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tations tardives que cet ambassadeur croyait être sincères, et propres à détourner l'orage. Nous reviendrons sur cette dernière circonstance après avoir décrit les premiers mouvemens que l'empereur Napoléon fit faire tout à la fois aux différens corps de son armée pour les porter rapidement sur le théâtre des opérations, et chacun sur le point où il devait agir.

Le 15 septembre le corps du maréchal Bernadotte, qui, occupant le pays d'Anspach et le territoire de Nuremberg, se trouvait à deux journées de marche des frontières de Prusse et de Saxe, reçut l'ordre de s'étendre par sa gauche dans le pays de Wurtzbourg, d'occuper sur l'extrême frontière la petite place de Königshoffen, et d'observer les mouvemens des Prussiens, soit en Prusse, soit en Saxe. Derrière ce rideau les autres corps d'armée restèrent immobiles dans leurs cantonnemens en Souabe et en Bavière. Les généraux en chef furent secrètement prévenus qu'ils devaient se tenir prêts à marcher; que la guerre était imminente; que l'empe

reur avait fait connaître à la cour de Berlin son ultimatum, et que le départ des ambassadeurs français à Berlin et à Dresde, dans le cas de l'invasion de la Saxe, serait le signal des hostilités;, jusqu'alors on devait tenir le langage le plus pacifique.

Le 24 septembre seulement, trois jours après que le roi de Prusse eût porté son quartier-général de Magdebourg à Hall, le prince de Neufchâtel, major-général, expédia de Munich les ordres suivans aux maréchaux commandant les corps d'armée. (Voyez aux Pièces justificatives les états de situation.)

Au maréchal Bernadotte (1er corps), à Nuremberg, de tenir la plus grande partie de ses troupes réunies autour de Nuremberg, et d'y former des magasins pour pouvoir rester dans cette position jusqu'à ce que la Prusse eût désarmé; de se porter le 3 octobre sur Bamberg.

Au maréchal Soult (4 corps), à Passau, de faire toutes les dispositions nécessaires à la défense de l'Inn, dans le cas où l'Autriche se joignant à la coalition, menacerait la Ba

vière; armer et approvisionner la place de Braunau, la citadelle de Passau, et la forteresse de Kuffstein; indiquer la position que devait prendre un corps de quinze mille hommes de troupes bavaroises, entre l'Inn et l'Iser, ayant ses avant-postes retranchés sur l'Inn, et principalement au château de Burghausen. Après avoir pourvu à la défense de cette frontière, réunir son corps d'armée à Amberg le 8 octobre, pour continuer sa marche dans la direction de Bayreuth. Au maréchal Davoust (3o corps), à Ettingen, de réunir son corps d'armée le 3 octobre à Bamberg, et de concerter avec le maréchal Bernadotte leurs positions respectives.

Au maréchal Lefebvre (5° corps), à Aschaffenbourg, de réunir son corps d'armée le 3 octobre à Königshoffen, et même plus tôt s'il apprenait que les Prussiens fussent en force à Hall; de faire reconnaître les défilés de la forêt de Thuringe; de mettre en bon état de défense la petite place de Kônigshoffen.

Au maréchal Augereau (7 corps), à Darmstadt, de réunir son corps d'armée le 3 octobre à Francfort, et de porter une avant-garde à Giessen.

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Au maréchal Ney (6o corps), à Memmingen en Souabe, de réunir son corps d'armée le 3 octobre à Anspach.

Les six divisions de grosse cavalerie et de dragons marchèrent de leurs cantonnemens pour se trouver en mesure d'être réunies sur le Mein le 3 octobre, et de former, comme dans la campagne précédente, la réserve sous les ordres du grand-duc de Berg, le prince Murat.

Le même jour 24 septembre LL. MM. les fois de Bavière et de Wurtemberg, et les grands-ducs de Bade et de Hesse-Darmstadt, furent prévenus que leurs contingens devaient se trouver réunis le 3 octobre, savoir: celui de Bavière, de huit mille hommes de toutes armes (indépendamment des quinze mille destinés à la défense de l'Inn), à Lichs-· tadt; celui de Wurtemberg, de huit mille hommes, à Elwangen; celui de Bade, de

quatre mille hommes, à Mergentheim, et celui de Hesse-Darmstadt, de six mille hommes, à Francfort.

Le motif de ces premières dispositions et de la demande des contingens furent exprimés en ces termes : « S. M. l'empereur Napo«<léon ayant garanti la Saxe, et voyant les <<< armemens suivis du roi de Prusse, doit se << tenir sur ses gardes, sa volonté bien déter<< minée étant de ne pas plus laisser envahir << les pays garantis qu'elle n'a laissé envahir « la Bavière; sa majesté a jugé devoir mettre << une partie de ses armées en position, pour « être prête à repousser les attaques de la <<< Prusse si elle veut faire la guerre. »

Pendant que ces mouvemens s'exécu taient, le quartier-général de l'armée française fut porté de Munich à Würtzbourg: le prince major-général s'y rendit le 28 septembre; Napoléon arrivait au même instant à Mayence.

Depuis que la question de la guerre était résolue des deux parts, un mois entier s'était écoulé en vaines déclarations pacifiques évi

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