Imágenes de página
PDF
ePub

alliés tenteraient enfin de dégager Dantzick, avait formé à Marienburg une réserve dont le maréchal Lannes, rétabli de la maladie qui l'avait retenu pendant trois mois à Varsovie, devait prendre le commandement. Le général Oudinot, sur l'invitation du maréchal Lefebvre, s'était déjà mis en marche; ses têtes de colonnes parurent aux environs de la place dans la soirée du 12 'mai. Le maréchal Lannes s'y porta de sa personne, leur présence et l'ardeur des grenadiers releva encore le courage des assiégeans.

Le général Kamenskoi, au moment du débarquement de ses troupes, ignorait encore la prise de l'île d'Holin, et fut déconcerté de trouver un tel obstacle à ses communications avec la place. Il retint ses troupes dans les retranchemens du camp de Neufahrwasser. Il ne tenta point d'attaquer l'île, et montra beaucoup d'irrésolution dans ses mouvemens. Il se borna à se concerter, par des signaux, avec le gouverneur de Dantzick, et ne put communiquer qu'avec le fort de

Weichselmunde. Les généraux français eu

[ocr errors]

rent tout le temps de faire leurs dispositions relativement à l'attaque à laquelle ils s'attendaient.

Les assiégés, animés par la présence de l'armée de secours, firent pendant la journée du 13 un feu très-vif. Les travaux des assiégeans furent poussés avec une nouvelle vigueur. On déboucha des deux pointes de la sape pour entrer dans le chemin couvert du bastion, et dans celui des places. d'armes vis-à-vis des blockhaus; on pressa le couronnement sur différens points pour arriver jusqu'aux palissades. Une attaque de vive force était impossible avant que ces palissades, d'une grosseur énorme, qu'on ne pouvait promptement couper à coups hache, fussent ruinées par un moyen plus prompt. Les assiégés, devenus plus audacieux, firent dans la même soirée, 13, une sortie; ils pénétrèrent jusque dans la tête d'où ils furent promptement re

de sape,

poussés.

de

Le lendemain 14, les sapeurs débouchèrent sur le saillant de la place d'armes

rentrante par une sape debout; ils la poussèrent jusqu'à trois pieds de la palissade, et firent une traverse à une batterie d'obusiers établie au couronnement des glacis du demibastion de droite; ils poussèrent aussi un boyau suivant le contour de la hauteur, pour soutenir la seule pièce qu'on eût pu établir vis-à-vis le flanc qui défendait le passage du fossé. Le terrain était tout à l'avantage de l'assiégé; aussi l'artillerie française ne parvint que par des efforts inouïs à placer un obusier dans ce logement rétréci et plongé par le bastion; enfin on commença une mine contre le blockhaus de la place d'armes rentrante de droite.

Les travaux de la Basse-Vistule, si importans depuis l'arrivée de l'armée de secours, furent continués avec une égale activité.

Ce fut seulement le 15 mai, le quatrième jour après le débarquement, que divers mouvemens des Russes dans le camp retranché de Neufahrwasser annoncèrent la réso lution du général Kamenskoi d'attaquer im

médiatement. Il commença à déboucher à quatre heures du matin, et engagea d'abord une vive canonnade. Les troupes du géné ral Schram et celles du général Gardanne étaient en bataille derrière les deux redoutes construites vis-à-vis le fort de Weichselmunde. Le maréchal Lefebvre était au Hagelsberg, veillant lui-même à la garde des ouvrages, et se tenant prêt à marcher avec sa réserve sur le point qui serait attaqué. Le maréchal Lannes et le général Oudinot, sur la gauche de la Basse-Vistule, attendaient que le dessein de l'ennemi fût déterminé.

Lé général Kamenskoi avait formé quatre colonnes la première, celle de droite, se porta à la droite du bois, la seconde et la troisième marchaient au centre, et la quatrième était en réserve sur le bord de la mer. Ces quatre colonnes, composées de neuf régimens russes, présentaient une force de onze à douze mille hommes.

Le général Schram, dont nous venons d'indiquer la position en arrière des redoutes, avait à sa gauche les bataillons polonais,

au centre une forte brigade saxonne, à la droite le deuxième régiment d'infanterie légère, et en réserve le régiment de la garde de Paris. Les Russes attaquèrent cette ligne vers cinq heures du matin, sur la gauche et sur le centre, avec des forces supérieures. Le maréchal Lefebvre voyant qu'ils gagnaient du terrain, envoya au général Schram un bataillon du 2' d'infanterie légère et deux cents Saxons. Trois fois les Russes essayèrent d'enfoncer la ligne française, et trois fois ils furent repoussés. Leur quatrième attaque fut si impétueuse, que le général Schram ne la soutint qu'avec beaucoup de peine. Les Russes ployèrent, mais le général Kamenskoi fit avancer sa réserve et rétablit le combat. Le général Oudinot arriva alors avec la première colonne de sa division, à la tête de laquelle marchait avec lui le maréchal Lannes. L'action devint alors plus vive et très-meurtrière. Un boulet frappa le cheval du général Oudinot, et le renversa sur le maréchal Lannes; Oudinot se relève et combat à pied à la tête de ses grenadiers. Les Russes culbu

« AnteriorContinuar »