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l'ennemi manœuvre sur la droite de l'Alle avec de fortes colonnes d'infanterie, il se disséminera quand nous nous concentrerons; mais tout porte à penser qu'il désire ainsi que nous du repos.

L'empereur suppose que la colonne qui était à Bischopstein le 26, n'était qu'un corps d'observation, car il serait à souhaiter que l'ennemi jetât beaucoup de forces sur sa gauche où il ne peut nous faire aucun mal. Le système de Farsovie n'étant nulleanent lié à celui-ci qui en fait un à part, l'empereur ne manquerait pas de saisir cette occasion pour marcher sur l'ennemi.

Guttstadt nous est donc nécessaire, car il ne faut pas que l'ennemi se serve de l'Alle comme d'un rideau pour nous masquer ses mouvemens.

L'intention de l'empereur est donc que vous manœuvriez des demain pour prendre les positions que je viens de vous indiquer.

L'idée d'attaquer Guttstadt par le chemin de Deppen et Liebstadt, est conforme à notre position actuelle; une fois que cette position sera prise, faites construire des redoutes entre l'Alle et la Passarge, faites faire quelques retranchemens le long de l'Alle ́ ́jusqu'à Allenstein. Votre coinmunication avec Thorn doit se faire par Osterode ; quant à votre parc, il doit être placé un peu plus sur la gauche que Déterval qui est trop près d'Allenstein.

Dans la journée d'aujourd'hui l'ennemi paraissait être affaibli devant nos postes, et s'est tenu plus tranquille; il a fait à deux heures une attaqué de nuit qui n'a eu aucun résultat.

Le maréchal Davout s'est approché aujourd'hui d'Osterode; et aussitôt que le pont de Marienburg sera terminé, l'intention de l'empereur est de le placer à Holland, ayant sa tête sur la Passarge.

Le système actuel de l'empereur est de conserver Braunsberg et Osterode pour couvrir le siége de Dantzick, et tirer toutes les ressources du beau et bon pays de la Basse-Vistule.

Sa majesté s'en rapporte entièrement à vous pour faire les dispositions convenables relatives à l'exécution du plan ci-dessus; tout porte à penser qu'une attaque brusque avec toutes vos forces réunies conduites avec votre intelligence ordinaire, aura des résultats pareils à ceux de Braunsberg où le général Dupont avec sa division a fait deux mille prisonniers, pris des drapeaux et toute l'artillerie de l'ennemi.

En marchant à l'ennemi vous ferez des prisonniers, qui, interrogés avec soin, vous feront connaître la force véritable de l'ennemi à Guttstadt.

Au maréchal DAVOUT.

Osterode, le 28 février.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, ordonne qu'il

vous soit distribué des magasins d'Osterode, pour votre corps d'armée, douze mille rations de pain, huit mille rations de riz, seize mille rations d'eaude-vie, et mille bouteilles de vin que vous ferez distribuer aux officiers de votre corps d'armée. Dites à votre ordonnateur de se rendre sur-le-champ auprès de l'ordonnateur Joinville pour cet objet. L'empereur ordonne que vous portiez demain votre quartier-général à Liebemühl, et que vous cantonniez votre corps d'armée à deux lieues autour de cette ville. L'empereur approuve que vous ayez laissé la division Milhaud à Soldan; sa majesté approuve également que vous ayez laissé un régiment à Hohenstein, mais ce ne devait pas être le 111; ce régiment doit désirer de se battre comme les autres, sans cela il se trouverait avili.

L'empereur, dans la journée de demain, donnera des ordres au général Milhaud pour former un corps d'observation sur nos derrières et soutenir le général Marulaz; donnez l'ordre au général Milhaud d'envoyer de ses aides-de-camp au quartier- général å Osterode pour y prendre des ordres. L'empereur désire que vous ne fatiguiez point vos troupes, et si la marche est trop forte demain pour les troupes qui ont des cantonnemens éloignés, ne leur faites faire qu'une petite marche. Dites au général Grandeau de faire connaître pourquoi, quand ses instructions lui

prescrivaient de se retirer sur Villenberg, il y a laissé délivrer deux mille prisonniers.

Envoyez-moi l'état de situation de votre corps d'armée. Faites rejoindre les hommes que vous avez laissés en arrière. Il faut que le régiment qui reste en arrière empêche les hommes de prendre une fausse direction.

J'écris à Strasbourg pour que tous les hommes de votre corps d'armée se dirigent sur Osterodesh Je donne l'ordre à l'ordonnateur Favier qui est à Elbing de préparer un convoi de quinze mille rations de pain et de dix mille rations d'eau-de-vie qui vous seront destinées. Ce convoi se dirigera sur Holland.

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Au général CHASSELOUP.

Osterode, le 1er mars.

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L'EMPEREUR, général, me charge de vous faire connaître qu'il porte le plus grand intérêt à la prompte construction du pont de Marienburg, et secondement à celui de Dirschau. Sa majesté veut qu'on profite des secours qu'offre Elbing pour vaincre les obstacles de la saison. Elle a ordonné qu'il fût tracé une route de Marienburg à Dirschau et à Neustettin, et une autre de Dirschau à Varsovie, passant par Bromberg. L'intention de l'empereur est d'occuper l'île de Nogat. Suivant les rapports du pays, et d'après

les localités, tout le pays de la Basse-Vistule et de l'île Nogat paraissent être sujets aux inondations. Sa majesté désire donc que vous fassiez reconnaître et prendre des renseignemens sur l'époque et la nature des inondations; s'il y a des digues pour communiquer dans ces temps; enfin si en faisant des pouts à chevalet sur les parties sujettes aux inondations, on peut assurer en tout temps les communications.

Enfin faites prendre des renseignemens sur les inondations de la Basse-Vistule et sur les moyens de s'en garantir.

Au maréchal SOULT.

Osterode, le 1er mars.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, m'a demandé plusieurs fois la communication de votre correspondance, et comme depuis quelques jours je n'ai pas reçu un seul rapport de vous sur les mouvemens militaires, sa majesté me charge de vous dire que son intention est qu'indépendamment du rapport que vous lui faites directement, d'après les lettres qu'elle vous adresse elle-même, vous n'en devez pas moins continuer à me faire les mêmes rapports, avec la seule différence que dans ceux que vous m'adressez vous devez entrer dans beaucoup de détails. Ces rapports, comme vous le sentez, monsieur le maréchal, ne sont point personnels, car je ne suis rien dans

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