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<< pouvaient être garanties que par deux « systèmes de gouvernement, ou la monar«<chie tempérée et constitutionnelle, ou la « république constituée selon la théorie de << la liberté, et véritable organe de l'opinion; qu'il n'appartient pas à toute nation de « pouvoir, sans danger, laisser au public << le choix de ses représentans; et lorsqu'elle << peut craindre les effets de l'assemblée du << peuple en commices, lorsque les avantages << qu'elle espère sont moindres que les in<«< convéniens qu'elle prévoit, cette nation << qui ne peut être protégée par la républi« que, a recours aux principes d'une bonne <«<et sage monarchie.... >>

Après une juste critique de la constitution batave, du pouvoir excessif donné au grandpensionnaire, et de l'attribution absurde dans un état républicain, de nommer les hautes puissances, c'est-à-dire le corps représentatif et législatif, on ajoutait le conseil suivant:

<«< Si les propriétaires, les commerçans, les « hommes éclairés pensent qu'ils peuvent

<«< faire sortir leur représentation des choix << faits par le peuple, sans distinction de << classes ou de religions, ils établiront un << système plus convenable que l'état actuel. « Si telle n'est pas leur opinion, et qu'ils <<< croient devoir recourir à une monarchie <«< constitutionnelle, ils feront encore une <«< chose plus favorable à leur pays, que ne <<< saurait l'être le maintien de l'état actuel. »

Ces insinuations ne pouvaient être infructueuses; le grand-pensionnaire et la majorité des membres de l'assemblée des hautes puissances, fatigués des dissensions auxquelles donnait lieu la forme incertaine et bizarre de leur gouvernement, également éloignée de leur ancienne constitution et du système qui prévalait en Europe, étaient depuis longtemps disposés à se jeter dans les bras de la France; ils jugèrent que la république ne pouvait exister sans indépendance, et que puisque le sort des armes en avait décidé, la nation ne pouvait se relever et reprendre son rang qu'en adoptant la forme monarchique qui leur était indiquée, et pouvait

leur être prescrite; qu'ils y trouveraient, du moins, la sécurité et la garantie d'une existence nationale. Ils négocièrent d'abord secrètement avec le cabinet des Tuileries, et se déterminèrent à envoyer à Paris une députation présidée par le vice-amiral Verhuell, que son noble caractère, et la distinction de ses services, avaient rendu également recommandable dans les deux pays, et placé très-haut dans l'estime et la faveur de Napoléon.

Un traité signé le 24 mai par le ministre des affaires étrangères, M. de Talleyrand, au nom de l'empereur, et par la députation, au nom de leurs hautes puissances représentant la république batave, convertit en une monarchie héréditaire cette ancienne république des Provinces-Unies, que ses illustres fondateurs avaient arrachée à la tyrannie du sceptre espagnol. La base du traité fut posée sur un considérant que nous croyons utile de rappeler, parce qu'il offre, avec des vues d'ailleurs très-sages, la preuve du système de cohésion des états fédératifs du grand

empire, de sa force, et de la rapidité de son développement.

« Considérant, 1o. que vu la disposition « générale des esprits et l'organisation ac<< tuelle de l'Europe, un gouvernement sans « consistance et sans durée certaine ne peut << remplir le but de son institution; 2°. que <<< le renouvellement périodique du chef de «<l'état sera toujours, en Hollande, une << source de dissensions, et au-dehors, un << sujet constant d'agitations et de discordes. <<< entre les puissances amies où ennemies de << la Hollande'; 3°. qu'un gouvernement hé« réditaire peut seul garantir la paisible pos« session de tout ce qui est cher au peuple « hollandais, le libre exercice de sa religion, <<<< la conservation de ses lois, son indépen<< dance politique, et sa liberté civile; 4°. que « le premier de ses intérêts est de s'assurer « d'une protection puissante, à l'abri de la« quelle il puisse exercer librement son in<< dustrie, et se maintenir dans la possession << de son territoire, de son commerce et de << ses colonies; 5°. que la France est essen

>

<< tiellement intéressée au bonheur du peuple <«< hollandais, à la prospérité de l'état, et à << la stabilité de ses institutions, tant en con<< sidération des frontières septentrionales de << l'empire, ouvertes et dégarnies de places «< fortes, que sous le rapport des principes et << des intérêts de la politique générale; ont « nommé, etc. »>

L'article rer accorde la garantie et la pròtection humblement invoquées dans le considérant. Par l'article 2 l'empereur Napoléon, sur la demande formelle des hautes puissances, que le prince Louis Napoléon soit nommé et couronné roi héréditaire et constitutionnel de Hollande, défère à leurs vœux, et autorise l'acceptation par son frère, en statuant que les couronnes de France et de Hollande ne pourront jamais être réunies sur la même tête. L'article 6 détermine que le roi de Hollande sera à perpétuité grand dignitaire de l'émpire, sous le titre de connétable; et l'article 9, que les armes du roi seront les armes anciennes de Hollande, écartelées de l'aigle impériale de France.

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