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ce général était plus utile à la tête d'une division, et que son intention était de l'y laisser. Il faut donc porter votre choix sur un autre officier : je vous avoué que j'en vois peu. Il y a bien le général de brigade Ménard, qui était chef d'état-major du maréchal Lefebvre. Au reste, si je vous vois, nous arrangerons cela ensemble.

Au maréchal AUGEREAU.

Munich, le 25 septembre 1806.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, désire que vous fassiez reconnaître les petites places qui sont autour de vous, et les fassiez occuper par de petits détachemens des troupes de Hesse-Darmstadt, en les faisant approvisionner et garnir d'artillerie; cela gardera parfaitement bien nos derrières.

A'S. M. le roi de Bavière.

Munich, le 25 septembre 1806. L'EMPEREUR Napoléon me charge d'avoir l'honneur de prévenir votre majesté qu'ayant garanti la Saxe, et voyant les armemens suivis du roi de Prusse, sa majesté doit se tenir sur ses gardes, sa volonté bien déterminée étant de ne pas plus laisser envahir les pays garantis qu'elle n'a laissé envahir la Bavière. Elle a donc jugé devoir mettre une partie de son armée en position, pour être prête à repousser les

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attaques de la Prusse, si elle veut absolument faire la guerre; mais en tout état de cause, votre majesté sentira qu'il faut se tenir en mesure. L'empereur met donc son armée en position, de manière à pouvoir rentrer en France, où à s'opposer fortement aux attaques de la Prusse s'il y avait lieu.

L'empereur m'ordonne de demander à votre majesté, et en son nom, qu'elle veuille bien donner ses ordres à ses ministres et à ses généraux, pour faire rassembler le contingent de ses troupes.

Je vais faire connaître à votre majesté les principales dispositions que j'ai faites à l'égard de l'armée française, et celles que l'empereur désirerait que votre majesté voulût bien ordonner à l'égard de la sienne.

Le corps de M. le maréchal Ney se porte vers Anspach.

La division Walther du côté de Würtzbourg. La division de grosse cavalerie du genéral d'Hautpoul qui était à Cham se porte également vers Würtzbourg.

Le corps d'armée de M. le maréchal Soult prend position entre Amberg et Schwandorf, d'où il observera la Bohême, et couvrira la Bavière; le reste de l'armée est dans ses positions.

Quoique l'Autriche persiste à faire connaître qu'elle désire rester neutre en cas de guerre, la prudence

exige des dispositions qui, sans alarmer cette puissance, mettent la ligne de l'Inn dans un état respectable.

Je viens d'ordonner à M. le maréchal Soult de laisser le 3e régiment de ligne, fort de trois mille hommes, dans la place de Braunau; quatre cents hommes d'artillerie, et cent sapeurs, sous les ordres du général de division Merle, ayant avec lui un général de brigade, un adjudant-commandant, un colonel et six officiers du génie, un colonel d'artillerie, une escouade d'ouvriers, deux commissaires des guerres, et enfin un régiment de cavalerie légère.

Il restera sur la rive droite du Danube, en Bavière, un général de brigade à Augsbourg, et un commandant d'armes à İngolstadt; il ne restera de commandant d'armes à Munich que dans le cas où votre majesté le demanderait, tous les autres commandans d'armes, et enfin tous les Français se trouveront sur la rive gauche du Danube.

Quant aux troupes de votre majesté, d'empereur demande qu'elle veuille bien ordonner les dispositions suivantes :

1o. Faire camper un bataillon bavarois à la tête du pont de Braunau, du côté de la Bavière : il serait sous les ordres du général de division Merle, commandant à Braunau.

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2o. Faire approvisionner cette place de vivres

pour huit mois, pour quatre mille quatre cents hommes. Le général Merle s'entendra à cet égard avec le ministre de votre majesté. Avec une si belle garnison, dans une aussi bonne place, l'Inn est bien défendu, et les armées auront le temps de manoeuvrer, si jamais les choses tournaient de manière qu'il y eût des hostilités de la part de l'Autriche. Le général Merle a l'ordre d'arranger la tête du pont, et de mettre la place dans le meilleur état.

3o. Faire armer la citadelle de Passau, l'approvisionner pour six mois, et y mettre de suite en garnison un bataillon bavarois.

4°. Faire armer la forteresse de Kuffstein, l'approvisionner pour huit mois, et y mettre en garnison un bataillon bavarois.

5°. Le corps principal de l'armée bavaroise, corps d'environ quinze mille horimes, tiendra position, en cantonnant entre l'Inn er 'Iser il devra avoir des avant-postes retranchés dans le château de Burghausen; il entretiendra des patrouilles le long de la frontière bavaroise. Une bonne précaution serait d'avoir, en magasin, à portée de l'Inn, des bois et des outils, parce qu'avec des bras on fait en peu 'de temps des ouvrages et même des places, là où il n'en existait pas. J'ai recommandé particulièrement aux Français de la garnison de Braunau, de ne tenir aucune espèce de propos, et je les ai prévenus qu'ils

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doivent vivre avec les Autrichiens dans la meilleure intelligence, quoique sur leurs gardes. Du reste, ne porte à penser que l'Autriche ait des vues hostiles, et on doit agir en conséquence. Il est défendu au général Merle, commandant de Braunau, de jamais s'éloigner de la place de plus d'une portée de canon, et il lui est aussi défendu d'y laisser passer personne.

6o. Une disposition très-pressante, et sur laquelle l'empereur insiste auprès de votre majesté, c'est qu'elle veuille bien donner ses ordres pour rassembler d'ici au 1er octobre, à Eichstadt, la division de troupes bavaroises, destinée à agir avec la GrandeArmée, et composée de quatre régimens d'infanterie de ligne, qu'on suppose, présens sous les armes, à quatre mille cinq cents hommes, deux bataillons d'infanterie légère, de mille hommes; de trois régimens de cavalerie montés à douze cents hommes, artillerie cinq cents hommes. L'artillerie et les ambulances nécessaires à une division formant environ sept à huit mille hommes arrangés conformément à l'organisation de l'armée bavaroise. Il serait à désirer que ce corps pût être prêt à partir d'Eichstadt, le 2 octobre, s'il y avait lieu.

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Si les troupes bavaroises, qui sont à la rive gauche du Danube, sont destinées par votre majesté à faire partie de la division active qui se rassemble à Eichs

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tadt, en les désignant, elles pourraient attendre la

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