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Au maréchal BERNADOTTE.

Osterode, le 28 février.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, me charge de vous dire qu'il trouve le général Boivin très-nécessaire à Marienburg, parce que dans cette position il garde nos derrières, le pont, et qu'il garantit les communications entre nous et le maréchal Lefebvre. Vous ne devez donc ni l'ôter ni l'appeler, que dans les circonstances urgentes et très-pressées.

Le maréchal Lefebvre a battu la garnison de Dantzick à Dirschau ; il lui a pris six pièces de canon et fait six cents prisonniers.

Le général Teulié, avec le régiment italien, les fusiliers de la garde et les dragons d'ordonnance, a également battu la garnison de Colberg.

Le maréchal Ney a quitté Gutistadt, mais il prend la position de Deppen, et par là se trouve flanquer le maréchal Soult.

Le maréchal Davout se portera demain dans votre voisinage, de manière que l'armée sera toute réunie.

Des renseignemens disent que l'ennemi fait des mouvemens éloignés sur notre gauche, ce qui serait contraire à ceux annoncés de votre côté; si l'ennemi s'étendait pendant que nous nous concentrons, cela nous donnerait de belles chances.

Au général BOIVIN.

Osterode, le 28 février, deux heures

après midi.

DEPUIS ma dernière lettre, l'empereur me charge de vous écrire de nouveau pour que vous ayez à écrire à M. le maréchal Lefebvre, que l'intention positive de l'empereur est que l'ennemi soit chassé de l'île de Nogat, qu'il doit vous faire passer ses ordres pour cette opération, à laquelle vous devez concourir avec ses autres troupes. Cette opération finie, l'empereur ordonne que vous restiez dans l'île pour empêcher l'ennemi d'y faire des débarquemens; la possession de cette île nous étant de la plus grande importance, puisqu'elle assure nos subsistances. C'est le premier point des opérations de M. le maréchal Lefebvre, que de bien assurer nos communications. Si vous-même vous vous croyez assez fort pour chasser l'ennemi de l'île, l'empereur attache une grande importance à cette opération.

Envoyez à M. le maréchal Lefebvre la copie de cette lettre; je lui ai fait connaître ce matin, par une dépêche que je lui ai fait parvenir par la rive gauche de la Vistule, toute l'importance que l'empereur - mettait à voir l'ennemi chassé de l'île de Nogat.

A M. l'adjudant-commandant GUILLEMINOT.

Osterode, le 28 février,

Je viens de remettre à l'empereur la reconnaissance que vous m'avez envoyée de Marienburg; je donne l'ordre au général Boivin de passer dans l'ile de Nogat pour en chasser l'ennemi. L'intention de l'empereur est que vous suiviez le général Boivin dans cette expédition; vous en profiterez pour reconnaître l'île, de là vous rejoindrez le maréchal Lefebvre à Dirschau, ou à tout autre endroit où il serait. Vous prendrez connaissance de la bouche de la Vistule qui se jette dans le Frisch-Haff, et de celle qui se jette dans Dantzick; vous reconnaîtrez aussi le terrain de la rive gauche de la Vistule, autant que vous le pourrez par vous-même, et enfin par les renseignemens que vous prendrez des gens du pays.

Avant de revenir au quartier-général, vous prendrez la note de la position de toutes les troupes du maréchal Lefebvre, et de ses postes devant Dantzick. Vous ferez toutes ces reconnaissances seul; renvoyez avec votre première reconnaissance au quartier-général le chef de bataillon Gressot. L'empereur est satis fait des reconnaissances que vous m'avez adressées, continuez à employer votre zèle et votre activité ordinaire,

Note au général SONGIS.

1

Osterode, le 28 février.

un å

L'EMPEREUR me charge de vous dire que le principal est d'avoir des ponts sur la Basse-Vistule, Marienwerder et un à Marienburg; militairement parlant le pont de Marienburg donne autant de sûreté que si le pont sur l'autre part à Dirschau était fait, puisqu'une fois derrière la Nogat, on aurait le temps de protéger le passage de l'autre côté. Il n'y a donc pas un instant à perdre pour faire un pont à Marienburg dans un lieu où l'on puisse faire une tête de pont; il faut également s'occuper d'en faire un à Dirschau; mais il est inutile qu'il soit fait en même temps que celui de Marienburg. Quant au pont de Marienwerder, il est bien important de s'occuper sur-le-champ des moyens de pouvoir le jeter.

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Au maréchal NEY:

Osterode, le 28 février.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, m'ordonne de vous faire connaître que la position de Guttstadt est nécessaire comme tête de nos cantonnemens; il faut donc le reprendre, mais ne l'occupant que comme avant-garde, en choisissant s'il est possible une bonne position sur la rive gauche de l'Alle dominant la ville et empêchant de s'en approcher; c'est là où doit

être appuyée votre droite, votre gauche doit l'être à la Passurge du côté d'Elditten; vous devez occuper par des postes d'infanterie toute la rive gauche de l'Alle jusqu'à Allenstein, vous devez placer votre quartier-général entre Deppen et Guttstadt.

Tous les débouchés depuis Elditten jusqu'à Guttstadt doivent être occupés par de l'infanterie et de la cavalerie; vous devez reconnaître les points les plus importans en arrière, pour y placer du canon et des réserves; le point de ralliement de votre corps doit être à Deppen; par ce moyen vous abandonnerez toute la rive droite de l'Alle, en vous contentant de la faire reconnaître tous les jours par de fortes reconnaissances; vos avant-postes seront couverts par l'Alle et vos troupes se trouveront plus serrées.

L'ennemi cherchera-t-il à pénétrer en force entre Guttstadt et Liebstadt, il se trouvera entre votre corps et celui du maréchal Soult.

Attaquera-t-il votre position de Guttstadt, vous la soutiendrez avec tout votre corps; et si l'ennemi au lieu d'attaquer Guttstadt avec douze à quinze mille hommes, l'attaquait avec le corps d'une armée, vous auriez le temps de la voir se déployer, se former, et celui de vous replier sur la Passarge et sur l'armée.

Voilà, monsieur le maréchal, les dispositions de l'empereur pour tous ces cantonnemens. Vous voyez que vous formez l'extrême droite de l'armée; et si

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