Imágenes de página
PDF
ePub

Cette expédition doit être considérée sous le même rapport que le serait la sortie d'une place forte.

Au général MORAND.

Osterode, le 2 mars.

Vous avez reçu cette nuit l'ordre de marcher sur Allenstein; l'intention de l'empereur est que vous formiez un corps d'observation ayant pour but d'observer ce que l'ennemi fait sur la droite de l'Alle, d'assurer Allenstein, en même temps que vous formerez une réserve pour le maréchal Ney, qui reprend, demain 3, Guttstadt. Vous ne devez pas vous étendre sur la rive droite de l'Alle, mais plutôt sur la rive gauche; vous devez vous mettre en correspondance avec le général Marulaz, et m'instruire de tout ce qui viendra à votre connaissance.

Au maréchal SOULT.

Osterode, le 3 mars.

Tous les renseignemens qu'a l'empereur, monsieur le maréchal, portent à penser que le quartier-général russe était avant-hier à Kreutzburg, qu'on y avait été très-alarmé de l'affaire de Braunsberg, et qu'on croyait à un mouvement offensif pour déborder la droite et nous porter de nouveau sur Königsberg, et qu'on n'avait été rassuré que lorsque l'on avait appris que le général Dupont avait pris posi

tion derrière la Passarge. Le maréchal Davout porte aujourd'hui la tête de son corps d'armée sur Mohrungen.

Immédiatement après que les affaires de demain seront finies, il est probable que l'empereur donnera l'ordre d'évacuer Saalfeld pour le donner au maréchal Davout.

Sa majesté espère, monsieur le maréchal, que vous combinerez cette petite affaire de manière à faire le plus de mal à l'ennemi. Attachez-vous surtout à lui prendre ses pièces et à lui faire une centaine de prisonniers.

Quoique je vous aie écrit cette nuit que l'empereur ait dit que vous pouviez aller jusqu'à Wormditt, sa majesté pense qu'il n'y aurait que beaucoup d'avantage d'y entrer, s'il n'y a pas de grands obstacles, tant pour y avoir des renseignemens des habitans que pour y enlever les magasins ennemis. Je ne doute point que vous n'ayez reçu les dispositions du 2 et du 3 que je vous ai envoyées par un officier d'état-major.

L'EMPEREUR

Au maréchal NEY.

Osterode, le 4 mars, neuf heures du matin.

monsieur le maréchal, a vu avec

plaisir la reprise de Guttstadt ; mais sa majesté trouve que vous ne lui avez point donné assez de renseigne

mens qui commandait à Guitstadt? quels étaient les noms des régimens ? quels rapports ont faits les prisonniers? tout cela devient de la dernière importance pour l'empereur, puisque par là on peut démasquer les mouvemens de l'ennemi. Je vous prie donc de me donner ces renseignemens le plus tôt que vous pourrez. L'ennemi reste-t-il en force sur la rive droite de l'Alle? la cavalerie qui était à Guttstadt est-elle la même que celle de la colonne qui était à Bischopstein? Du reste, monsieur le maréchal, je n'ai rien de particulier à vous mander.

Au maréchal LEFEBVRE.

Osterode, le 4 mars.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, a lu votre correspondance; je lui ai donné aussi à lire la lettre que vous m'avez écrite.

Le 2 régiment d'infanterie légère n'en est pas moins sous vos ordres, et y reste toujours. Quand les Saxons seront arrivés, l'empereur pense que vous aurez dix-huit mille hommes; il est important que dès que les Saxons auront rejoint, vous vous approchiez de Dantzick et que vous fassiez couper la communication par la langue de terre qui va sur Pillau; je vous envoie trois ingénieurs, faites faire des redoutes; avec des troupes de nouvelle levée, il faut remuer beaucoup de terre pour leur donner de l'as

surance. L'empereur attache beaucoup d'importance à ce que la correspondance de Dantzick à Pillau soit coupée; donnez fréquemment des nouvelles de ce qui se passe devant Colberg.

L'empereur ne conçoit pas comment la cavalerie polonaise n'a ni sabres ni pistolets, puisqu'il y en a à

Posen.

L'empereur vous autorise à garder un de ces régimens polonais que vous emploierez en partie dans l'île de Nogat.

Au maréchal SoULT.

Osterode, le 4 mars.

il

M. le maréchal Ney, comme vous le savez sûremént, monsieur le maréchal, a repris Guttstadt; y a eu cinq à six mille hommes de cavalerie, mais pas plus de deux mille d'infanterie, qui se sont retirés il a fait une centaine de prisonniers. L'empereur a lu votre rapport à dix heures du soir; il celui que vous m'avez adressé. Sa majesté attend de savoir si on est rentré à Wormditt, et les renseignemens qu'on aura pu s'y procurer; il paraît que la force de l'ennemi, sur toute la ligne, est plus forte en cavalerie qu'en infanterie, et que cette infanterie est en partie composée de Prussiens.

Aussitôt

que vous croirez ne pouvoir plus faire de mal à l'ennemi, l'intention de sa majesté est que

[ocr errors][ocr errors]

dès ce jour là on reprenne ses positions; mais il trouve qu'il serait peut-être convenable de conserver une petite tête de pont sur la Passarge, pour être maître de la passer quand on voudra.

Au maréchal BERNADOTTE.

Osterode, le 4 mars.

PRINCE, je viens de communiquer à l'empereur la dernière lettre que vous m'avez écrite, et par laquelle vous me prévenez que vous n'avez pas pu passer hier la Passarge. Sa majesté me charge de vous faire connaître qu'il est nécessaire que vous ayez quatre ponts sur cette rivière, un du côté de Spanden, un du côté de Braunsberg, et deux du côté de M. le maréchal Soult. Sa majesté désire que vous choisissiez pour l'emplacement de ces ponts les lieux les plus favorables pour établir de bonnes têtes de pont; on peut prendre Braunsberg même, si cette ville est facile à défendre sans quoi, on jettera le pont dans un lieu favorable près de la ville. Au moment même où vous ferez jeter ces ponts, il faudra avoir des ingénieurs avec des outils prêts pour faire travailler aux têtes de pont, de manière qu'en vingt-quatre heures on puisse y être à l'abri, et que dans quatre ou cinq jours on y soit inexpugnable. L'effet de ces têtes de pont sera tel que l'ennemi s'éloignera sûrement de la Passarge, qu'il se contentera de l'éclairer par de la ca

« AnteriorContinuar »