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de la bonne harmonie entre les deux gou

vernemens.

Après l'évacuation de Vienne, le maréchal Berthier ayant porté le quartier général à Lintz, le général Andréossy fut chargé de surveiller auprès du gouvernement autrichien l'exécution du traité et de la convention militaire. Le corps d'armée du maréchal Soult, que précédait celui du maréchal Davoust, continua son mouvement rétrograde, mais ne quitta le cercle de Saint- Pölten qu'après y avoir reçu, le 23 janvier, le trésor autrichien, environ 30,000,000, qu'on avait fait revenir de la Hongrie pour payer la contribution de guerre convenue par le traité : ce convoi fut escorté jusqu'à Paris par un régiment d'infanterie et un régiment de chasseurs sous les ordres du général Margaron.

Vers la fin de janvier, tous les corps d'armée de la grande armée française d'Allemagne, rétablis conformément à leur première composition, par la rentrée des divisions qui en avaient été détachées, se

trouvèrent en ligne à la hauteur de Lintz, en deçà et au-delà du Danube, de Freystadt à Saltzbourg; ils occupaient ainsi, au delà du Danube, la partie occidentale de la Bohême, et en deçà du fleuve, toute la partie de la Haute- Autriche, entre l'Enns, la Traün et la Salza: cette ligne de cantonnemens devait, aux termes du traité, être conservée par les troupes françaises pendant tout le mois de février, et la seule place de Braunau, sur l'Inn, pendant un mois de plus. Le corps du maréchal Augereau, qui était resté en Suabe, reçut l'ordre d'entrer dans le pays de Darmstadt, d'occuper Francfort et de rester en communication avec Mayence, en portant, entre ces deux places, une division de cavalerie: ce corps d'armée fut renforcé par la division du général Dupont, et dut s'élever jusqu'à un effectif de 30,000 hommes. Une contribution de quatre millions fut imposée à la ville de Francfort.

Là se termina la campagne d'Autriche ; nous reviendrons à cette dernière position de la grande armée pour rendre compte de

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sa retraite et de son séjour prolongé sur le, territoire bavarois. Napoléon ne pouvait se dissimuler qu'il n'avait satisfait l'ambition de quelques princes dans le bouleversement des vieilles constitutions de l'empire, qu'en froissant les intérêts du plus grand nombre; les populations répugnaient à ces changemens; il fallait les comprimer par la présence de la force; et d'ailleurs, la politique incertaine de la Prusse et les ressentimens de l'Autriche motivaient assez l'occupation de l'Allemagne méridionale par l'armée française.

Pour conserver cette attitude menaçante, soit par rapport au pays, soit à l'égard de ces deux puissances, Napoléon, pendant son séjour à Munich, s'occupa de l'organisation et des établissemens de son armée avec autant d'activité que si elle eût dû rentrer en campagne dès le lendemain. Les maréchaux Lefebvre et Kellermann, qui commandaient les corps d'armée de réserve rassemblés à · Mayence et à Strasbourg, furent vivement pressés de diriger sur les corps de la grande armée tous les conscrits en état d'entrer dans

les rangs, en maintenant cependant l'organisation de leurs corps d'armée. Les gardes nationales, qui avaient été formées soit pour la défense des côtes du nord de l'empire, soit pour les garnisons des places, furent, en vertu d'un décret daté de Munich, renvoyées dans leurs foyers.

En rappelant les divers actes de l'empereur Napoléon pendant son séjour à Munich, nous ne devons point omettre le statut par lequel il régla la succession à la couronne d'Italie, en y appelant le prince Eugène, qu'il adopta à l'occasion de son mariage avec la princesse de Bavière. Ce statut, qui fixait l'hérédité de la couronne de fer de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, dans la famille de Beauharnais, fut immédiatement communiqué au sénat; ce corps y répondit par une adresse de félicitations dans laquelle on remarqua surtout les expressions suivantes : << Votre sagesse, sire, a su trouver l'art heu<<< heux de lier la France à l'Italie sans les « réunir; de rapprocher, sans les confon<< dre, les couronnes qui brillent avec tant

«

<< d'éclat sur votre front auguste; et de ras<< surer les amis de deux grandes nations sans << allarmer la prévoyance des gouvernemens << dont la sollicitude calcule avec le plus d'at<<< tention les chances de l'avenir. >>

Napoléon, parti de Munich avec l'impératrice Joséphine, repassa le Danube précisément cent jours après celui de l'ouverture de la campagne par le passage de ce fleuve : l'histoire n'offre aucun exemple d'une telle expédition; aucun autre conquérant n'exécuta de telles marches, ne livra, dans ce court espace de temps, sur un si vaste théâ tre, autant de batailles et de combats, et n'opéra de si grands changemens. Les triomphes d'Alexandre et de César n'ont pas à plus juste titre excité l'étonnement et l'admiration de la postérité, que l'entrée triomphale de Bonaparte à Strasbourg, le 22 janvier 1806. Toutes les autorités civiles et militaires, des détachemens des gardes nationales du Haut et Bas-Rhin, une immense population étaient accourus jusqu'aux bords du fleuve, formaient un camp magnifique,

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