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nication avec vous; vous vous livreriez entièrement au mouvement qui vous a été prescrit sur Allenstein. Il est à présumer que l'empereur passera encore la journée de demain à Villenberg.

Au prince de PONTE-CORVO.

Villenberg, le 31 janvier.

L'EMPEREUR, prince, m'ordonne de vous prévenir que le grand duc de Berg et le maréchal Soult se portent demain avec toutes leurs forces à Passenheim ; le maréchal Ney a ordre de s'approcher d' Allenstein, soit en se portant à Hohenstein, soit en passant derrière les lacs par Demberghoffen. L'empereur désirerait, monsieur le maréchal, que vous vinssiez former sa gauche par une marche de nuit qui tromperait l'ennemi; vous tâcheriez donc de gagner Gilgenburg, et vous vous trouveriez en correspondance par votre droite avec le maréchal Ney: mais alors vous auriez abandonné la route de Thorn; dans ce le régiment de cavalerie légère qui aurait été chargé d'entretenir le feu de vos bivouacs pendant votre mouvement de nuit, se dirigerait sur Thorn au petit pas, et ferait retourner les convois, les détachemens et les hommes isolés, et arrivé à Thorn il préviendrait le maréchal Lefebvre et le commandant de la place de la manœuvre de l'armée, et vous auriez néanmoins eu soin de les prévenir d'avance.

cas,

Si les circonstances dans lesquelles vous vous trouveriez vous paraissaient rendre cette manœuvre difficile, l'empereur vous laisse le maître de continuer à couvrir Thorn, en vous mettant à cheval sur cette, route. Bien entendu, prince, que prévenu comme vous l'êtes du mouvement que fait sa majesté, vous marcherez vigoureusement sur l'ennemi du moment que la nécessité de s'affaiblir devant vous lui fera opérer sa retraite. Dans ce dernier cas, vous enverrez l'ordre à la division de cuirassiers du général Espagne qui est à Thorn, de vous joindre; si celle du général d'Hautpoult est avec vous, dirigez-la sur le corps du maréchal Ney, dont elle suivra le mouvement; dans le premier cas, vous meneriez avec vous la division d'Hautpoult, si elle est à votre corps d'armée, et vous enverriez l'ordre à la division Espagne de vous joindre par les derrières.

Les deux brigades françaises et les Polonais qui sont actuellement à Thorn suffiront pour garder cette

ville.

Je n'ai pas besoin de vous dire, monsieur le maréchal, que sa majesté désirant couper l'ennemi, elle. préférerait que vous vous portiez sur sa gauche; mais elle doit s'en rapporter à votre zèle et à vos connaissances d'après la position où vous vous trouverez.

Le maréchal Davout, avec son corps d'armée, se porte sur la droite du maréchal Soult; la garde et le

maréchal Augereau en arrière. Il est vraisemblable, monsieur le maréchal, que sa majesté passera encore la journée de demain à Villenberg.

Au général GUDIN.

Villenberg, le 31 janvier.

Il est ordonné au général Gudin de partir demain, 1er février, avec sa division, pour venir à Villenberg; et comme il est inutile de fatiguer sa troupe, il pourra coucher à Chorzel, et arriver après-demain à Villenberg.

Au maréchal DAVOUT.

Villenberg, le 31 janvier.

SA majesté vient de recevoir votre lettre du 31 à quatre heures du soir. L'empereur approuve que vous ne fassiez demain aucun mouvement, et que vous en profitiez pour rallier votre corps d'armée. Envoyez une avant-garde avec du canon à Villamoven; vous dirigerez toute votre cavalerie légère de manière à faire de fortes reconnaissances sur la route de Nicolaïken à Johansburg; l'infanterie de votre avant-garde occupera également Friedrichshoffen; il paraît impossible que dans les villages qui touchent au lac, les habitans n'aient pas de nouvelles de ce qu'a fait l'ennemi; le grand-duc de Berg et le maréchal Soult seront réunis demain à Passenheim,

la cavalerie légère occupe ce soir Ortelsburg; l'empereur restera vraisemblablement demain à Villenberg; envoyez-lui des nouvelles trois ou quatre fois par jour sur ce qui viendra à votre connaissance; faites venir les baillis et les maîtres de poste pour les interroger.

Au grand-duc de Berg.

Villenberg, le 1er février.

L'EMPEREUR, mon prince, me charge de vous dire qu'il faut tâcher d'avoir sur tout le front les chasseurs et les hussards, que c'est leur métier et qu'ils ont plus l'habitude des avant-postes que les dragons; l'intention de sa majesté est que vous envoyiez de fortes reconnaissances, car sans cela on perd toute sa cavalerie; si au lieu d'avoir envoyé deux à trois cents chevaux sur Passenheim on en avait envoyé douze cents, l'échauffourée qui s'est passée n'aurait pas eu lieu; mille ou douze cents chevaux auraient fait les cinq lieues et auraient poussé des partis en avant pour avoir des nouvelles. Sa majesté trouve que les événemens que la cavalerie a eus depuis quelque temps viennent de ce même faux principe. L'ennemi ne se montre au contraire partout qu'en très-grand nombre; il faut tâcher aussi de mettre de l'ordre dans les reconnaissances afin qu'elles ne se croisent pas, sans cela, au second jour, tous les

régimens sont fatigués et se réduisent à rien; la cavalerie légère du maréchal Soult se portera à Mensguth où le général Guillot établira son quartier-général et éclairera les routes de Bischopsberg et de Nicolaïken.

Une des deux brigades de la division du général Lassalle se placera en avant de Passenheim et éclairera la route de Vartenburg et d'Allenstein, et l'autre éclairera la route de Hohenstein. Par ce moyen, l'une de ces brigades formera le centre et l'autre la gauche; l'intention de sa majesté est que votre altesse porte son quartier-général à Passenheim et que vous placiez vos deux divisions de dragons de manière à pouvoir se porter sur les points qui pourraient avoir besoin d'être soutenus.

Le maréchal Soult partira avant le jour, et portera deux de ses divisions à Passenheim, et une à Ortelsburg; le maréchal Ney a ordre de se porter à michemin de Gilgenburg à Allenstein.

En envoyant des reconnaissances sur Allenstein' et sur tous les autres points, vous aurez des renseignemens sur l'ennemi; mais sa majesté vous recommande de composer de fortes reconnaissances, et de faire mettre de côté les mauvais chevaux et les chevaux fatigués. Il faut ici qu'il y ait des deux armes ; un certain nombre de cavalerie légère pour pousser des pointes, et un bon nombre de dragons pour les

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