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check, avec sa division polonaise, eut ordre de s'avancer jusqu'à Osterode; le maréchal Davout fut prévenu que si le maréchal Ney était attaqué, il devait soutenir la droite de ce maréchal, et faire une diversion sur le flanc gauche de l'ennemi.

Dès le 8 au matin, le mouvement rétrograde des Russes étant prononcé, l'empereur Napoléon prit à son tour l'offensive.

Le maréchal Soult, qui, après l'affaire de Lomitten s'était mis en communication par sa droite avec le corps du maréchal Ney, en portant sa cavalerie légère à Waltersdorff, resta dans cette position le 6 et le 7; il fit rejeter sur la rive droite de la Passarge un parti de cosaques qui s'était hasardé à passer la rivière. Il déboucha le 8 au matin avec tout son corps d'armée et la division de dragons du général Latour-Maubourg, par les ponts d'Elditten et Pitthenen, et se dirigea sur Wolfersdorff. La cavalerie légère rencontra d'abord de gros détachemens de troupes à cheval, qui se replièrent; la division de dra gons se porta par Schwedt sur Dietrichs

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dorff, d'où elle chassa un parti de cavalerie. Le maréchal Soult ne voulant pas s'engager sur sa droite sans avoir assuré son front et

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sa gauche, envoya ordre au général Guyot, qui commandait sa cavalerie légère, de se borner à observer l'ennemi, et de lier ses mouvemens avec ceux de la division Legrand qui se dirigeait sur Wolfersdorff; mais ce général commit l'imprudence de s'engager dans le village de Kleinenfeld avant qu'il eût été reconnu il y fut enveloppé, pris à dos avec toute sa brigade qu'il y avait compromise. Ses régimens durent se faire jour par des charges réitérées; mais ils furent très-maltraités, et dans cette mêlée le brave général Guyot et plusieurs de ses officiers furent tués, trente soldats restèrent avec eux sur le champ de bataille, quatrevingt-dix furent blessés, cent seize furent faits prisonniers..............

La division du général Legrand s'empara de Wolfersdorff. Cette division prit position à la tête du bois, et garda Wolfersdorff; la division du général Saint-Hilaire s'adossa au

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même bois, et couvrit les débouchés de Petersdorff et de Dietrichsdorff; une brigade de dragons resta avec elle. La division du général Carra Saint-Cyr fut placée en seconde ligne à Schwedt; les deux autres brigades de la division de dragons et la cavalerie légère, bivouaquèrent entre le bois de Wolfersdorff et Kleinenfeld.

Ce mouvement du corps du maréchal Soult, dirigé sur le flanc droit de l'armée russe, acheva de déterminer son mouvement de retraite. Aussitôt que le général Benningsen en reçut le premier avis, et que les reconnaissances l'eurent confirmé, il fit les dispositions suivantes pour reprendre la position d'Heilsberg : Toute l'armée russe › marcha par la gauche; la colonne du prince Gortschakow se rendit directement à Heilsberg, et laissa à Launau un fort détachement d'infanterie et de cavaleric, et deux batteries pour garder le défilé; la garde impériale alla prendre position sur les hauteurs en avant de Guttstadt, entre les routes qui conduisent à Altkirch et à Neuendorff,

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le gros

de l'armée resta dans sa position en avant de Glottau; le prince Bagration, avec l'avant-garde, abandonna vers le soir la rive droite de la Passarge, et s'établit à Quetz.

Le 9 au matin l'empereur Napoléon fit passer la Passarge à ceux des corps de son armée qu'il avait réunis à Deppen, et les fit diriger sur Guttstadt. Le grand-duc de Berg, avec la réserve de cavalerie, forma l'avantgarde; il était soutenu par le corps du maréchal Ney; celui du maréchal Lannes et la garde impériale suivaient immédiatement; le corps du maréchal Mortier était à une marche en arrière, et arrivait à Mohrungen; le corps du maréchal Davout, qui avait fait un mouvement par son flanc gauche sur Osterode pour soutenir la droite du maréchal Ney, passa la Passarge à Haasenberg, et fut aussi dirigé sur Guttstadt. Ce maréchal, dont les cantonnemens se trouvaient en arrière d'Allenstein au moment de l'attaque dirigée contre le corps du maréchal Ney, avait d'abord fait repousser les partis que les Russes avaient jetés sur Bergfried

et sur d'autres points pour couper ses communications. Dans ces circonstances imprévues, le maréchal Davout avait manoeuvré de manière à faciliter au maréchal Ney les moyens de se retirer sur Deppen. Il avait concentré le 6 juin ses troupes à Allenstein et à Detterswald; le lendemain 7 il avait pris 1 sur le ruisseau de Mühlengraben une position défensive telle qu'il menaçait le flanc gauche de l'ennemi, et s'était décidé à se porter en masse sur les derrières, dans le cas où le général Benningsen aurait poursuivi son plan d'offensive. Le maréchal avait ajouté à ces précautions une ruse de guerre, qui, sans doute, contribua beaucoup à arrêter le général Benningsen. Il écrivit le 6 au maréchal Ney, pour le prévenir que si l'ennemi continuait à le poursuivre, il allait marcher avec quarante mille hommes sur ses derrières, et que l'empereur le suivait avec ses réserves; il remit cette lettre à un officier du 2o de chasseurs, et lui indiqua le chemin à suivre pour la porter, de manière à ce que cet officier ne pût manquer de tomber entre

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