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efforts pour conserver sa position. Il employa la journée du 11 à préparer sa retraite; il ne fit dans la matinée qu'une démonstration d'attaque de cavalerie pour masquer ses premiers mouvemens; il fit aussi, dans le même but, canonner d'une rive à l'autre de la rivière, en la remontant, la droite de la division du général Carra Saint-Cyr qui en était la plus rapprochée. A une heure après midi, il donna l'ordre au général Kamenskoi, dont il fit relever les troupes dans les redoutes qu'elles occupaient, de passer l'Alle et de se porter par Barbenstein sur Königsberg pour s'y réunir au corps prussien du général Lestocq.

L'empereur Napoléon, poursuivant son dessein de s'élever sur la droite de l'ennemi pour le couper de Königsberg et de la BassePregel, porta le 11 le corps du maréchal Davout d'Altkirch, où il s'était rassemblé la veille, à Grossendorff, sur la route d'Heilsberg à Eylau. Les corps qui avaient combattu la veille restèrent en présence; celui du maréchal Ney et la garde impériale vin

rent prendre position à Launau; le corps du maréchal Mortier arriva à Altkirch.

Le corps du maréchal Ney, qui avait formé l'avant-garde de l'armée pendant toute la durée des quartiers d'hiver, venait de remplir glorieusement sa tâche aux différens combats entre Guttstadt et Deppen, où il avait soutenu l'effort de presque toute l'armée russe ; ce corps avait perdu beaucoup ,d'hommes, beaucoup d'officiers distingués : le général Dutaillis, chef de l'état-major, eut un bras emporté. Depuis le dernier combat de Guttstadt, où ce corps soutint la cavalerie du grand-duc de Berg, il resta en réserve et ne reparut qu'à Friedland sur le champ de bataille.

Le général Benningsen, s'étant aperçu du mouvement du corps du maréchal Davout, poussa une reconnaissance pour s'assurer de la direction de cette colonne qui tournait son aile droite. Les cosaques ne purent atteindre que l'arrière-garde; il n'y eut qu'un léger engagement de cavalerie, et le maréchal poursuivant sa marche prit position à

Grossendorff, où il passa la nuit du 11 au 12.

Quoique le général russe eût rétabli son ordre de bataille et renforcé sa ligne, en y faisant entrer ses douze bataillons de réserve, et les eût remplacés par la garde impériale, qui, ainsi que nous l'avons dit, était restée sur la rive droite et dans la ville, il ne hasarda pas de tenir plus long-temps dans sa position retranchée à la rive gauche, et profita de la nuit pour l'évacuer et faire sa retraite sur Bartenstein

Le lendemain au matin, 12 juin, les Français entrèrent à Heilsberg; ils y trouvèrent des magasins considérables et un grand nombre de blessés que l'ennemi avait été contraint d'abandonner. Les ponts qu'il avait jetés sur l'Alle, et le camp baraqué construit sur la rive droite, avaient été brûlés.

L'armée russe fit sa retraite sur quatre colonnes, qui marchèrent pendant toute la nuit du II, et se réunirent le 12 au matin dans la position très-étendue en avant de Bartenstein, sur la rive droite de l'Alle.

L'aile droite était appuyée au village de Paltzenhoff, et la gauche à des marais et en arrière d'un étang; la garde impériale fut placée en réserve; le général Benningsen établit son quartier-général à Bartenstein; l'empereur Alexandre et le roi de Prusse. étaient à Tilsitt, où le grand-duc Constantin alla rendre compte du résultat de la bataille d'Heilsberg, et de la situation de l'armée.!!

Le général Kamenskoi, qui avec ses deux divisions était parti de Bartenstein quelques heures auparavant, se dirigeant sur Königsberg par Mülhausen, trouva ce village déjà occupé par les Français; il fut obligé de faire un long détour sur sa droite, et après une marche de dix-sept heures il prit position au-delà de la Frisching.

L'empereur Napoléon fit poursuivre l'arrière-garde, que commandait le prince Bagration, par la division de dragons de Latour-Maubourg et par les brigades de cavalerie légère des généraux Wattier et Durosnel.

Le corps du maréchal Davout arriva ce

même jour 12 à Eylau; son avant-garde prit position près de la ville de Rothenen, et intercepta la communication entre Eylau et Bartenstein. Napoléon établit dans la soirée son quartier - général à Eylau, et donna ordre au grand - duc de Berg et au maréchal Soult de se diriger sur ce même point; le maréchal Ney suivit le mouvement, et vint prendre position à Eichorn, à moitié chemin d'Heilsberg à Eylau; le maréchal Mortier s'arrêta à Heilsberg.

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Le corps du général Victor, resté sur la Basse-Passarge pour y retenir le général Lestocq, quitta ses positions le 11 au soir, débouchant par le pont de Spanden, et marcha le 12 jusqu'à Möhlsack; il avait ordre de se diriger sur Eylau pour entrer en ligne avec les autres corps de l'armée. Le général Lestocq, qui se retirait sur Kőnigsberg en s'appuyant au Frisch-Haff, se borna à retarder la marche des colonnes du général Victor par de légers engagemens d'arrière-garde.

Le général Benningsen, voyant sa droite

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