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d'autant moins au mouvement que vous avez fait, qu'elle vous a déjà fait connaître en quelques circonstances que vous n'auriez pas dû agir sans ses ordres. Vous sentez assez, monsieur le maréchal, que les mesures partielles nuisent au plan général des opérations, et peuvent compromettre tout une armée. L'intention de l'empereur est que son armée se repose; ses cantonnemens tiennent à des plans ulté

rieurs.

Vous dites que M. le maréchal Mortier a ordre d'investir Dantzick, et jamais je ne vous en ai parlé. Vous avez dû voir que le maréchal Soult n'a pas seulement suivi l'ennemi, et qu'il est resté sur l'Ursin. Quant aux Hessois, sa majesté a été très-contrariée que vous les ayez tirés de Bromberg où ils étaient pour garder les magasins, qui par là ont manqué d'être pillés entièrement par un parti prussien. Sa majesté ordonne que vous renvoyiez les Hessois devant Graudentz, conformément à leur première destination. L'empereur savait que les Prussiens étaient en retraite, ce n'était point une raison pour vous disséminer sur une étendue de vingt lieues. L'empereur vous ordonne, monsieur le maréchal, de prendre les cantonnemens tels qu'ils ont été ordonnés; faitesle lentement, car c'est le premier pas que l'empereur fait faire en marche rétrograde; au surplus, monsieur le maréchal, l'adjudant-commandant Joménil

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vous fera connaître combien l'empereur se trouve contrarié par les mouvemens que vous avez faits sans ses ordres.

Au général DOMBROWSKI.

Varsovie, le 19 janvier.

L'INTENTION de l'empereur, général, ést qu'avec votre corps vous vous portiez jusqu'à Guiewi, à seize lieues de Dantzick. Vous donnerez avis de votre marche à M. le maréchal Bernadotte qui est à Osterode, et vous en donnerez également connaissance au général Victor qui doit être parti de Stettin pour s'approcher de Colberg. Envoyez des partis pour savoir tout ce qui se passe, et donnez-m'en connaissance. Au maréchal MORTIER.

Varsovie, le 19 janvier.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, me charge de vous faire connaître que son intention est que les îles de Weichselmunde et Wollin soient sous vos ordres, et que la ville de Camin, ainsi que le territoire environnant jusqu'au fort d'Altdamen, soient également sous votre commandement; nommez des commandans d'armes à Weichselmunde, à Wollin, à Camin; faites construire une petite tête de pont en avant de Wollin, afin d'avoir toujours le passage assuré; faites mettre quelques canons à ce passage, vis-à-vis l'em

bouchure de l'Oder: vous pouvez tirer les pièces d'artillerie de Stettin. Colberg, dans ce moment, doit être cerné par le général Victor; il ne vous faut donc que peu de troupes pour surveiller Wollin, mais il faut y porter une grande attention; dans le cas où les Anglais voudraient y effectuer un débarquement, vous recommanderez au commandant de Wollin d'instruire exactement de tout ce qui se passerait. L'empereur suppose que dans ce moment vous êtes devant Stralsund.

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L'EMPEREUR Suppose, général, que dans ce moment vous êtes parti de Stettin, et qu'avec les troupes de Bade et la légion du Nord vous êtes en marche pour cerner Colberg. Le général Dombrowski, avec la légion polonaise, se rend à la rive gauche de la Vistule à la hauteur et vis-à-vis Marienwerder, de manière à pouvoir y attendre vos ordres pour se porter devant Dantzick, Vous ne laisserez devant Colberg que juste ce qu'il faut pour cerner cette ville qui n'a que trois bataillons de garnison, et vous vous porterez avec le reste sur Dantzick.

Au maréchal NEY.

Varsovie, le 19 janvier.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, a été extrêmement étonné de voir, par une dépêche qu'il reçoit de M. le maréchal Soult, et par la vôtre même, que non-seulement vous ne vous êtes point conformé aux ordres de sa majesté relativement à vos quartiers d'hiver, mais encore que vous conseilliez au maréchal Soult d'en faire autant. Je vous réitère, monsieur le maréchal, l'ordre de rentrer dans les positions qui vous ont été indiquées pour les quartiers d'hiver; l'empereur est immuable dans ses plans, et, sans des considérations politiques, il aurait fait mention à l'ordre du jour de la non-exécution de ses ordres par votre corps d'armée. Vous n'êtes point détaché, comme à Magdebourg, vous êtes en ligne, et vous n'êtes point autorisé à conclure un armistice; s'il vous arrive des parlementaires, vous les adresserez au quartier-général. A l'avenir, monsieur le maréchal, l'empereur ordonne que votre corps d'armée marche en masse et jamais décousu, ainsi que vous l'avez

fait dans ce dernier mouvement. Si vous avez conclu un armistice, vous n'en ferez pas moins marcher votre infanterie pour prendre les quartiers d'hiver dans les positions qui vous ont été ordonnées mais

vous en profiterez pour laisser votre cavalerie et couvrir la faute que vous avez faite.

Au maréchal SOULT.

Varsovie, le 19 janvier.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, m'a ordonné de témoigner son mécontentement au maréchal Ney de ce qu'il n'avait point exécuté ses ordres. Sa majesté est immuable dans ses dispositions, et ce ne sont pas les mouvemens de retraite de l'ennemi qui dirigent ses vastes projets. Sa majesté espère que c'est la dernière fois que le maréchal Ney, par des dispositions légères, s'exposera à compromettre le sort de l'armée par des fautes aussi graves. Si vous répondez au maréchal, ce doit être dans ce sens. Je vous répète que votre point de réunion, si l'ennemi prenait l'offensive, est à Golymin; peu importe aux profondes combinaisons de l'empereur que l'ennemi cède ou évacue du terrain; sa majesté a toujours l'initiative; elle veut que sa Grande-Armée se repose; profitez de cela pour vous étendre sur vos derrières et améliorer vos moyens de vivre; sans l'ordonner, sa majesté désirerait qu'une brigade de cavalerie légère fût encore envoyée à Plozk sur la Vistule pour s'y refaire et s'y reposer.

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