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tés et défaits cédèrent le terrain, et furent poursuivis jusque sous le canon de Weichselmunde. Le champ de bataille resta couvert de leurs morts. Une colonne, qui filait le long de la mer, fut presque entièrement détruite. Les Russes perdirent dans cette affaire près de deux mille cinq cents hommes. Dans cette action brillante, presque tous les aides-de-camp et tous les officiers qui étaient auprès des généraux français furent plus ou moins blessés.

Le feld-maréchal Kalkreuth ne crut point devoir seconder cette attaque par des sorties; il se borna à faire diriger une forte canonnade sur les travaux ; et les assiégés, témoins du vigoureux combat que livraient les Russes, virent s'évanouir leurs dernières espérances.

L'attaque du général Kamenskoi sur l'île d'Holm devait être secondée par celle que le colonel Bulow était chargé d'exécuter sur la Nehrung, avec quatre bataillons, deux compagnies d'artillerie et une centaine de chevaux : celle-ci fut tardive, et les troupes de

Kamenskoi, sorties du camp de Neufahrwasser, étaient déjà défaites et refoulées dans leurs retranchemens, lorsque Bulow, qui était parti de Pillau, et avait fait débarquer son détachement, se porta sur Kaalberg pour attaquer les avant-postes du général Schram. Ces postes de cavalerie se reployèrent jusqu'à Furstenwerder. La colonne prus sienne s'avança en longeant le Frisch-Haff, jusqu'à l'extrémité occidentale du golfe; mais craignant d'être tourné par sa droite, Bulow n'osa s'avancer davantage vers Dantzick, 11 s'était même déjà trop engagé, Legénéral Beaumontavec sa brigade de dragons, et le général Albert avec la brigade de grenadiers du corps d'Oudinot, qui se trouvait, comme nous l'avons dit, dans l'île de Nogat, se réunirent et débouchèrent par Furstenwerder. Ils rencontrèrent les Prussiens entre Passenwerder et Stége, à la petite pointe du jour, les culbutèrent et les poursuivirent sans relâche le long de la Nehrung, pendant toute la journée. Dans ce trajet, qui n'était pas de moins de dix lieues, le colonel Bulow perdit onze

cents hommes, dont quatre cents furent faits prisonniers, et quatre pièces de canon.

Telle fut l'issue de la seule tentative sérieuse qu'eussent faite les alliés pour secourir Dantzick. Pendant ces combats, les travaux devant le Hagelsberg, et sur les autres points d'attaque, ne furent point interrompus. On avait commencé un rameau de mine pour faire sauter le blockhaus de la place d'armes rentrante, et ouvert plusieurs entrées dans le chemin couvert de la demilune et du bastion de droite.

Les Russes ne renouvelèrent point leur attaque, et restèrent dans leurs retranchemens pendant la journée du 16. Vers la fin de cette journée, on fit jouer la mine qui devait faire sauter le blockhaus; elle était chargée de quatre cents livres de poudre, et cependant elle ne produisit pas tout l'effet qu'on s'en était promis: le blockhaus ne sauta point, mais il fut fort endommagé. On s'empressa de couronner l'entonnoir, au fond duquel on commença un autre rameau de mine; le capitaine du génie Migneron fut

tué par l'explosion du premier rameau. Le 17, le travail entrepris à l'entonnoir de la mine fut continué. Le jeune Tholosé, lieutenant du génie, y fut tué. Son père et son frère aîné étaient morts aussi honorablement que lui sur le champ de bataille.

Les assiégés firent, vers les sept heures du soir, une petite sortie sur le couronnement de l'entonnoir, et enclouèrent un obusier placé à l'angle saillant du bastion; les gardes de la tranchée repoussèrent cette sortie, et l'obusier fut désencloué.

Enfin le 18, on arriva au pied du blockhaus que l'ennemi occupait encore et d'où il fusillait à bout touchant; on y mit le feu avec des fascines goudronnées.

On fit en même temps un débouché blindé pour entrer dans le chemin couvert. Dans la même nuit le caporal Gaucia, trois sapeurs, et six hommes d'infanterie, se jetèrent dans le fossé de la demi-lune, et malgré les décharges continuelles de mitraille, ils s'ouvrirent un passage à travers les piquets et la fraise dont il était entouré.

On jeta aussi une bombe dans le puits de l'ancienne mine ennemie pour la boule

verser.

Les journées du 19 et du 20 furent employées à perfectionner les travaux commencés pour la descente du fossé, et pour rendre l'assaut praticable. Les mineurs entrèrent de nouveau en galerie vers le milieu de la face du bastion attaqué, pour essayer d'adoucir le talus de la descente du fossé qui se trouva, quoique en terre, extrêmement roide à une profondeur de plus de vingt-sept pieds. Les palissades de la face de ce bastion, ainsi que celles de la demilune avaient de si fortes dimensions, qu'à moins de pouvoir les battre en brèche, on ne devait pas compter sur les effets de l'artillerie pour obtenir des trouées suffisantes. On tenta vainement de les brûler avec des fascines et des tonneaux de poudre; il fallut prendre le parti de déchausser ces palissades, ne pouvant les couper.

Le 19, une corvette anglaise la SansPeur, de vingt-quatre canons, et cent vingt

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