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dotte fera encore connaître que, les Prussiens occupant cet électorat, il a ordre de procéder à l'occupation d'Anspach; que ses troupes y maintiendront une bonne discipline, et que les revenus et les ressources du pays seront mis en séquestre, pour l'entretien des troupes qui l'occuperont le temps qui sera jugé nécessaire. Avant de publier cette proclamation, le maréchal Bernadotte fera marcher ses divisions, entrera dans le pays d'Anspach, et en occupera tous les points; il fera connaître au commandant des troupes prussiennes qu'elles doivent se retirer, qu'il doit en avoir reçu l'ordre puisque les Prussiens sont en Hanovre.

Je recommande au surplus à M. le maréchal Bernadotte d'y mettre toutes les formes, de parler avec un grand éloge du roi de Prusse, et de faire tous les complimens usités en cette circonstance : telles sont les intentions de l'empereur. M. le maréchal Bernadotte ne correspondra point avec le roi de Bavière, ni avec ses ministres; il prendra toutes les mesures nécessaires pour pourvoir à la nourriture et à l'entretien de ses troupes, et les cantonnera là jusqu'à nouvel ordre; mais comme le corps d'armée de M. le maréchal Bernadotte est trop considérable pour pouvoir vivre dans le pays d'Anspach, il pourra s'étendre sur le territoire des petits princes voisins, sans cependant toucher à Bareuth.

Je n'ai pas besoin de dire à M. le maréchal Bernadotte qu'il doit bien rester sur ses gardes, et avoir l'œil ouvert sur les mouvemens des Prussiens, s'il y en avait à portée de lui. Indépendamment du corps de M. le maréchal Mortier, M. le maréchal Bernadotte aura sous ses ordres la division de grosse cavalerie du général Nansouty, et la division de dragons du général Klein.

Je préviens M. le maréchal Bernadotte, que du moment où, conformément au traité, je devrai faire évacuer la Haute-Autriche, ce qui sera le 28 de ce mois, je dirigerai le corps du maréchal Davoust sur Eichstadt pour l'appuyer au besoin, et se trouver derrière lui.

M. le maréchal Bernadotte recevra mon ordre dans la nuit du 20 au 21; il fera ses dispositions les 21 et 22, et pourra être à Anspach le 25.

La division de dragons du général Klein doit arriver à Eichstadt les 24 et 26, mais, en envoyant l'ordre à la 2o brigade de ne pas séjourner à Landshutt, elle arrivera le 25.

Quant au corps de M. le maréchal Mortier, il a dû accélérer de trois jours la marche tracée dans son itinéraire, de sorte que sa dernière brigade doit arriver à Ingolstadt le 26. M. le maréchal Bernadotte donnera des ordres au maréchal Mortier pour accélérer sa marche autant que possible; il le préviendra

que le général Songis a reçu ordre de faire partir son parc de Braunau, pour se rendre à Ingolstadt, d'où il le suivra à Anspach.

M. le maréchal Bernadotte me fera connaître le jour où il arrivera à Anspach; s'il peut partir le 22, mieux.

cela n'en sera que

Note à M. le prince de LICHTENSTEIN, lieutenantgénéral des armées de S. M. l'empereur d'Autriche.

Munich, le 19 février 1806.

Du moment que le soussigné a appris l'occupation de Würtzbourg par les troupes de S M. l'empereur d'Allemagne, il s'est empressé d'expédier un courrier à S. E. M. le prince de Lichtenstein, pour lui faire connaître que cette disposition était contraire aux instructions qui ont été laissées au soussigné, relativement aux prises de possession des pays cédés, et à la déclaration faite par S. E. le ministre des relations extérieures de France à ce sujet.

Mais, depuis que S. M. l'empereur et roi Napoléon a été instruit qu'un corps de troupes autrichiennes se trouvait à Würtzbourg, elle a donné l'ordre au soussigné de faire connaître à S. E. le prince de Lichtenstein, qu'en conséquence des dispositions du traité de Presbourg, Würtzbourg ne doit pas être occupé par des corps autrichiens; que S. A. R l'élec

teur prince Ferdinand doit former ses premières troupes dans la Westphalie, que sans cela Würtzbourg appartiendrait plus à l'empereur qu'à l'électeur, et deviendrait ce qu'était la Souabe. Le soussigné déclare à S. E. M. le prince de Lichtenstein, qu'en signant le traité de Presbourg, l'empereur et roi Napoléon a entendu établir pour principe que les troupes de S. M. l'empereur d'Allemagne et d'Autriche ne passeraient jamais les frontières des états héréditaires.

Le soussigné prie M. le prince de Lichtenstein de mettre sous les yeux de l'empereur d'Allemagne et d'Autriche les objets si importans de cette note, et de vouloir bien lui répondre.

Signé BERTHIER.

Lettre d'envoi à M. le prince de LICHTENSTEIN.

Munich, le 19 février 1806.

J'AI l'honneur d'adresser à votre excellence une note très-importante.

Il m'est pénible d'être obligé de faire connaître à votre excellence combien l'empereur et roi Napoléon a été justement mécontent à l'occasion de la publication des pièces des traités conclus avec l'Angleterre.

Votre excellence, dont j'ai été à même de juger la loyauté, sentira que le mauvais rôle qu'a joué M. de

Stadion, n'est pas propre à donner à l'empereur et roi Napoléon de la confiance pour les relations futures.

Au général ANDRÉOSSY.

Munich, le. 19 février 1806.

JE reçois à l'instant, général, un courrier de l'empereur, et, d'après ses ordres, je vous charge de remettre au prince de Lichtenstein la note ci-jointe, ensuite vous la porterez vous-même à M. de Lichtenstein. Expliquez-vous clairement; il faut parler haut; car, d'après tout ce qui s'est passé, il est enfin temps que l'Autriche laisse l'empereur Napoléon tranquille, et reste dans ses états. Exigez une réponse positive sur la rentrée immédiate des troupes autrichiennes qui sont à Würtzbourg. S. A. R. l'archiduc Ferdinand doit former ses premières troupes dans la Westphalie, car sans cela Würtzbourg deviendrait ce qu'était la Souabe, et nous n'aurions rien gagné.

Établissez positivement en principe dans la discussion avec le prince de Lichtenstein, que l'empereur Napoléon ne souffrira point de troupes autrichiennes au-delà des limites des états héréditaires.

Vous exigerez une réponse précise que vous me renverrez par le retour de l'officier de mon étatmajor; faites observer à M. le prince de Lichtenstein combien l'empereur doit être justement mécontent et

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