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Situa

Résultats de la paix de Presbourg. tion respective des puissances, au commencement de l'année 1806.- Traité entre la France et la Prusse. Marche de l'armée commandée par le prince Joseph Napoléon et le maréchal Masséna. — La cour de Naples abandonnée par les alliés. Tente vainement de négocier. - Essaie un simulacre de défense. Se retire en Sicile. Évacuation des états autrichiens. - Retour de l'empereur François II à Vienne. Mariage du vice-roi d'Italie avec la prin

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cesse de Bavière. Cantonnement de l'armée française en Allemagne. -Retour de l'empereur Napoléon à Paris.

La raison d'État, qu'on pourrait définir la

juste appréciation des intérêts de la société,

décide rarement de sa plus grande affaire, celle de la paix ou de la guerre. Telle est notre nature, que nos passions influent également sur nos actes, soit dans la vie publique, soit dans la vie privée. Chaque page de l'histoire démontre vainement cette vérité les chefs des nations n'écoutèrent presque jamais ses avertissemens. L'un des plus remarquables exemples des conséquences funestes d'une résolution inconsidérée, fut l'accession de la cour de Vienne à la coalition formée par l'Angleterre et`la Russie, contre la France, en 1805. On a vu, dans le précédent volume, que l'incohérence du plan des alliés, la précipitation exigée par l'Angleterre, la présomption des uns, la lenteur des autres, avaient ouvert une large carrière au génie de Napoléon; et toutefois, après la catastrophe d'Austerlitz, et la paix humiliante de Presbourg, ces revers accablans ne furent attribués, par ceux qui avaient conseillé la guerre, qu'à des fautes de stratégie, au mauvais sort des armes; la fortune a toujours tort, mais on lui avait laissé trop à faire.

Il faut pour justifier la résolution de compromettre toutes les ressources de l'État, ou que son existence soit évidemment menacée, comme l'avait été celle de l'Angleterre, ou du moins que la somme des avantages qu'on peut raisonnablement se promettre du succès de la guerre, balance les dommages que peuvent causer de grands revers.

L'Autriche n'eut aucun de ces motifs pour s'engager dans la guerre de 1805; les envahissemens dont on faisait grand bruit; la restauration du trône de Lombardie, remplaçant un simulacre de république; l'incorporation de l'état de Génes, la réunion du Piémont, n'étaient, à proprement parler, que des changemens de mode d'administration de ces pays conquis et reconquis par la France. Leur indépendance, bien qu'elle eût été consignée dans les traités, n'avait aux yeux des puissances aucune réalité : en récriminant contre ces violations, on ne se dissimulait point qu'elles n'ajoutaient rien à la force effective, ni à l'influence de Napoléon; ce n'était pas, pour la cour de Vienne, un danger si immi

nent, qu'il dût la déterminer à entreprendre cette guerre; il était évident qu'elle en supporterait tout le poids, et que la puissance la plus étrangère à ses intérêts territoriaux, l'Angleterre, en recueillerait seule tout l'avantage. Si le ressentiment des affronts que la triple révolution du gouvernement français avait forcé tous les souverains et leur haute noblesse de dévorer en silence, les excitait à se venger, la prudence conseillait surtout à l'Autriche de temporiser pendant l'utile diversion qu'opérait à son profit la guerre maritime; c'était donc une faute irréparable que de s'abandonner sans réserve aux insinuations de l'Angleterre, de changer de rôle avec elle, en attirant en Allemagne toutes les forces du nouvel empire, et de la rendre, comme elle l'a été depuis cette époque, et le sera encore long-temps, l'arbitre des destinées de l'Europe.

La victoire d'Austerlitz rompit cette troisième coalition, et la paix de Presbourg bouleversa momentanément tout le système politique. L'érection des royaumes de Ba

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