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ainsi sa nouvelle ligne d'opérations était déterminée sur Posen et Thorn. C'est dans la correspondance du major-général que doivent étudier ces diverses dispositions ceux qui savent recueillir d'utiles leçons dans les vrais documens de l'histoire.

A cette même époque le maréchal Masséna étant arrivé à Thorn, l'empereur rappela près de lui le général Savary, et donna au maréchal le commandement du corps d'ob servation. Le maréchal Masséna reçut les mêmes instructions qui avaient été données au général Savary.

Le général Benningsen se flattait encore que le mouvement de retraite de l'armée française allait se continuer, et que Napoléon se reploierait jusqu'au-delà de la Vistule. Ses avant-gardes étant poussées avec beaucoup de vivacité, l'empereur ordonna au maréchal Ney et au prince de Ponte-Corvo de refouler les cosaques qui pénétraient entre les têtes de colonnes, de faire soutenir les avant-gardes de cavalerie par de forts détachemens d'infanterie, et de ne s'arrêter qué dans le cas où l'ennemi montrerait des

corps entiers, et des forces supérieures. C'était surtout sur la Basse-Passarge que Benningsen faisait le plus d'efforts, afin de tourner et d'enlever l'appui de l'aile gauche de l'armée française. Le général Lestocq avait repris le commandement du corps prussien, et, comme nous l'avons dit, il avait passé cette rivière à Braunsberg. Son avantgarde s'était avancée sur la rive gauche près de l'embouchure jusqu'à Tiedmansdorff, et poussait des partis sur Mulhausen. Ce corps paraissait vouloir se maintenir dans cette position, et se diriger sur Elbing pour sé mettre en communication avec la place de Dantzick. Le prince de Ponte-Corvo, qui, d'après les dispositions générales, devait occuper Braunsberg, ordonna au général Dupont, le 26 février, de se porter sur cette ville et de rejeter le corps du général Lestocq au-delà de la Passarge. Outre sa division d'infanterie, le général Dupont avait à ses ordres trois régimens de cavalerie commandés par le général Lahoussaye, et une brigade de dragons commandée par le gé

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néral Margaron; celle-ci fut placée en réserve à Tiedmansdorff, et le 51° de ligne avec deux pièces de canon à Mulhausen, afin de soutenir l'attaque.

A mesure que le général Dupont s'avançait sur l'ennemi, celui-ci se reployait sur Braunsberg, et prenait position près de Stangendorff.

Le général Lestocq avait sous ses ordres environ sept mille Prussiens et cinq mille Russes.

Le général Dupont forma deux colonnes; celle de droite, composée du 9° d'infanterie légère et du 5' de chasseurs, dirigée par le général Labruyère, passa la Passarge et déboucha par Petelkau; celle de gauche, composée des trois régimens d'infanterie, 24, 32 et 36°, et de deux régimens de hussards, était conduite par le général Dupont; elle suivit la route de Mulhausen à Braunsberg.

Le général Lestocq appuyait sa gauche au village de Zagern; sa ligne était formée entre la route de Frauenburg et la ville de

Braunsberg, en arrière de Stangendorff. Le général Labruyère, avec la colonne de droite, attaqua la gauche des alliés, et enleva le village de Zagern. L'ennemi, après. une vive fusillade, se retira derrière un ravin entre ce village et Braunsberg. Pendant ce temps, le général Dupont avait débouché du bois, et attaquait la position de Stangendorff, d'où l'ennemi fut d'abord chassé par le 96 régiment; il allait y rentrer lorsque le 24°, qui était en seconde ligne, suivit le mouvement de la première et arriva promptement à son appui; la brigade de hussards manoeuvrant dans les intervalles et sur les ailes, soutint l'infanterie. Quoique la position de l'ennemi, en arrière, de Stangendorff, fût très-avantageuse, le général Dupont l'aborda et le culbuta. Cependant le général Lestocq forma de nouveau sa ligne sur les hauteurs en avant de la ville, et parut résolu à la défendre. Le combat recommença dans Braunsberg; mais le général Lestocq fut contraint d'évacuer la ville et de repasser la rivière. Il perdit une

partie de son artillerie et beaucoup de prisonniers. Le général Dupont fit poursuivre l'arrière-garde au-delà du faubourg de Neustadt. Quinze cents prisonniers russes ou prussiens, un drapeau et une pièce de ca ca+ non reştèrent entre les mains des Français. Le lendemain 27, le général Dupont repassa la Passarge, brûla le pont, et s'établit à Braunsberg, Frauenburg et Tolkmitt.

La prise de Braunsberg, qui fit beaucoup d'honneur au général Dupont, et dans la→ quelle les généraux Labruyère, Barois, ainsi que le colonel Gérard, se distinguèrent part ticulièrement, assura la gauche de l'armée française et sa position sur la Passarge. Cette rivière ne pouvait être considérée comme une ligne de défense; elle coule dans un ravin escarpé et presque entièrement boisé jusqu'à deux lienes au-dessus de Braunsberg, le vallon s'élargit ensuite et devient très-marécageux; quelques jours de sécheresse ou de gelée rendent la Passarge guéable presque partout; elle a d'ailleurs des gués praticables presque en tous

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