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Le général Dulauloy eut ordre de réunir trente-six pièces de canon, dont le feu soutenu éteignit bientôt celui des Russes; le maréchal, saisissant ce moment favorable, força le défilé.

La division du général Legrand, qui tenait la gauche, eut ordre de suivre la lisière du bois et de se diriger par Lawden sur le petit bois qui est immédiatement à gauche, et de soutenir les mouvemens de la cavalerie de réserve.

La division du général Saint-Cyr, formée en colonne par brigades, ayant la division du général Saint-Hilaire en seconde ligne, se porta par Bewernicken à la rencontre de l'ennemi. A peine sorties du défilé, les deux premières brigades attaquèrent et culbutèrent la première ligne de l'ennemi, et donnèrent ainsi aux troupes qui les suivaient plus de facilité pour déboucher.

Pendant ce temps la réserve de cavalerie, ayant traversé le village de Langwiese, se mit en bataille; elle n'avait pas achevé de se déployer,, lorsqu'elle fut chargée par une

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masse de cavalerie russe commandée par le général Uwarow. Benningsen s'était hâté de l'opposer au mouvement de l'aile gauche des Français pour soutenir le prince Bagration. Cet engagement fut très vif; la cavalerie française, à peine formée, perdit du terrain. dans la première charge; mais elle le reprit bientôt en chargeant à son tour: la cavalerie légère du corps du maréchal Soult se tint à portée de la division Carra Saint-Cyr.

Cette division obtenait de nouveaux succès; elle avait enfoncé la seconde et la troisième ligne du prince Bagration; et une forte colonne russe, qui avait voulu tourner sa droite en se couvrant d'un rideau qui se prolonge jusqu'à l'Alle, venait d'être entiè-rement détruite par les 24, 4 et 28 régimens; la terre était jonchée de cadavres ; feu était vif et meurtrier. La division fran-çaise qui depuis une heure soutenait tout l'effort de ce terrible choc, avait perdu beaucoup d'hommes; elle n'eût pu franchir le ravin qui est entre Lawden et l'Alle, où elle était parvenue. La division du général

le

Saint-Hilaire reçut ordre de relever celle du général Carra Saint-Cyr, en exécutant le passage de ligne, et de charger. Cette manœuvre fut exécutée sous un feu de mitraille des plus violens, avec autant de précision qu'elle eût pu l'être dans un exercice. Le ravin fut franchi, la ligné ennemie qui le défendait fut enfoncée et en partie détruite. Le général Saint-Hilaire mena sa division, par l'impulsion de son premier choc, jusqu'aux redoutes; la division Saint-Cyr forma alors la seconde ligne.

Les succès de la droite des Français auraient en cet instant décidé de la journée, si leur centre eût pu être en mesure, ainsi que la gauche. Le maréchal Soult, qui venait d'être démonté, accourut à l'aile gauche, où le général Savary, avec les deux régimens de fusiliers de la garde impériale, repoussait une nouvelle charge de la cavalerie russe, de concert avec le général Legrand, dont la division formait l'extrême gauche de la ligne française.

Cette infanterie s'empara avec peine du

bois de Lawden dont il importait de se faire un appui. Trois régimens d'infanterie légère russes qui le défendaient furent dé postés, et dès ce moment le général Uwarów fut contraint de se replier. D', Somta

Cette circonstance et le succès de l'atta que du général Saint-Hilaire forcèrent Bagration à abandonner sa position; il se retira avec précipitation, quoique en bon ordre, par sa gauche, vers les bords de l'Alle, couvrant son mouvement avec sa cavalerie qui eut beaucoup à souffrir. Le général Koschin, qui la commandait, y fut tué. Vers les six heures du soir, le corps du prince Bagration et la cavalerie du général Uwarow, après avoir beaucoup perdu dans ces divers combats, étaient entièrement repliés jusque dans la position retranchée; l'infanterie légère du corps de Bagration garnit la tête du pont d'Amts: tout le reste de ce corps repassa sur la rive droite, ou il resta en réserve."

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Le général Legrand, appuyant sa gauche au bois de Lawden, dirigea aussitôt sa droite

sur la redoute principale, centre de la ligne russe, à la hauteur de laquelle était parvenue la gauche de la division Saint-Hilaire. Le, 26 régiment d'infanterie légère, commandé par le colonel Pouget, emporta la redoute. Le général Benningsen, dont la ligne de bataille se trouvait ainsi rompue, fit marcher une partie de ses réserves pour reprendre cet ouvrage; le général Warneck, à la tête du régiment de Kalouga, en chassa, le 26 régiment. Celui-ci, bientôt accablé par le nombre, fut soutenu dans son mouvement rétrograde par le 55 de ligne, qui, déjà affaibli par les pertes qu'il avait faites, fut à son tour enfoncé, et dut se rallier à sa division; celle-ci, exposée set aux feux croisés des batteries de la rive droite de l'Alle et de celles des redoutes, faisait une ferme contenance. Dans cette mêlée, le colonel Perrier du 55 fut tué; les deux chefs de bataillon Chastener et Robillard furent blessés; l'officier qui portait l'aigle et les braves préposés à sa garde furent tués: l'aigle tomba entre les mains de l'ennemi.

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