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Au général LEFRANC.

Würtzbourg, le 1er octobre 1806. L'INTENTION de l'empereur, général, est que vous vous rendiez sur-le-champ à Forcheim, où vous prendrez le commandement supérieur de la place, quoiqu'il y ait un commandant bavarois qui sera sous vos ordres; la garnison est bavaroise, il y sera envoyé une compagnie d'artillerie française. Ce commandement est de la plus haute importance, et c'est pour cela que sa majesté m'a ordonné de vous le confier en ce moment La place de Forcheim devient un de nos points d'appui; concertez-vous avec les autorités bavaroises pour que la place soit bien armée. J'ai ordonné au général Songis de faire désigner des locaux pour des magasins de cartouches d'infanterie et de cartouches de canon; pour des magasins de bois de rechange, et qu'on y établisse sur-le-champ un petit arsenal. Tous les prisonniers que l'on fera seront dirigés sur Forcheim et Würtzbourg, suivant les circonstances; Forcheim sera probablement le point préféré. J'ai ordonné à l'intendant-général d'y faire établir un hôpital de cinq cents malades, et des magasins de vivres ; il va y faire transporter trente-cinq mille rations de biscuit qui viennent de Passau ; j'ai ordonné qu'on y fit construire dix fours pour qu'il y

ait une manutention, et qu'on y fit réunir quinze mille quintaux de farine; de sorte qu'en tout événement on puisse se replier sur Forcheim, et y trouver des cartouches, des vivres et un point d'appui. Forcheim est à l'abri d'un coup de main, et peut être rendu assez fort. La place de Forcheim a le double avantage de servir aussi contre la Bohême, et peut rendre les plus importans services à l'armée.

Au roi de Bavière.

Würtzbourg, le 1er octobre 1806.

SIRE, l'empereur a décidé que la division des troupes de votre majesté, aux ordres du général de Wrede, qui font partie de la Grande-Armée, ne serait attachée à aucun corps d'armée, et que les ordres de l'empereur lui seraient directement transmis par moi, son major-général. J'ai donné l'ordre au général de Wrede de partir d'Eichstadt le 3, pour se rendre le plus tôt possible à Nuremberg, où il recevra de nouveaux ordres. L'empereur, sire, désire qu'indépendamment du commandant que votre majesté a nommé à Forcheim, et du bataillon de vos troupes qui 'en forme la garnison, il y soit nommé comme commandant supérieur, un général de brigade français, et que j'y place plusieurs compagnies d'artillerie. Forcheim est un point intéressant, et une de nos

places d'armes essentielles. Je prie votre majesté de faire donner des ordres pour qu'elle soit complètement armée. J'ai ordonné qu'il y soit fait dix jours, et qu'on y désignât des magasins, soit pour l'artillerie, soit pour les vivres : mais cela se fera par les soins des autorités françaises. L'empereur a demandé que l'on tirat de Forcheim six pièces d'artillerie pour la citadelle de Würtzbourg; il sera essentiel de les remplacer. Les armées prennent position; la guerre n'est point déclarée; notre langage est pacifique, mais nous sommes prêts à tout événement.

Les places d'Ulm, Augsbourg et d'Ingolstadt, pouvant être utiles à l'armée comme dépôt, j'y ai laissé des commandans d'armes.

L'empereur est toujours à Mayence; il sera ici demain ou après.

Au général SONGIS.

Würtzbourg, le 1er octobre 1806.

Je vous préviens, général, que l'empereur a donné des ordres au ministre Dejean le 21 septembre, pour que le 10 bataillon du train, qui est à Turin, achetât huit cents mulets, et en a fait le fonds; que le 4o et le 7o bataillons qui sont en Italie, en achetassent six cents, et a pourvu à cette dépense; que le 11o bataillon du train, qui est à Douai, se procnrât huit cents chevaux, et en a fait le fonds. Sa majesté a

ordonné qu'au fur et à mesure qu'une compagnie de ces bataillons du train aurait ses chevaux, elle se dirigeât sur Mayence. Ainsi, l'empereur a donné des ordres et fait des fonds pour remonter tous les bataillons du train qui sont en France et en Italie. Vous n'avez plus à songer, par conséquent, général, à acheter des chevaux que pour les bataillons du train qui sont en Allemagne; et sa majesté pense que ce n'est pas trop que d'en acheter deux mille, lesquels peuvent être servis par les bataillons du train. Il est donc à propos que vous fassiez acheter deux mille chevaux qui, à raison de 300 fr., feraient 600,000 fr. Les 470,000 fr. que vous avez de crédit seront soldés, et je vous ferai donner 200,000 fr. sur les fonds que j'ai à ma disposition, n'y ayant pas de dépense plus sacrée ni plus indispensable. Vous m'instruirez, général, des mesures que vous aurez prises pour remplir à cet égard les intentions de sa majesté; je vous préviens aussi que la volonté de l'empereur est qu'on ne dispose point sans ses ordres du 11e bataillon du train qui va arriver à Mayence, non plus que de deux cent cinquante caissons de la compagnie Breid, qui sont partis de Paris, et vont se réunir à Mayence. Ce sont des moyens de précaution en cas d'événement. D'ailleurs vous me tiendrez informé, général, de ce qui arrivera à Mayence, afin que je puisse en rendre compte à sa majesté, et prendre ses ordres.

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Je vous réitère, général, que l'intention de l'empereur est qu'il n'y ait point d'artillerie à cheval au parc; elle doit être toute aux corps d'armée : celui de M. le maréchal Augereau, entre autres, en a besoin. Je vous ai chargé, par ma lettre du 28, d'y envoyer une compagnie.

Au maréchal Lefebvre.

ORDRE.

Würtzbourg, le 1er octobre, à minuit.

IL est ordonné au maréchal Lefebvre de choisir une bonne position en avant de Schweinfurth, telle que quarante mille hommes puissent s'y battre. Il est préférable qu'il reste près de Schweinfurth que d'aller à Neustadt. Il tiendra un avant-poste sur les collines en avant de Neustadt et de Königshoffen.

La division du général Dupont doit être à Würtzbourg le 2; la garde doit aussi y arriver; le maréchal Augereau y sera le 4; le maréchal Davoust restera aux environs de Bamberg; le maréchal Bernadotte, aux environs de Lichtenfelds, ayant des avant-postes en avant de Cronach et aux débouchés de Cobourg.

Au roi de Bavière.

Würtzbourg, le 2 octobre 1806.

SIRE, l'empereur est toujours à Mayence, et je l'attends aujourd'hui ou demain.

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