héréditaires de la maison d'Hanovre, et la détermination de venger l'honneur du pavillon et la liberté de la navigation britannique. Le message fut pris en considération, et l'adresse de remercîmens votée à l'unanimité dans les deux chambres. M. Fox, dans l'exposé des transactions qui avaient amené la rupture avec la Prusse, taxa rudement cette puissance d'avoir réuni ce qu'il y avait de plus méprisable dans la servilité, et ce que la rapacité pouvait offrir de plus odieux. <<< D'autres nations, dit-il, ont été forcées de << faire des concessions à la France, mais au«< cune n'a été, comme la Prusse, réduite à <<< un tel point de dégradation que de consen<< tir à se faire les ministres de l'injustice et << de la rapacité d'un maître. » Il répondit victorieusement au sophisme diplomatique par lequel les ministres du roi de Prusse prétendaient établir la légalité de la transmission du droit de conquête. Ce noble défenseur de la liberté et de l'indépendance respective des nations, ne laissa pas échapper cette occasion de réprouver le principe récemment adopté en Europe, de transporter les sujets d'un prince à un autre, comme des valeurs équivalentes, sous le prétexte de convenance et d'accommodemens inutuels. Les plus sauvages plans qu'on eût jamais formés pour renverser les fondemens des gouvernemens établis, ne pouvaient, selon lui, y réussir aussi bien que la pratique de ce principe corrupteur. Le manifeste du roi d'Angleterre, en så qualité d'électeur de Brunswick Lunebourg, parut à Londres le 21 avril. Cette pièce, par son objet et par sa rédaction, est l'une des plus remarquables entre toutes celles qui furent publiées à cette époque, d'ailleurs si féconde en vaines plaidoiries des gouvernemens, devant le tribunal muet de l'opinion publique': on y trouve une critique sévère de la fausse politique du gouvernement prussien pendant tout le cours de la guerre, et la réfutation des futiles prétextes dont il essayait de colorer une évidente usurpation. Quelle leçon pour les souverains, dans la phrase suivante, la seule que nous nous per mettions de citer! « La Prusse, disait-on, << ne parlerait pas de ses sacrifices, lorsque << son seul désir est de s'agrandir, si elle ne << sentait déjà la perte de son indépendance, << et ne s'apercevait combien elle s'est écartée « de ses devoirs, en abandonnant une des << plus anciennes possessions de sa maison, << et des sujets qui imploraient en vain son <<< assistance.... La Prusse eût sans doute couru << quelque danger, mais elle se trouvait dans <«< une position où tous les dangers doivent « être bravés pour maintenir l'honneur d'un <<< état. » La guerre étant ainsi déclarée entre la Prusse et l'Angleterre, les légations des deux pays furent rappelées; le baron d'Ompteda quitta Berlin après avoir adressé au ministre des affaires étrangères une protestation dans laquelle les griefs de sa cour étaient présentés avec beaucoup d'amertume; mais l'ambassadeur prussien, baron de Jacobi, quoiqu'il eût demandé ses passeports, continua de résider à Londres. Cette circonstance, aussi bien que le relâchement et les exceptions. des mesures de rigueur d'une et d'autre part, soit pour le blocus des fleuves, soit pour la fermeture des ports, fit pressentir la disposition des deux cours à ne pas pousser les hostilités au-delà de ces représailles. CHAPITRE V. Ouvertures de paix entre la France et l'An gleterre. -- Hollande. Affaires de France, politique de l'empereur Napoléon. Royaume de Confédération du Rhin. Paix séparée de la Russie avec la France. · Désavouée par l'empereur Alexandre. Suite de la négociation entre la France et l'Angleterre. Mort de M. Fox. Rapprochement des cours de Londres et de Berlin. Quatrième coalition. - Téméraire résolution du roi de Prusse. Mouvement de son armée. - Mouvement de l'armée française. — Arrivée de l'empereur Napoléon à son quartier-général. - Ses dernières dispositions pour l'ouverture de la campagne. Le changement de ministère qui suivit de près la mort de M. Pitt, releva les espérances des amis de la paix, en Angleterre comme en |