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La garde impériale, sous les ordres du maréchal Bessières, à Würtzbourg.

Ainsi l'armée française qui semblait être répandue çà et là dans des cantonnemens, sur tout le cours sinueux du Mayn, était réellement formée en grandes masses sur les deux principales directions de Würtzbourg à Gotha, et de Bamberg à Leipsick. Nous invitons nos lecteurs à bien reconnaître sur la carte les points que nous venons d'indiquer, parce que l'idée claire qu'ils concevront de cette base d'opération, que la nature de ce pays très-coupé ne permet pas d'apercevoir au premier coup d'œil, leur rendra plus facile l'intelligence des premières opérations.

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Napoléon, satisfait du bon état des troupes, du matériel d'artillerie et d'administration, et de la précision avec laquelle ses ordres de mouvement étaient exécutés, laissa passer deux jours avant d'en donner de nouveaux, pour que les corps fussent parfaitement ralliés, et qu'après cet utile repos ils ne s'ébranlassent que pour entrer en action tous à la

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fois. Pendant ce court séjour, il donna toute son attention aux deux objets les plus essentiels dans les ouvertures de campagne, les places de dépôt et les subsistances; il ordonna la construction d'un grand nombre de fours, principalement à Cronach et à Forcheim; il fit organiser les convois; il débarrassa l'armée de toutes les bouches inutiles, de toutes les superfluités, pour qu'elle fût mobile et légère; il fit passer une revue de rigueur pour s'assurer du bon état de l'armement et de l'équipement: aucun détail n'échappa à son investigation.

Nous avons compris dans les Pièces justificatives son ordre du jour du 3 octobre sur ces divers objets, comme un modèle de prévoyance, digne d'être étudié par les généraux d'armée.

Dès ce moment toutes les communications sur la frontière furent soigneusement interceptées; les reconnaissances faites dans toutes les directions par les officiers du génie ét d'état-major, soutenues par des piquets de cavalerie, formèrent un rideau

derrière lequel s'exécuta, du 4 au 5 octobre, le mouvement suivant :

Le 5 octobre le maréchal Lefebvre (5 corps) porta à Mumerstadt, sur la route de Meinungen, et en avant de Königshoffen, des postes de cavalerie qui eurent ordre de se replier dans la journée du 6. En même temps le reste de sa cavalerie, et une division d'infanterie marchant par la droite, se rendirent sur la route d'Hessfurth. Le lendemain 6 tout ce corps d'armée marchant dans la même direction, se rendit à Hessfurth, sur le chemin de Cobourg; la cavalerie se tenant en arrière sur les hauteurs pour dérober ce mouvement à l'ennemi. L'objet de cette marche était de faire arriver inopinément ce corps d'armée à Cobourg le 8, afin qu'il pût être en position le 10 à Greifenthal, et s'y maintenir. Il était prévenu que le maréchal Augereau marchait à son soutien.

Le maréchal Augereau (7 corps) partit le 5 de Würtzbourg pour se trouver le 7 à Bamberg, et prendre le 8 une position in

termédiaire entre Bamberg et Cobourg, suivant la direction du maréchal Lefebvre, correspondant fréquemment avec lui, et se tenant en mesure de le soutenir.

Le maréchal Soult (4 corps) marcha de ses cantonnemens pour arriver le 7 à Bayreuth, continuer sa marche sur la route de Hoff, et se trouver dans la nuit du 8 au 9 sur les hauteurs de Munchberg. Il avait ordre de porter le 9 tout son corps d'armée à Hoff, et il était prévenu que le maréchal Ney marchait avec le sien à une journée derrière lui. Si l'ennemi était tellement en force à Hoff, que ces deux corps d'armée réunis ne parussent pas suffisans, ils devaient en rendre compte, et se placer dans une bonne et forte position.

Le maréchal Ney (6 corps) partit de Nuremberg pour arriver le 8 à Bayreuth, et marcher ensuite sur Hoff, à une demi-journée du corps du maréchal Soult, pour attaquer ensemble l'ennemi si la position l'exigeait. Ces deux maréchaux ne devaient point s'occuper du château de Cumlbach, qui se

trouvait sur la route, et dont l'attaque était réservée à la division bavaroise, sous les ordres du général de Wrede.

La guerre n'étant pas déclarée, l'empereur Napoléon, en portant ces quatre corps d'armée sur le territoire prussien, n'entendait, disait-il, que prendre une position défensive.... Il faisait écrire au maréchal Soult: << Les troupes de S. M. le roi de Prusse <<< étant entrées en Saxe, et menaçant nos flancs, l'occupation de Bayreuth devient « nécessaire pour appuyer notre droite; on « n'en fera pas moins ôter les armes du roi << de Prusse partout, mais sans scandale et << sans outrage. Si l'armée prussienne en<< voie des parlementaires pour savoir pour(( quoi les Français entrent sur le territoire «< du roi de Prusse, vous répondrez : Pour«< quoi êtes-vous entrés sur le territoire de << Saxe? Vous leur direz que vous avez l'or<«<dre de ne commettre aucune hostilité, << mais d'occuper tout le pays de Bayreuth, << afin de garder notre droite que tournerait << l'armée prussienne, et que partout où elle

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