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au quartier-général d'Eylau le 11; son corps d'armée ayant pris position à la gauche de la ligne, l'empereur le porta en avant dès le lendemain 12, et le dirigea sur Kreutzburg. Le corps du maréchal Ney appuya à droite et se cantonna sur la route d'Eylau à Vittemberg, ses têtes de colonnes ne dépassant pas Mulhausen ; le corps du maréchal Soult continua d'occuper les villages d'Althoff, Schmoditten, et Lampasch sur le champ de bataille. Le maréchal Davout eut ordre de faire cantonner ses troupes sur la route d'Eylau à Domnau, et de pousser sa cavalerie légère sur Friedland. Le corps du maréchal Augereau, commandé en son absence par le général Compans, cantonna sur la route d'Erlau à Bartenstein, et se trouva ainsi en seconde ligne du corps du maréchal Davout. La garde impériale resta dans la ville d'Eylau.

Le 11 février, le grand-duc de Berg se porta avec toute sa réserve de cavalerie sur Vittemberg, pour observer l'ennemi de plus près, et le maréchal Ney eut ordre de le

soutenir; en même temps le prince de Ponte - Corvo établit ses avant-postes sur la route de Kreutzburg à Brandenburg. L'empereur défendit à ses généraux d'engager aucune action sérieuse. Le prince de Ponte-Corvo fit occuper Mansfeld par la division du général Dupont; il y eut à ces avant-postes de fréquens engagemens. Le général Plötz, avec la partie du corps prussien qui couvrait la droite de la ligne russe, attaqua le moulin de Mansfeld, et fut repoussé; mais le 17 régiment de dragons, qui se portait sur ce point, s'étant égaré, donna dans une forte masse de cavalerie. Il fut très - maltraité, et perdit une centaine de dragons faits prisonniers.

L'empereur Napoléon, décidé à prendre ses quartiers d'hiver sur la ligne de la Passarge, ordonna au général du génie Chasseloup de faire reconnaître le cours de cette rivière, depuis les lacs d'Allenstein jusqu'à la mer, et toute la Basse-Vistule, depuis Marienwerder jusqu'à ses différentes embouchures. Il donna aussi l'ordre de jeter un

pont à Marienwerder, et d'y construire une forte tête de pont. Il prescrivit à l'artillerie de hâter les préparatifs pour le siége de Dantzick.

Le général Benningsen sentit alors la nécessité de renforcer son aile gauche; il ordonna au général Essen, commandant le corps d'observation russe sur la Narew, de faire un mouvement par sa droite pour se rapprocher de Villenberg. Napoléon, pour empêcher cette jonction, ordonna au général Savary de porter sur Villenberg une de ses deux divisions, au soutien du détachement que le maréchal Davout avait laissé sur ce point, sous les ordres du général Grandeau. Le général Oudinot, parti de Varsovie avec sa division de grenadiers, pour rejoindre le grand quartier-général, reçut l'ordre de se diriger aussi sur Villenberg, et de manœuvrer de concert avec le général Savary. Par les mêmes motifs, le général Grouchy dut rallier sa division de dragons à Heilsberg, pour s'opposer aux incursions des cosaques qui s'étaient montrés à Villenberg,

et avaient pénétré sur le flanc droit et sur les derrières de l'armée.

Toutes les ressources que put fournir l'administration de l'armée française, et toutes celles qu'on put tirer du pays furent employées à l'évacuation des blessés, qui encombraient Eylau, Landsberg et Guttstadt. Ces évacuations furent dirigées par Osterode sur Thorn. Le général Dombrowski fut chargé d'augmenter, par tous les moyens possibles, la cavalerie polonaise, de la rassembler à Osterode, et de l'employer à escorter les convois et à maintenir la li bre communication entre l'aile droite de l'armée et le corps d'observation du général Savary. Rien ne fut négligé pour assurer la retraite de ce corps, dans le cas où l'ennemi tenterait de pénétrer avec des forces considérables sur le Bug, en-deçà de la Narew, et menacerait Varsovie. Les ouvrages de fortification commencés à Sierock, à Modlin et à Praga, furent continués avec la plus grande activité.

Le maréchal Davout, qui formait l'ex

trême droite du gros de l'armée, reçut un renfort de cavalerie, et le prince de PonteCorvo, à la gauche, eut l'ordre de pousser des reconnaissances jusque devant Königsberg, et d'enlever quelques autorités du pays pour avoir des nouvelles plus sûres de la situation de l'ennemi.

Après avoir pris toutes ces mesures, Napoléon fit expédier le 16 février les ordres pour reployer son armée, et la concentrer sur la ligne de la Passarge. Nous croyons devoir donner ici un extrait de cet ordre de mouvement, qui fut exécuté avec les plus grandes précautions, et de manière que les divers corps d'armée prirent successivement les positions qui leur étaient indiquées, et se trouvèrent toujours en mesure de former la ligne de bataille.

Ordre d'exécution.

« Aujourd'hui, 16, tous les avant-postes << resteront comme à l'ordinaire, de manière << que l'ennemi ne se doute d'aucun mouve«ment. Aujourd'hui à midi, les cuirassiers

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