Imágenes de página
PDF
ePub

aurez sûrement envoyé les Hessois qui faisaient le blocus de Graudentz. Prévenez le maréchal Lefebvre quand vous l'abandonnerez à ses forces, et faites-le prévenir de ce que fait l'empereur; et ensuite, monsieur le maréchal, dans telle position où vous serez, réunissez vos forces. Envoyez un officier intelligent à Villenberg à l'empereur, afin que par son retour vous puissiez vous trouver au point de rendez-vous. Si enfin, par des circonstances quelconques, les ordres ne vous arrivaient pas, vous agiriez d'après votre expérience de la guerre et vous pousseriez l'ennemi, car vraisemblablement le 2 février il sera en retraite devant vous.

Au maréchal NEY.

Praznitz, le 30 janvier

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, me charge de vous prévenir que, dans le jour de demain, vous recevrez l'ordre de mouvement pour le 1er février. Dans quelque lieu que vous vous trouviez, le principal est de réunir toutes vos forces, de manière que du moment où vous recevrez des ordres vous puissiez dans une heure être en bataille, et que vous puissiez vous diriger sur tel lieu qui vous sera indiqué.

Le prince de Ponte-Corvo a toujours dû être dans la position de pouvoir couvrir Thorn, où doit se trou

ver en ce moment le maréchal Lefebvre. Envoyez sur-le-champ un officier très-intelligent à Villenberg, afin qu'il puisse faire connaître à l'empereur votre véritable situation et vous porter des ordres.

Au général Gudin.

Praznitz, le 31 janvier, deux heures du matin.

Il est ordonné au général Gudin de partir aujourd'hui 31 au jour, pour venir coucher à Praznitz où il attendra de nouveaux ordres.

Au général SAVARY.

Praznitz, le 31 janvier.

Je vous préviens, général, que la santé de M. le maréchal Lannes ne lui permettant pas de commander son corps d'armée, sa majesté vous donne une marque éclatante de la confiance qu'elle porte dans vos talens militaires, en vous nommant commandant en chef du 5o corps. Vous partirez sur-le-champ pour vous rendre au quartier-général à Brock, où le plus ancien général de division de ce corps d'armée vous fera recevoir. Vous ferez mettre votre nomination à l'ordre du corps d'armée : vous jouirez des honneurs, appointemens et traitemens attachés au grade de général en chef.

Ordres et instructions au général SAVARY.

LE 5e corps de la Grande-Armée, que vous commandez, général, occupe en ce moment Brock; le corps russe commandé par le général Essen occupe Nur. Si les forces de ce général ne sont pas trop considérables, vous devez l'attaquer et le culbuter dans sa position de Nur; mais pour peu que les renseignemens que l'on aurait portassent à penser que le corps du général Essen, au lieu de s'être affaibli, se serait augmenté, vous vous bornerez à occuper Brock et Ostrolenka avec votre cavalerie.

Vous consulterez le général Gazan et le général Campana qui, étant depuis long-temps en présence de l'ennemi, connaissent ses mouvemens.

Quoique l'on reste en observation, quoiqu'on attaque l'ennemi et qu'on n'ait point de succès, le principal but du corps d'armée que vous commandez est de couvrir la rive droite de la Narew, depuis la rivière de l'Omulew (c'est-à-dire la petite rivière qui se jette près d'Ostrolenka) jusqu'à Sierock; de garder la position de Sierock et la portion de la rive du Bug, depuis Sierock jusqu'à la partie autrichienne.

Il serait très-utile, général, de faire construire un petit pont au confluent de la Narew dans le Bug, c'est-à-dire au-dessus du confluent. C'est un travail peu considérable, et ce pont sur le Bug rendrait

beaucoup plus faciles les subsistances à tirer de Var

sovie.

Vous ordonnerez que l'on travaille avec activité à la tête de pont de Pultusk; car en cas d'événement la plus grande partie de votre corps d'armée devrait se retirer sur Pultusk ou sur Ostrolenka: un régiment et quelques pièces d'artillerie se retireraient aussi sur le Bug pour garder la rive gauche de cette rivière. Vous sentez bien que ce que je vous dis là est hypothétique, mais vous prouve la nécessité de travailler à la tête de pont.

Envoyez dans la Gallicie pour savoir si les nouvelles que l'on donne, et qui font connaître que le général Essen se retire, sont vraies.

Je dois vous faire observer qu'il faudra mettre quelque infanterie à Ostrolenka avec deux pièces de canon, sans quoi votre cavalerie serait trop inquiétée : jamais cette infanterie ne peut être compromise, puisqu'en passant le pont elle se trouve couverte.

Au maréchal NEY.

ORDRE.

Villenberg, le 31 janvier.

Je vous préviens, monsieur le maréchal, que le grand-duc de Berg et le maréchal Soult se portent demain avec toutes leurs forces à Passenheim; l'intention de sa majesté est que vous vous portiez avec

votre corps d'armée à mi-chemin de Gilgenburg à Allenstein. Vous avez pour exécuter ce mouvement deux routes; l'une vous conduirait demain à Hohenstein, l'autre passerait derrière les lacs par Demberghoffen; l'empereur vous laisse le maître de suivre celle des deux routes qui vous conviendra, en consultant pour vous décider les circonstances de ce qui se passera devant vous.

Le prince de Ponte-Corvo reçoit l'ordre de manœuvrer dans la nuit du 1er au 2, de manière à pouvoir se joindre avec la Grande - Armée, en abandonnant la route de Thorn et en se jetant sur Gilgenburg, en sorte que sa gauche serait du côté de la Vistule et sa droite du côté d'Allenstein. Dans ce cas, il aurait fait prévenir, à Thorn, de ce qui se passe, et y aurait envoyé quelques escadrons pour faire reployer les petits détachemens ou hommes isolés, et prévenir qu'on ne soit pas étonné de l'apparition de quelques cosaques qu coureurs de l'ennemi. Si des circonstances inattendues faisaient que le prince de Ponte-Corvo ne pût exécuter cet ordre pour joindre la gauche de la Grande - Armée, et s'il se décidait à continuer sa marche pour couvrir Thorn, il le ferait doucement, en attendant le moment de reprendre l'offensive et de suivre l'ennemi du moment qu'il commencerait à battre en retraite. Dans ce dernier cas, le prince de Ponte-Corvo n'aurait plus besoin d'avoir de commu

« AnteriorContinuar »