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la Grande-Armée; car votre corps d'armée marcherait nécessairement si la guerre avait lieu, et votre administration ne laisserait personne à Braunau ; les magasins de cette place doivent donc être indépendans des différens corps de la Grande-Armée. J'ai dû, d'après cela, ordonner à M. Petiet l'approvisionnement de cette place. Cet intendant - général étant à Paris, M. Joinville, qui est íci, transmet ses ordres, et il est naturel que, tant que votre corps d'armée se trouvera sur l'Inn, votre ordonnateur et vos commissaires des guerres doivent seconder les dispositions de l'administration générale.

J'ai reçu une lettre de M. de Montgelas, qui a dû me donner des inquiétudes : je vous l'ai transmise aussitôt ; car vous savez, monsieur le maréchal, que, malgré la surveillance des chefs, il existe souvent des dilapidatious que nous ignorons.

Il était de mon devoir d'ordonner à M. l'intendantgénéral qu'il défendît de disposer d'aucun objet, faisant partie de l'approvisionnement de Braunau, sans mon ordre. Pareil ordre a été souvent donné, pendant la campagne, pour tout ce qui tient aux magasins généraux destinés à subvenir aux besoins, soit des divers corps d'armée, soit des places de guerre ; et ces dispositions souvent réitérées vous ont paru jusqu'ici, comme à tous les maréchaux, tenir à la bonne organisation de l'armée. D'après la lecture que

vous avez faite de la lettre écrite par M. Joinville à M. Lenoble, vous avez dû juger que ce n'est pas moi qui ai dicté cette lettre. M. Joinville, qui parlait au nom de M. Petiet, devait se borner à prévenir M. Lenoble qu'il était défendu de disposer d'aucun objet des magasins de siége de Braunau, sans un ordre de moi, ce qui est un ordre de l'empereur, parce que je ne parle jamais qu'en son nom; mais j'ai trouvé, comme vous, très-déplacé que M. Joinville ait mis dans sa lettre, Même sur l'ordre de M. le maréchal Soult; car la disposition est générale, et regarde de même MM. les autres maréchaux.

Je ne peux, M. le maréchal, que recommander de plus en plus à votre surveillance tout ce qui tient à la place de Braunau; point si important dans le cas où les hostilités recommenceraient, et je pense plus que jamais que nous devons nous méfier de la cour de Vienne : c'est bien dans ce sens que j'écris à l'empereur. Je vous engage à avoir, autant qu'il vous sera possible, des intelligences dans la Basse et HauteAutriche, et même dans le pays de Saltzbourg, afin qu'en comparant les rapports avec ceux que je reçois, nous puissions savoir ce qui se passe. Vous savez que j'ai renvoyé le général Andréossy à Vienne, car je crains toujours que M. de Larochefoucauld ne se laisse amuser.

A M. DIDELOT, à Stuttgard.

Munich, le 30 mai.

Je viens de recevoir, monsieur Didelot, votre lettre

de Stuttgard du 26.

:

S. M. le roi de Wurtemberg a le plus grand tort de croire que je cherche toutes les occasions de le tourmenter. Ma conduite envers ce souverain est la même que celle que j'ai tenue avec le roi de Bavière et l'électeur de Bade; et dans toutes les circonstances j'ai eu le désir de faire ce qui pouvait lui être agréable, ainsi que je l'ai fait à l'égard des autres sonverains c'est la conduite que je ne cesserai de tenir; mais autant j'ai trouvé de bonne volonté et d'égards de la part du roi de Bavière et de l'électeur de Bade, pour l'exécution des dispositions que l'empereur m'a ordonnées, autant j'ai trouvé de roideur et de mauvaise volonté dans le gouvernement de Wurtemberg. Dans toutes les circonstances j'ai rempli les formes, et j'ai fait les demandes avec les égards convenables; on y a constamment répondu par des refus et de mauvais procédés; et comme les refus et la résistance opposée à l'exécution des dispositions prescrites par l'empereur ne m'arrêtent point, j'ai dû passer outre; conduite que je tiendrai toujours. C'est à vous, monsieur, à engager le roi de Wurtemberg à porter ses plaintes à l'empereur.

Mon caractère est de mettre dans tout ce que je fais, procédés, égards, et le désir d'être agréable à ceux avec qui j'ai à faire, et fermeté quand on s'oppose à ce que mon devoir me prescrit de faire.

Je sens combien les états du roi de Wurtemberg sont surchargés, mais ceux du roi de Bavière le sont davantage. Au surplus, j'envoie le général Lecamus pour faire une répartition égale des prisonniers de guerre, tant dans les états du roi de Wurtemberg, que dans ceux de l'électeur de Bade; car il est juste que les charges de la guerre soient également réparties. L'intention de l'empereur est que les prisonniers autrichiens restent, jusqu'à nouvel ordre, dans la Souabe.

Au général ANDRÉOSSY.

Munich, le 12 juin.

L'EMPEREUR m'envoie un courrier, général, pour m'annoncer la réception des dépêches qui lui ont été adressées de Vienne. Sa majesté me dit qu'étant instruite que les Russes vont enfin rendre les bouches du Cattaro, elle n'attend dans cet état des choses que la nouvelle du jour où elles auront été remises à ses troupes, pour faire évacuer l'Allemagne à son armée, et rendre en même temps la place de Braunau.

L'empereur me charge de vous écrire, pour que vous ayez à faire connaître au cabinet de Vienne

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qu'il peut être inutile d'envoyer des bataillons autrichiens à Cattaro; que sa majesté a donné l'ordre au général Lauriston d'en recevoir la possession avec huit bataillons; que la cour de Vienne peut y envoyer un commissaire autrichien; que cela épargnera un mouvement de troupes à l'Autriche; enfin, faites connaître que l'empereur ne demande pas mieux que de remettre Braunau, et d'occuper Cattaro le plus tôt possible. Sa majesté désire que vous écriviez dans ce sens au général Lauriston, qui doit être dans ce moment à Raguse.

Quand vous serez dans le cas de remettre Braunau, je ne prendrai que le temps. nécessaire pour évacuer l'artillerie et les magasins.

Il est important que M. de Larochefoucauld me fasse connaître officiellement le moment où les bouches du Cattaro auront été remises à nos troupes. Comme l'empereur fait sûrement écrire à M. de Larochefoucauld, je ne lui écris point.

A M. de MONTGELAS, ministre de S. M. le roi de Bavière.

Munich, le 15 juillet.

VOTRE EXCELLENCE sait que l'agence anglaise, et notamment l'Autriche, se trouvent très-contrariées du séjour de l'armée française en Bavière, et de ce que trente mille prisonniers autrichiens, vieux sol

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