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Conduisez-vous dans le sens des intentions de l'empereur, monsieur le maréchal; je vous dirai de vous à moi que l'empereur m'écrit que, quoique la Prusse fasse des protestations les plus amicales, il a expédié un courrier à son ministre M. de La Forêt, pour avoir une réponse catégorique. Si la réponse n'est pas telle que sa majesté le désire, il a ordonné à M. de La Forêt de quitter sur-le-champ Berlin, ainsi qu'à M. Durand de quitter Dresde, si les Prussiens envahissent la Saxe.

Si vous appreniez d'une manière certaine que M. de La Forêt ait quitté Berlin, et M. Durand Dresde, vous vous tiendriez sur vos gardes, parce que d'un instant à l'autre vous recevriez de moi les dispositions générales de l'empereur pour la Grande-Armée, où sa majesté se rendra immédiatement.

Je n'écris pas au maréchal Lefebvre : vous lui direz. ce que vous voudrez de cette lettre; mais tout ceci est dans le plus grand secret jusqu'à l'arrivée des événemens. Si les choses se brouillent avec la Prusse, votre corps d'armée sera renforcé de six mille Bavarois. Quant aux cuirassiers et aux dragons, l'emreur en disposera comme dans la dernière cam

pagne.

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Je vous répète, monsieur le maréchal, que tout ceci est de vous à moi, et seulement pour vous prévenir. Jusqu'à ce que le sabre soit tiré, il faut dissi

muler et agir avec prudence, et laisser faire l'em

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Vous verrez, monsieur le maréchal, que je donne l'ordre au général Beaumont, qui a son quartier-général à Hamberg, de le porter à Neumark, et de resserrer ses cantonnemens autour de lui.

Je donne l'ordre à la division de grosse cavalerie du général d'Hautpoul de se rendre à Lischtelt.

Ces deux corps de cavalerie ne sont plus sous votre commandement.

L'empereur me fait connaître par un de ses courriers qu'il a envoyé son ultimatum à Berlin; que si la réponse du roi n'est pas positive, il donne ordre à son ministre de se retirer sur-le-champ. Dans ce cas, l'intention de l'empereur est de réunir une grande partie de son armée entre Würtzbourg et Bamberg, et particulièrement toute sa grosse cavalerie et les dragons.

Sa majesté me mande que quoique l'Autriche continue à protester qu'elle restera neutre en cas d'une guerre avec la Prusse et la Russie, son intention est que, s'il est obligé de faire la guerre à la Prusse, votre corps d'armée restera, dans les premiers mo

mens, sur l'Inn. Le roi de Bavière réunira alors quinze à vingt mille hommes en avant de Munich, pour vous soutenir s'il y avait lieu; mais, quand ces dispositions seront ordonnées, l'empereur veut qu'on prenne toutes les précautions nécessaires pour ne pas alarmer l'Autriche.

Tout ceci, monsieur le maréchal, est entre vous et moi; car les ordres qui seront donnés dépendent de la réponse de la Prusse à l'ultimatum de l'empereur.

Si vous appreniez d'une manière certaine que M. de La Forêt a quitté Berlin, et que M. Durand a quitté la Saxe, ce sera le signal où l'empereur se rendra à Würtzbourg, et prendra le commandement de son armée.

Tout ce que je vous dis dans cette lettre, monsieur le maréchal, étant prématuré, et la paix ou la guerre dépendant de la réponse que fera le roi de Prusse, vous sentez assez que le contenu de cette lettre est entre vous et moi.

Vous donnerez pour motif du léger mouvement que fait la division d'Hautpoul; et du changement de cantonnement de la division du général Beaumont, celui des subsistances: vous n'y donnerez aucune idée militaire.

ORDRE au maréchal SoULT, pour la défense de l'Inn et pour l'occupation de Braunau.

Munich, le 24 septembre 1806. Vous laisserez, monsieur le maréchal, le 3 régiment de ligne tout entier dans Braunau, sous les ordres du général de division Merle. L'adjudant commandant Lomet, un colonel du génie et six officiers du génie d'un rang inférieur, un colonel d'artillerie, quatre compagnies d'artillerie française, une escouade d'ouvriers, une compagnie de sapeurs, quatre ou cinq officiers d'artillerie en résidence, et deux commissaires des guerres, y seront également laissés, ainsi qu'un régiment de cavalerie.

née;

La citadelle de Passau sera armée et approvisionelle sera gardée par un bataillon bavarois, -La forteresse de Kuffstein sera armée et approvisionnée; elle sera également occupée par un bataillon bavarois.

Le corps de l'armée bavaroise, forte d'environ quinze mille hommes, tiendra position entre l'Inn et l'Iser; il aura des avant-postes retranchés dans le château de Burghausen; il entretiendra des patrouilles le long de la frontière bavaroise, de telle sorte qu'on puisse empêcher la garnison de Braunau d'être insultée par la simple fantaisie des géneraux autrichiens.

Vous vous rendrez personnellement à Braunau,

ainsi que des officiers généraux du génie et d'artillerie, et un commissaire des guerres désigné par l'intendant général de l'armée, afin de constater l'état des munitions d'artillerie et les approvisionnemens de bouche de toute espèce, qui se trouvent dans la place. On y enverra tout ce qui pourrait y manquer, et les ordres les plus exprès seront donnés pour que la consommation journalière de la garnison de Braunau soit fournie par Munich, afin de réserver les magasins de la place pour le moment du blocus, s'il devait avoir lieu, Le service de la place de Braunau devra être établi de manière à ce qu'il se fasse rigou

reusement.

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Un bataillon bavarois destiné à s'enfermer dans cette place avec la garnison française, sera campé sur la gauche de l'Inn, et à la tête du pont de Braunau, du côté de la Bavière : on y construira une tête de pont, ou une forte redoute, tracée de manière à être protégée par le feu de la place, et qu'on conserverait même en cas que la place fût cernée, et que l'ennemi fût sur la rive gauche de l'Inn, aussi long-temps que possible.

Vous conviendrez, monsieur le maréchal, d'un chiffre avec le général Merle, et ce chiffre me sera envoyé.

Il doit y avoir dans Braunau des vivres pour huit mois.

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