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En conséquence, le 26 à midi, le Hagelsberg, les portes d'Oliva, de Jacob et de Neugarden, furent cédées aux troupes françaises, et le lendemain 27, la garnison sortit avec les honneurs stipulés et marcha vers Pillau par la Nehrung. Le maréchal Lefebvre fit le même jour son entrée à la tête de son corps d'armée; le maréchal Lannes et le général Oudinot se refusèrent à son invitation de partager avec lui les honneurs de ce triomphe auquel ils avaient tant contribué.

Depuis le combat du 15, le général Kamenskoi, retiré sous Weichselmunde, n'avait fait que d'inutiles démonstrations. Témoin passif des apprêts de l'assaut et de la reddition de la place, et voyant déjà disposer des batteries à boulet rouge pour brûler ses bâtimens de transport, il se hâta de faire embarquer ce qu'il lui restait de troupes, et mit à la voile pour Pillau.

Le maréchal Lefebvre fit sommer immédiatement le fort de Weichselmunde; mais pendant qu'on réglait les articles de la capi

tulation, la garnison sortit volontairement et se rendit prisonnière.

Nous ne saurions mieux terminer cette relation authentique du siége de Dantzick qu'en consignant ici quelques observations du général Kirgener, chef de l'état-major du génie. Cet officier général, l'un des plus distingués de son arme, et qui fut frappé de la mort des braves sur le champ de bataille de Bautzen, par le même boulet qui enleva aussi à la France le grand-maréchal du pa-. lais Duroc, était directeur des attaques, et commanda en chef jusqu'à l'arrivée du général Chasseloup, le 19 avril. Il terminait ainsi le précis qu'il a publié en 1807:

<< Les principales difficultés de ce grand «< siége ont été,

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« 1°. Que M. le maréchal Lefebvre avait « d'abord une armée inférieure à celle du ma« réchal Kalkreuth, et que cette armée était <«< composée, en grande partie de troupes << neuves; toutes celles destinées au siége << n'ayant pas eu le temps de rejoindre

« encore.

«

« 2°. Que l'artillerie avait une peine in<< finie à faire arriver ses convois par la dif«<ficulté des chemins et de la mauvaise «saison; ce qui a retardé l'établissement « des batteries, et forcé de ménager les mu« nitions jusqu'à la fin.

"

« 3°. Que la place obligeant à une trèsgrande circonvallation, qui n'a pu être «< même entièrement fermée qu'après l'ar« rivée des renforts, les corps de troupes qui << occupaient les divers quartiers, étaient « extrêmement faibles, et ne pouvaient « fournir que très-peu de travailleurs à la « fois, et encore trop peu de gardes pour << les tranchées.

« 4°. Enfin, que l'on n'avait aucun bon << plan de la place, aucune idée de la pro« fondeur des fossés, et que les accidens du << terrain en avant de la fortification se « multipliant à l'infini, on ne pouvait les « reconnaître qu'à mesure de l'avancement « des travaux.

« Ces circonstances, la nécessité de con«< centrer la majeure partie des troupes à

portée du camp de Neufahrwasser par où les secours venant de la mer pouvaient « déboucher, et enfin l'avantage que l'assiégé << avait pu conserver de rester maître d'une partie de ses faubourgs, ont déterminé à << conduire la principale attaque sur le Hagelsberg.

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« Je pensais, et je pense encore, que le «< véritable point d'attaque était la longue << branche de lignes de la plaine qui se rat<< tache au bastion de droite du Hagelsberg; «< c'était là le défaut de la cuirasse : mais «< il fallait reprendre la petite redoute qui <«< conduisait immédiatement à l'attaque de «<< l'île.

« Cette opération de l'île avait été résolue, « et le général d'artillerie Lariboissière avait « déjà fait arriver les bateaux à cet effet.

<< Alors on aurait cheminé en toute sécu<<< rité au pied des hauteurs; on ricochait ou

prenait de revers toutes les lignes flan<< quantes, et même en supposant l'attaque << en règle, la descente de fossé se faisait « pour ainsi dire de plain-pied; mais la

« petite redoute n'ayant pu être reprise, il « n'y avait plus d'autres moyens que de con«tinuer au Hagelsberg.

« Cependant si de prime abord on avait « pu s'établir au Stolzenberg et dans le ra« vinau pied du Bischopsberg, ce qui aurait « dû être, si l'on avait eu plus de troupes << en arrivant, l'avantage de se trouver de « suite au pied des glacis du Bischops berg m'aurait peut-être fait pencher en « faveur de ce point d'attaque, malgré la << la plus grande capacité de ce front sur « l'autre et la supériorité de son tracé. Il est « vrai que ces derniers avantages en faveur « de la fortification du Bischopsberg sont « bien compensés par la plus grande profon« deur des fossés du Hagelsberg, et aussi « par la liaison de ce front avec celui de sa « gauche. Ils forment ensemble une seule ligne droite, à laquelle on a réellement « affaire, indépendamment que le Bischops« berg et l'île y peuvent encore porter des feux, ce qui n'est pas réciproque.

« La configuration du corps de place, en

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