Imágenes de página
PDF
ePub

et appartenant à l'administration générale. On doit en outre en établir à Thorn, à Bromberg et dans tout autre point sur la rive gauche, sur les directions de Posen et de Kustrin.

L'empereur a ordonné, monsieur l'intendant-général, que je nommasse un général pour commander à Elbing. Son intention est que vous y nommiez un intendant et un commissaire des guerres, et que vous preniez des mesures pour y faire faire trente mille rations de pain par jour, qui seront distribuées aux différens corps d'armée qui en auraient le plus besoin, d'après la répartition qu'en ferait l'ordonnateur Joinville attaché au grand quartier-général. Il est à désirer qu'on puisse faire une répartition entre les corps d'armée des bailliages et des pays situés entre la Vistule et la Passarge, où ils pourront faire des réquisitions pour leurs vivres et leurs fourrages. Je désirerais avoir un projet à cet égard. Il est instant, monsieur l'intendant-général, que vous fassiez toutes les dispositions, et que vous donniez tous vos ordres, conformément au contenu de cette lettre.

Au maréchal NEY.

Liebstadt, le 21 février, deux heures du matin.

L'EMPEREUR a vu avec peine, par votre dernière lettre, que quelques cosaques avaient eu l'air de

prendre l'offensive; il ne faut pas laisser pousser votre arrière-garde par quatre à cinq cents cosaques. Sa majesté désire donc que dans la journée d'aujourd'hui vous arrangiez votre cavalerie de manière à les attaquer vigoureusement et à les poursuivre plusieurs lieues, jusqu'à ce qu'on les trouve appuyés soit par de l'infanterie, soit par de la cavalerie. L'empereur met de l'importance à cette opération qui mettra un frein à l'audace de ces cosaques. Sa majesté désire que vous encouragiez sa cavalerie, que vous lui fassiez penser que vous avez grande opinion de ce qu'elle peut faire; enfin, monsieur le maréchal, sa majesté désire que vous calculiez votre opération de manière à ce qu'elle puisse faire quelque mal aux partis de cosaques que vous poursuivrez. La poussée que vous leur donnerez servira d'ailleurs de reconnaissance pour connaître les mouvemens de l'ennemi. L'empeme charge de vous dire qu'il vous a confié le point de Guttstadt comme le plus important; il est nécessaire que vous ayez une correspondance très-suivie pour m'instruire de ce qui se passe. Vous devez porter une grande surveillance pour faire bien servir; vous savez assez que dans nos armées rien ne se fait bien que par celui qui les commande. Une fois que vous avez bien établi votre système de défense, vous devez opposer des postes voltigeurs pour couvrir les principales communica

reur

de

tions. Veillez aussi à ce que les grandes gardes ou postes de cavalerie, se trouvent non-seulement soutenus par de l'infanterie, mais aussi prescrivez qu'ils changent de place, de manière à ce que l'ennemi ne puisse les trouver de nuit où ils se sont montrés la veille. Après les précautions défensives, reste à combiner quelque opération d'avant-garde; si l'ennemi s'aventurait, lui enlever des postes, faire par là des prisonniers, et être instruit de ses mouvemens. Il faut, pour ces opérations, prudence, audace, et surtout votre extrême vigilance.

Au général SAVARY.

Liebstadt, le 21 février,

17,

trois

Vous recevrez demain, général, les avancemens que vous avez demandés à l'empereur pour votre corps d'armée. Je reçois votre lettre du heures après midi, que par erreur on avait datée du 28. Je vous dirai de confiance, mon cher Savary, que l'empereur trouve vos dépêches obscures, parce qu'il n'y a pas de division; il faut d'abord raconter les faits, présenter la position respective des deux armées au moment où vous écrivez vous pouvez alors expliquer quelle est votre position; mais en raisonnant il faut avoir soin de distinguer les différentes hypothèses. Songez que la lettre à laquelle vous répondez est déjà loin de la mémoire de l'empereur, et

qu'en discutant ces lettres il faut poser les questions. Vous sentez que ce que je vous dis tient à mon ancienne amitié pour vous et à ma vieille expérience.

L'empereur est fâché que le général Oudinot vous ait quitté, parce qu'ayant trouvé l'ennemi il aurait fallu faire une demi-marche sur lui. Il serait fâcheux pour vous qu'instruit du départ du général Oudinot il se reportât en avant pour se rapprocher de vous, et fasse en quelque sorte disparaître le fruit de votre victoire. Puisque vous avez envoyé le général Suchet à Willenberg, et que les communications étaient libres, vous deviez sentir que le départ du général Oudinot n'était plus d'une pressante utilité.

La saison, la leçon qu'a reçue le général Essen, le détermineront vraisemblablement à se tenir tranquille; mais soyez bien persuadé qu'il n'a que vingt mille hommes.

Si vous pouvez vivre à Ostrolenka, l'intention de l'empereur est que vous y réunissiez votre corps d'armée, d'abord parce qu'il faut évacuer tous vos blessés. Faites quelques détachemens de cavalerie et quelques détachemens d'infanterie pour soutenir les hommes à cheval, et qu'ils ne puissent être compromis. Ces détachemens appuieront et soutiendront la ligne de l'Omulew et même celle de la Wkra..

Si vous ne pouvez pas vivre à Ostrolenka, l'intention de sa majesté est que vous portiez votre quar

tier-général à Pultusk, occupant toujours Ostrolenka par un corps composé d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie; vous garderez la ligne de l'Omulew par des piquets d'infanterie et de cavalerie détachés du corps d'observation d'Ostrolenka.

Au premier mouvement offensif que l'ennemi ferait sur Ostrolenka, le corps d'observation se jetterait sur la rive droite de la Narew et derrière l'Omulew, et s'il était forcé dans cette position il se retirerait derrière la petite rivière d'Orezyc. Dans cette circonstance vous manœuvreriez de manière à soutenir vos postes de l'Orezye, puisque vos postes sur cette rivière couvriraient la communication de l'armée ; mais enfin si les forces de l'ennemi étaient considérables, et que vous ne crussiez devoir avec avantage le combattre à Pultusk, vous repasseriez la Narew, en gardant en force Sierock dont les fortifications doivent déjà avoir acquis un caractère de force imposant.

Telle est votre instruction générale; vos opérations ne doivent jamais être liées avec celles de la GrandeArmée; votre rôle est de défendre Varsovie, en défendant autant que possible Sierock et la Narew, et si vous étiez forcé dans ces positions vous défendriez Praga et la Vistule. Vous sentez assez, général, que ceci n'est pas dans le cas où l'ennemi tenterait une grande opération sur vous, ce qui n'est pas probable,

« AnteriorContinuar »