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vernement français d'avoir fait des alliés né cessaires de ces puissances du second ordre, toujours prêtes à s'armer contre la France, de les avoir contraintes d'employer leurs soixante mille soldats à la défense extérieure de ses frontières, et d'avoir opposé cette large barrière à l'ambition et au ressentiment de la maison d'Autriche ?

Les confédérés annoncèrent, le 1er août, à la diète de Ratisbonne, leur séparation du corps de l'empire, et Napoléon déclara en même temps qu'il ne reconnaissait plus désormais l'existence de la constitution germanique. Les mêmes notifications furent faites peu de jours après à la cour de Vienne. L'empereur François II, qui, chef suprême de l'empire germanique, n'avait pu empêcher cette grande scission, au lieu de protester vainement contre son illégalité, préféra de délier tous les membres de leurs obligations mutuelles, et de déposer la couronne impériale romaine, conservant toutefois, le titre d'empereur d'Autriche. Il consigna ces résolutions dans sa proclamation du 6 août.

Après avoir attribué aux conséquences du traité de Presbourg, et aux événemens qui avaient eu lieu dans le corps germanique, la séparation entière de plusieurs états considérables de l'empire, l'empereur François s'expliquait ainsi : « Convaincus de l'impos«sibilité de pouvoir plus long-temps remplir «<les devoirs de nos fonctions impériales, <«< nous devons à nos principes et à notre devoir << de renoncer à une couronne qui n'avait de << valeur à nos yeux que pendant que nous << étions à même de répondre à la confiance <«< des électeurs, princes, et autres états de «<l'empire germanique, et de satisfaire aux « devoirs dont nous étions chargés; nous « clarons donc par la présente, que nous «considérons comme dissous les liens qui, jusqu'à présent, nous ont attachés au corps « d'état de l'empire germanique; que nous «< considérons comme éteinte par la confé«dération des états du Rhin, la charge de

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chef de l'empire, et que nous nous con«< sidérons par là comme acquittés de tous << nos devoirs envers l'empire germanique,

<< en déposant la couronne impériale et le <«< gouvernement impérial, Nous absolvons « en même temps les électeurs, princes et « états, et tout ce qui appartient à l'empire.... «de leurs devoirs par lesquels ils ont été liés << à nous, comme chef légal de l'empire, d'a«près la constitution. Nous dissolvons éga«<lement toutes nos provinces allemandes et « pays de l'empire de leurs devoirs récipro«<ques envers l'empire germanique.

Quoique la force des choses ne laissât pas à l'empereur François 1 le choix du parti qu'il devait prendre, néanmoins sa condescendance et sa promptitude à sanctionner ainsi les nouveaux arrangemens, avaient d'autres motifs; Napoléon avait su persuader à tous les souverains, qu'aussitôt que cette grande affaire serait terminée, il retirerait sa grande armée de l'Allemagne, et la ferait rentrer en France. Aussitôt que la déclaration de la cour de Vienne fut connue, ainsi que sa reconnaissance des rois de Naples et de Hollande, les prisonniers autrichiens, retenus pour forcer la remise des bouches

du Cattaro, furent rendus; la place de Braunau fut évacuée, sous la condition cependant que les fortifications seraient rasées; mais les troupes françaises restèrent dans leurs cantonnemens en Bavière, en Suabe et en Franconie.

L'empereur Napoléon avait fait valoir avec moins de succès auprès de la cour de Berlin ces mêmes motifs, ce même espoir d'être délivré du voisinage alarmant de l'armée française. La communication du traité de la confédération des états du Rhin, y fut mal accueillie; l'humiliation de la puissance rivale ne balançait pas la perte que faisait la Prusse, de son influence sur une grande partie du corps germanique; ses prétentions au protectorat étaient effacées par l'éclat et la puissance du nouveau protecteur : il fallut acheter l'assentiment de cette cour ambitieuse et jalouse, en la flattant qu'on lui permettrait de former une confédération des états du nord de l'Allemagne, qui serait sous sa protection, comme celle des états du Rhin était sous la protection de la France. Mais

lorsque Napoléon fut certain que l'Autriche abdiquait spontanément la dignité impériale, lorsque, ainsi que le disaient alors les Anglais, le sceptre des Othons eût été mis aux pieds du moderne Charlemagne, la maison de Brandebourg rencontra dans l'exécution de son projet des difficultés plus sérieuses qu'elle n'avait su les prévoir; elle voulait que les villes anséatiques fussent comprises dans sa confédération. Napoléon s'y opposa en alléguant que l'Angleterre ne le souffrirait jamais; que ce serait un écueil pour la paix générale, et qu'il était déterminé à prendre ces villes sous sa protection. L'accession de la Saxe à la confédération prussienne fut aussi hautement improuvée par Napoléon; il représenta que le sage prince qui la gouvernait, n'ayant aucune inclination à contracter les nouveaux engagemens que la Prusse voulait lui imposer, la France ne pouvait souffrir que sa volonté fût ainsi enchaînée, et qu'il fût contraint d'agir contre l'intérêt de son peuple. L'électeur de Hesse, désigné comme l'un des principaux membres

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