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valerie, puisqu'à chaque instant l'infanterie qu'il placerait sur la rive droite de cette rivière pourrait être enlevée par des forces dont il ne pourrait pas calculer le nombre. Il est indispensable que ces dispositions soient faites le 5 ou le 6; alors seulement sa majesté pense que nos quartiers d'hiver seront sûrs et formidables.

Au maréchal BERNADOTTE.

Osterode, le 4 mars, neuf heures du soir.

L'EMPEREUR, prince, me charge de vous dire que son intention est que vous passiez la Passarge, que vous culbutiez ce qui se trouve devant vous. L'ennemi paraît avoir fait un mouvement vers notre droite sur Bischopstein; il paraît qu'il n'y aurait du côté de Braunsberg que des Prussiens. Le maréchal Soult s'est porté sur Freymarkt, d'où l'ennemi s'est mis en retraite.

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Le maréchal Ney a réoccupé Guttstadt, et il a ses postes à Peterswalden; beaucoup de rapports disent que le quartier-général de l'ennemi était hier à Heilsberg; quoi qu'il en soit, vous sentez qu'il est nécessaire de savoir ce qu'il y a à Möhlsack.

Si le mouvement de l'ennemi sur notre droite se confirme, et qu'il continue, l'intention de l'empereur serait de marcher sur la droite de l'ennemi.

Tout porte à croire que vous n'avez pas de grandes forces devant vous, et qu'une attaque brusque sera couronnée du succès.

La Passarge passée, si l'ennemi n'est pas en force à Möhlsack, et qu'il se mette en retraite devant vous, portez-vous du côté de Wormditt, afin de vous trouver tous réunis dans le cas où l'ennemi reprendrait l'offensive sur notre centre. Ayez un officier près le maréchal Soult, pour savoir ce qui se passe, et pouvoir manoeuvrer en conséquence. Tout paraît confirmer aujourd'hui que l'ennemi a des projets et fait quelque chose; on ne peut pas tarder à être éclairé le mouvement que vous allez faire est bon dans tous les cas.

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Dans l'instant je reçois votre lettre d'aujourd'hui; l'empereur, après en avoir pris lecture, trouve qu'il n'y a rien à changer que ce que je viens de vous dire : raison de plus pour s'éclairer sur ce que fait l'ennemi.

Au maréchal SOULT

Osterode, le 5 mars, six heures. du matin."

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, a lu vos deux lettres de deux heures après midi et de six heures du soir. Sa majesté aurait désiré que vous n'eussiez fait aucun mouvement en arrière, surtout par votre avant-garde, parce que plus l'ennemi fera de mar

ches rétrogrades, et mieux cela vaudra; d'abord, parce que cela le fatigue et que cela l'éloigne de nous; car nous devons souhaiter de n'avoir aucun engagement sérieux, parce que nos vivres ne sont point organisés et que nos ponts ne sont point faits, et que dans huit à dix jours nous aurons beaucoup gagné.

J'ai ordonné hier au prince de Ponte - Corvo de pousser sur Möhlsack, et de tâcher d'entamer le corps prussien, s'il ne se retire pas; il doit également pousser sur Heiligenbeil. Ces mouvemens ont pour but de bien connaître ce que l'ennemi avait de ce côté, et le porter à accélérer son mouvement de retraite. Vous sentez, monsieur le maréchal, qu'il nous serait avantageux que l'ennemi évacuât son quartier-général d'Heilsberg pour le porter sur Erlau. L'empereur pense qu'avec un peu de cavalerie légère vous y avez laissé un peu d'infanterie.

Au prince de PONTE-CORVO.

Osterode, le 5 mars, six heures du matin.

il

PAR tous les rapports, monsieur le maréchal, paraît que l'ennemi se retire sur Landsberg et Heilsberg; le quartier-général prussien, qui était au village de Passevalch, ne doit plus y être à l'heure qu'il est. L'empereur trouve qu'il est nécessaire que vous fassiez une marche sur Möhlsack et sur Heiligen

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beil, pour entamer les Prussiens s'ils ne se retirent pas assez vite, et enfin pour donner de l'inquiétude à l'ennemi sur la pointe que vous pourriez faire sur Königsberg. La marche que vous ferez sur Möhlsack et Heiligenbeil acculera sûrement la retraite de l'ennemi du côté de Königsberg, parce qu'il doit craindre que vous ne le préveniez, ce qui, le forçant à s'éloigner, nous donnera quelques jours de plus avant qu'il ne se porte sur nous. Faites travailler à vos deux têtes de pont; si le point de Spanden est un mauvais point, choisissez-en un autre.

Au maréchal NEY."

Osterode, le 5 mars, six heures du matin.

- L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, n'a pas de nouvelles de vous, et dans la position où nous sommes, il désirerait en avoir trois fois par jour. L'empereur en reçoit plus fréquemment des autres maréchaux; vous sentez que sa majesté est impatiente d'apprendre ce qui se passe à Heilsberg, et quel effet a produit sur le corps qui était à Serburg, notre mouvement en avant; cherchez aussi à découvrir, par les renseignemens que vous pourrez obtenir, quelles sont les forces que l'ennemi avait sur la rive droite de l'Alle

་།

Au maréchal Davour.

Osterode, le 5 mars, six heures du matin.

J'AI reçu cette nuit votre lettre, monsieur le maréchal; l'empereur en a pris lecture.

Vous devez avoir reçu deux courriers de Paris; sa majesté vient de m'ordonner d'écrire au maréchal Soult de ne faire aucun mouvement aujourd'hui, et s'il en a fait, de ne pas dépasser Liebstadt dans la journée; si les ordres de l'empereur arrivent à temps, et que le maréchal Soult reste sur la rive droite de la Passarge, alors vous conserveriez aujourd'hui votre position. L'intention de l'empereur est de cantonner votre corps d'armée à Saalfeld et aux environs, et une division à Christburg; par ce moyen vous serez à portée de vivre et de vous reposer. Quant à la division Morand, elle continuera de rester à Allenstein; envoyez reconnaître Saalfeld et Christburg.

Vous recevrez tous les jours six mille rations de pain d'Elbing; vous en recevrez six mille de Marienburg, et vous vous en ferez fournir six mille de vos

cantonnemens.

Moins vous ferez de mouvemens aujourd'hui, mieux cela vaudra, car le parti que prend l'ennemi n'est pas encore bien clair.

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