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Stolzenberg, fit une sortie d'environ deux mille hommes; il fut vivement repoussé par les gardes de tranchée et perdit beaucoup d'hommes. Le capitaine de sapeurs Boisaubert fut tué dans cette affaire.

Le travail de la sape fut moins inquiété le lendemain, on chemina vers le bastion d'attaque et sur le saillant de la demi-lune où l'on avait ouvert une sape debout. On fit aussi deux tranchées dans la partie droite de la troisième parallèle, et l'on prolongea celle-ci dans le vallon de Schidlitz.

Le 4 au point du jour, l'ennemi s'étant aperçu de l'avancement des travaux de la nuit, fit un feu très-vif d'artillerie qui arrêta la marche de la sape; mais les batteries de la seconde parallèle reprirent la supériorité, démontèrent l'artillerie des assiégés et bouleversèrent ses embrasures.

Ces mêmes travaux furent continués dans les journées du 5 et du 6, et l'ennemi mon tra la même activité à détruire ce que l'on se flattait de terminer. Malgré l'adresse de l'artillerie française, celle de l'ennemi con

servait un grand avantage, parce qu'il n'avait pas été possible de ricocher les lignes de la fortification. Les ressources de l'ennemi en munitions étaient d'ailleurs trèsconsidérables, tandis que les assiégeans étaient obligés de ménager les leurs, et quand ils croyaient avoir éteint le feu des assiégés à la fin de la journée, ceux-ci remettaient toutes les nuits de nouvelles pièces en batteries. On réussit pourtant, malgré ces difficultés renaissantes, à s'approcher par les différentes sapes jusqu'à six toises du saillant de la demi-lune.

Le maréchal Lefebvre, faute de moyens suffisans pour faire occuper l'île d'Holm comprise entre le canal et la Vistule, avait été forcé de différer cette opération. Le général Chasseloup insistait pour qu'on s'emparât de cette île parce que sa possession seule pouvait mettre à même de construire de nouvelles batteries de revers contre le front d'attaque. Le maréchal décida que l'île serait attaquée dans la nuit du 6 au 7 mai; elle était gardée par quatre

cents Russes, deux cents Prussiens, et une compagnie d'artillerie avec quinze pièces de canon et autant d'obusiers. Les assiégés n'avaient rien épargné pour la conservation de ce poste important. Cette expédition fut confiée au général de division Drouet, chef de l'état-major général. L'adjudant commandant Agmé commandait, sous ses ordres, les huit cents hommes destinés à l'exécuter, et le général Gardanne devait seconder l'attaque principale en traversant le canal de Laack pour couper la retraite de l'ennemi. A dix heures du soir les pontonniers mirent à l'eau douze barques contenant chacune vingt-cinq hommes; ce premier détachement composé de cinquante grenadiers du régiment de la garde de Paris, de deux cents hommes d'infanterie légère et cinquante canonniers mineurs ou sapeurs, fut bientôt suivi d'un second. L'ennemi surpris ne put s'opposer au débarquement les grenadiers emportèrent la première redoute; la seconde, attaquée par le colonel Agmé, fut mieux défendue par les Russes, mais ceux

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ci forcés à leur tour de se retirer sur les ouvrages construits à la pointe de l'île, y furent suivis avec tant de rapidité, que les assaillans entrèrent avec eux dans les retranchemens. Pendant ce temps, les troupes du général Gardanne ayant traversé le canal coupèrent la retraite à l'ennemi; ce qui échappa à la baïonnette fut fait prisonnier.

Le second débarquement, composé des troupes badoises et de quelques compagnies de la légion du nord, s'effectua sans obstacle. Ces troupes s'emparèrent d'une forte redoute malgré les difficultés que présentaient l'inondation et les fortes palissades. Enfin toutes les défenses de l'île furent enlevées avec la même impétuosité. Le succès fut complet; l'ennemi perdit dans cette affaire trois cents hommes tués dans les retranchemens, neuf cents prisonniers, et dix-sept pièces de canon. La perte des assiégeans fut peu considérable, et ne s'éleva pas au-dessus de neuf hommes tués, et une quarantaine de blessés. Nous ne devons pas omettre ici une action d'éclat toute semblable à celle qui

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immortalisa le brave d'Assas au combat de Kloster-Camp. Un chasseur du 12o régiment d'infanterie légère, nommé Fortunas, s'étant porté en avant, tomba au milieu d'un détachement russe, dont les officiers surpris eux-mêmes peu d'instans après par la compagnie à laquelle appartenait ce chasseur, crièrent: «Ne tirez pas, nous sommes Français »>'; menacé d'être tué s'il parlait, Fortunas s'écria : «Tirez, tirez, mon capitaine, ce sont des Russes. »je

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La possession de l'île d'Holm fut promptement assurée par les travaux que l'on fit aux retranchemens dont on venait de s'emparer. Les batteries furent retournées pour les faire servir contre la place; et dès le 7 mai, la redoute de la rive gauche commença à foudroyer Dantzick. Le pont de radeaux sur le canal fut achevé, et l'on avança beau coup la construction du pont sur la Vistule:

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Cependant à l'attaque principale le feu terrible des assiégeans parvint à éteindre celui de l'ennemi. Des rangs entiers de pa lissades furent labourés par les boulets et les

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