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monsieur le maréchal, c'est de maintenir l'exacte discipline, et d'éviter toute espèce de vexations.

Au maréchal Divoust.

Munich, le 3 mai.

J'AI été aussi choqué que vous, monsieur le maréchal, du troisième paragraphe de la lettre de M. de Normann. J'approuve la réponse énergique que vous lui avez faite ; et s'il s'avisait de mettre à exécution la menace qu'il a faite, je vous ordonne de faire arrêter et désarmer les détachemens de chasseurs qui seraient envoyés à cet effet, dans le cas où il se permettrait le moindre acte attentatoire à la liberté d'un Français. J'écris à M. Didelot pour lui faire connaître l'ordre que je vous donne. J'envoie à l'empereur copie de la lettre de M. de Normann, et comme j'ai d'autres raisons de me plaindre de la conduite du roi de Wurtemberg, je demande à sa majesté justice contre ce souverain, qui respecte si peu les dispositions ordonnées par le monarque à qui il doit tout.

Je ne vous parle pas de la police de votre armée ; je sais que c'est le premier objet de vos sollicitudes.

Au maréchal BERNADOTTE.

Munich, le 19 mai.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, par une dé

pêche du 13, qu'il m'a expédiée par un de ses cour

́riers, me mande que son intention est que vous préniez possession du pays d'Anspach, comme S. M. le roi de Prusse le possédait au moment du traité.

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Aussitôt que cette prise de possession sera effectuée, l'intention de l'empereur est que par un autre acte, vous mettiez le roi de Bavière dans la possession civile du pays d'Anspach, que vous n'occuperez plus que militairement.

Au maréchal BERNADOTTE.

Munich, le 20 mai.

Je me suis empressé de vous écrire hier par estafette, monsieur le maréchal, que l'intention de l'empereur était que vous prissiez possession du pays d'Anspach. La volonté de sa majesté est que, lorsqu'elle en fera la remise au roi de Bavière, ce prince n'ait aucune discussion avec la Prusse. Je ne connais

monsieur le maréchal, les instructions particulières que vous pouvez avoir reçues de l'empereur, ou de M. de Talleyrand; mais il me paraît essentiel que, conformément à l'esprit et à la lettre des traités, la principauté d'Anspach soit remise avec toutes ses appartenances et dépendances, sans exception, et, telle qu'elle a été possédée par S. M. le roi de Prusse. Il n'est pas moins important que les frontières soient exactement définies, de manière à ce qu'il ne reste aucun sujet de contestation entre les cours de Berlin

et de Munich. Vous jugerez sûrement convenable de faire rédiger le procès-verbal qui constatera la cession, avec autant de détails et de précision qu'il sera possible. Je crois devoir vous rappeler ce que je vous ai mandé relativement aux dépendances du margraviat d'Anspach, et qui ne doivent pas être négligées dans cette circonstance. Tels sont le faubourg de Nuremberg, dit Wochrd; les villes de Dunckelsbühl, de Windsheim, de Weissembourg, avec leurs territoires; les bailliages d'Iphofen, de Marckt-Biebert, d'Obersheinfeld; les enclos de Vericoberg, de Lichtenau, de Gockstadt-Mesflau-Mohrstein, dont la propriété appartient, tant à des gentilshommes immédiats qu'à l'ordre teutonique, et à la ville de Nuremberg, mais qui sont situés dans l'enceinte du margraviat. Il sera aussi bien désirable, monsieur le maréchal, de ne pas abandonner les villages du pays de Schwarzenberg, qui forment la communication entre le margraviat d'Anspach et la principauté de Bamberg; pays qui, je crois, ont dû être occupés par les troupes françaises.

Dans la supposition où quelqu'un de ces endroits se trouverait entre les mains des troupes prussiennes, vous pourriez les réclamer comme faisant partie du margraviat d'Anspach. En cas de refus, vous pourriez protester, en remettant la décision de la question aux cours de France et de Prusse.

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Les objets énoncés ci-dessus sont compris dans le régime administratif d'Anspach, ou des enclaves incontestables de la province.

J'ai dû, monsieur le maréchal, vous faire connaître la manière la plus avantageuse de recevoir la principauté d'Anspach; vous savez quelles sont les intentions de l'empereur; vous avez des lettres de M. de Talleyrand. Ce que je vous écris n'est que pour vous aider, autant qu'il est en moi, à remplir les intentions de sa majesté.

Ne perdez pas de temps à faire remettre la principauté; terminez en faisant pour le mieux; car il serait inutile que vous me fissiez d'autres questions auxquelles je ne pourrais vous donner de solutions.

Aux maréchaux BERNADOTte, Davoust, SOULT, MORTIER, NEY, AUGEREAU; aux généraux BELLIARD, SONGIS.

Munich, le 19 maí.

Je vous préviens que sa majesté, par son décret du 9 de ce mois, a décidé que lors de la rentrée de la Grande-Armée en France, MM. les généraux et officiers seront payés de tout ce qui leur est dû; que le payeur-général de l'armée versera dans les caisses des payeurs des divisions, et ceux-ci dans les caisses des corps, les sommes nécessaires pour payer la solde des

mois de janvier, février, mars et avril; mais que les quartiers-maîtres des corps devront garder en caisse les sommes destinées au prêt des soldats, pour les leur donner par double prêt jusqu'à entier paiement; que cependant on devra de suite verser à la masse de linge et chaussure les sommes provenant de la retenue des quatre mois.

La masse d'habillement sera payée aux corps comme s'ils avaient été en France; mais ils ne recevront ni masse de pain de soupe, ni masse de chauffage, ni indemnité de logement, ni indemnité de fourrages, pendant tout le temps qu'ils auront été en Allemagne. Ces différentes masses et indemnités ne leur seront payées que du jour où ils passeront le Rhin.

Je vous prie de donner connaissance de ces dispositions à tous les régimens et détachemens de votre corps d'armée, et d'en prescrire l'exécution, tant à votre payeur-général qu'à ceux des divisions, ainsi qu'aux conseils d'administration des corps.

Au maréchal SOULT.

Munich, le 24 mai.

Je dois répondre, monsieur le maréchal, à votre lettre du 22.

Les approvisionnemens de la place de Braunau font partie et tiennent à l'administration générale de

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