'avoir pas besoin de repousser, avec tout le dédain et l'indignation qu'elle mérite, cette calomnie aussi absolument mal fondée qu'elle est atroce, que son gouvernement a participé à aucuns projets d'assassinat; accusation avancée avec la même fausseté et la même

calomnie, sous la même autorisation officielle, contre les membres du précédent gouvernement de S.M., durant la dernière guerre; accusation incompatible avec l'honneur de S. M. ainsi qu'avec le caract\re connu de la nation britannique, et si complétemet dénuée de toute ombre de preuve, qu'on peut présu mer avec justice qu'elle n'a été mise en avant, dan le moment présent, qu'uniquement dans le dessein de détourner l'attention de l'Europe de la contemplation de cet acte sanguinaire, qui, en violation du droit des nations, ainsi que des règles de l'honneur et de l'humanité les plus simples et les plus évidentes, a été récemment commis par ordre direct du premier Consul de France.

Que le gouvernement de S. M. traitât avec indifférence ceux des habitans de la France, qui sont justement mécontens du gouvernement de ce pays; qu'il refusât de prêter l'oreille à leurs desseins pour délivrer leur patrie du joug avilissant de servitude sous lequel elle gémit actuellement, ou pour les aider et assister, pour autant que de tels desseins sont justes et légitimes, c'est ce qui ne s'accorderait nullement avec les devoirs que, dans des circonstances telles que les présentes, tout gouvernement sage et juste se doit à soimême et au monde en général.

C'est un droit reconnu des puissances belligérantes de profiter de tout mécontentement qui existe dans les

pays avec lesquels elles peuvent se trouver alors en guerre. La convenance d'agir d'après ce droit (quand même le droit pût être douteux à certain degré), serait sanctionnée aussi pleinement que possible, dans le cas résent, non-seulement par l'état actuel de la nation rançaise, mais par la conduite du gouvernement de ce pays, qui, dès le premier commencement de la présente guerre, n'a cessé de communiquer avec les mécontens dans les états de S. M., particulièrement en Irlande, et tient actuellement rassemblé sur la côte de France, un corps de rebelles irlandais, dans la vue d'aider leurs desseins contre cette partie de son Royaume-uni.

Dans ces circonstances, les membres du gouvernement de S. M. seraient réellement inexcusables de négliger le droit qu'ils ont de soutenir, autant que cela s'accorde avec ces principes du droit des gens que tous les gouvernemens civilisés ont reconnus jusqu'à présent, les efforts de ceux des habitans de la France, qui font profession de sentimens hostiles contre son présent gouvernement. Ils ressentent, en commun avec toute l'Europe, un vif désir de voir s'établir dans ce pays un ordre de choses qui soit plus compatible avec son propre bonheur et avec la sûreté des nations qui l'environnent Mais si ce voeu ne peut s'accomplir, ils sont justifiés, d'après les principes les plus rigoureux de propre défense, en tâchant de paralyser

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