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la tête de l'attaque, et périt dans ce glorieux combat. Le reste de la garnison capitula aux conditions que Sidney Smith avait offertes avant le débarquement; elle obtint les honneurs de la guerre, et son libre retour à Naples.

CHAPITRE III.

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Suite de l'établissement de la domination française dans le royaume de Naples. Troubles fomentés par la cour de Palerme.

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Diversions opérées par les Anglais. — Débarquement d'un corps d'armée au golfe de Sainte-Euphémie, sous les ordres du général John Stuart. Marche du général Reynier. -Bataille de Sainte-Euphémie, gagnée par le général Stuart. - Les Français se retirent. Évacuent les Calabres insurgées. - Siége et prise de Gaëte par le maréchal Masséna. Il marche en Calabre. Les Anglo-Siciliens se rembarquent. - L'insurrection est réprimée.

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Si la supériorité des troupes françaises, et par leur nombre et par leur valeur, avait rendu facile l'invasion d'un pays qui, malgré la force naturelle de ses frontières, ne pouvait être défendu contre les généraux et

les soldats de Napoléon par une armée peu nombreuse, inaguerrie, et par des bandes de brigands indisciplinés, la conquête cependant n'était pas achevée; les provinces rapidement parcourues étaient mal soumises, et l'organisation vicieuse des autorités, l'apathie de l'ancienne administration, les vieilles racines du régime féodal et tous les abus qu'il avait enfantés, neutralisaient l'influence de la capitale et la force morale du nouveau gouvernement. Joseph, s'asseyant presque sans obstacle sur ce trône abandonné, ne se dissimula pas qu'il lui restait beaucoup à faire pour s'y affermir. Les Anglais qui, après la défection des Russes, avaient eu la prudence de ne pas compromettre leurs troupes de terre dans une défense inutile, étaient de puissans auxiliaires pour la cour de Palerme : leurs forces navales non-seulement préservaient la Sicile, mais elles agissaient offensivement sur cet immense développement des côtes de la pres. qu'île, menaçaient tous les points, prolongeaient la résistance de Gaëte, et secondaient

les intrigues de la reine pour exciter des insurrections.

La conduite du roi, dans ces circonstances, était difficile; elle fut très-habile, et la brièveté de son règne, qui ne lui permit pas d'en recueillir lui-même les fruits, les changemens qui survinrent, l'esprit de parti, les rivalités subalternes, l'ont fait juger depuis avec une injuste partialité, qui, par ces causes mêmes, n'a point trouvé de contradicteurs. L'armée fixa d'abord toute son attention; c'était son unique appui; aussi toutes les ressources qu'il fut possible de recueillir et de créer dans cet état d'anarchie, lui furent exclusivement réservées. L'équipage de siége, le matériel et les approvisionnemens nécessaires pour réduire la place de Gaëte ne purent être rassemblés qu'avec peine, malgré l'ardeur impatiente de Masséna, et les talens et l'activité des commandans du génie et de l'artillerie, les généraux Campredon et Dulauloy.

Cette armée française, avide de gloire, cherchait et ne pouvait trouver dans la con

quête de ce beau royaume si promptement opérée, ni le prix de ses travaux, ni le repos et les jouissances qu'on lui avait fait espérer; elle était disséminée à de grandes distances de la moderne Capoue; elle était fatiguée, là par les travaux pénibles d'un long siége, ici par des marches continuelles, presque partout exposée à des périls obscurs. dans la poursuite des brigands, et trop souvent à l'influence meurtrière des localités insalubres; il fallait soutenir la constance du soldat, et surtout maintenir une forte discipline.

L'organisation des diverses branches du service public était non moins pressante, non moins importante que le soin du bienêtre de l'armée. Joseph s'y appliqua avec un zèle éclairé et la ferme volonté de réformer les abus, et d'introduire dans toutes les parties de l'administration une imitation raisonnable des lois et règlemens français, autant que ces améliorations seraient compatibles avec l'état présent du pays et le caractère des peuples. Son but fut atteint les

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