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ligne française. Combats de Spanden, de Lomitten, de Deppen.

Nous avons prévenu nos lecteurs que, pour ne point interrompre la relation du siége de Dantzick, nous ne parlerions des opérations du gros de l'armée française pendant cette période, qu'après avoir rappelé tous les faits d'armes qui s'y rapportent. Ce grand siége était le seul but que s'était proposé l'empereur en prenant la ligne de la Passarge. Ce but fut atteint, et quoiqu'il n'y ait eu pendant les quartiers d'hiver d'autre grand événement militaire que la reddition de cette importante forteresse, nous ne devons rien ometttre des dispositions par lesquelles Napoléon rendit inutiles toutes les tentatives du général Benningsen pour la secourir. Nous en rendrons compte aussi succinctement qu'il nous sera possible en suivant l'ordre des dates jusqu'à l'époque de l'ouverture de la campagne, et nous laisserons nos lecteurs puiser dans la correspondance du major- général avec les corps d'armée, major-général

les détails, d'ailleurs fort intéressans, qui pourraient nous retarder. Nous désirons faire bien connaître la position des deux armées, et leurs forces respectives au moment où les hostilités recommencèrent sérieusement.

Du 7 au 10 mars, l'enipereur Napoléon, informé que l'armée ennemie se concentrait sur le point de Launau en avant d'Heilsberg, sur la rive gauche de l'Alle, fit rassembler ses corps d'armée, et se tint prêt à recevoir la bataille sur le plateau d'Osterode. Il ordonna de fortes reconnaissances sur l'aile gauche de l'armée russe, et prévint le général Rapp à Thorn et le maréchal Lefebvre devant Dantzick, qu'il serait possible que la suite des événemens l'obligeât à repasser la Vistule. Il présentait à l'ennemi le centre de son armée soutenu par ses réserves, et manoeuvrait par son aile droite sans trop inquiéter l'ennemi. Il fit attaquer Villenberg par le grand-duc de Berg qui réunit six mille chevaux et arrêta une seconde fois l'avant-garde russe; la division du général Gazan détachée du corps du ma

réchal Masséna reçut ordre de concourir à cette attaque, qui était soutenue en seconde ligne par le corps du maréchal Davout; celui-ci déboîtait en arrière du corps du maréchal Ney, et s'appuyait à Allenstein. Il assurait ainsi la communication de l'aile droite avec le corps du maréchal Masséna, et couvrait aussi Varsovie. Le corps du prince de Ponte-Corvo restait immobile et tenait ferme le point d'appui de l'aile gauche à Braunsberg.

De son côté le général Benningsen, d'après les rapports des avant-gardes de son aile gauche, ne douta point que Napoléon ne méditât une action sérieuse sur son extrême gauche, et ne cherchât à couper sa commu-nication avec le corps du général Essen. Le général major, prince de Wittgenstein, avec un fort détachement, était chargé de maintenir cette communication. Ce mouvement du centre et de la droite de l'armée française fit changer les dispositions de Benningsen. Il détacha d'abord cinq mille cosaques et un régiment de hussards sous les

ordres du général Platow sur Bischopstein, pour éclairer la marche de la colonne de cavalerie du prince Murat. Il fit avancer aussi dans la même direction six régimens de cavalerie que le manque de fourrages avait obligé de cantonner en arrière. Ceci se passait précisément à l'époque de l'arrivée du feld-maréchal Kalkreuth à Dantzick, avec le renfort de quelques bataillons d'infanterie russe, et de trois régimens de cosaques sous les ordres du général Scherbatow.

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Le 16 mars l'armée russe était ainsi placée :

Le quartier-général du général Benningsen était à Bartenstein;

L'avant-garde du prince Bagration à

Launau;

La cavalerie de l'aile droite, commandée par le général Uwarow, cantonnée dans les environs de Frauendorff;

La cavalerie de l'aile gauche, commandée par le prince Gallitzin, cantonnée aux erivirons de Petersagen;

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La division du général Ostermann à Konegen;

La division du général Sacken à Reimerswald;

La division du général Somow à Kuschnitten;

La division du général Tutschacow à Drevenz;

La division du général Doctorow à Kervinen;

La division du général Essen à Stabunken;

La division du prince Gotschakow à Heilsberg;

Le corps du comte Tolstoi était à Kuschnitten, et son avant-garde, commandée le général Knorring, à Serburg;

par

L'hettman Platow, avec ses cosaques et deux régimens de troupes légères à cheval, occupait Ortelsburg et Passenheim;

Le corps prussien du général Lestocq, renforcé d'un détachement de troupes russes sous les ordres du général Kamenskoi, occupait la rive droite de la Passarge, près

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