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portance qui précédèrent l'ouverture de la tranchée. Les renforts de troupes et d'artillerie arrivèrent dans les derniers jours de mars. Les détachemens conduits par les généraux Michaud, Dufour et Van-der-Veld avaient rejoint le corps d'armée, et mis le maréchal Lefebvre en mesure d'exécuter les ordres de l'empereur Napoléon, et de commencer le siége. Il concentra ses troupes et les rapprocha des différens points d'attaque; il fit reconnaître par le général Pacthod le camp retranché des Prussiens à Neufahrwasser. Le général Kirgener eut ordre de se rendre dans l'île de Nehrung pour tracer les ouvrages nécessaires à l'attaque de ce camp et du fort de Weichselmunde qui le protégeait. L'ouverture de la tranchée fut fixée à la nuit du 1er au 2 avril.

Une description des principales défenses de Dantzick est ici nécessaire pour faire bien apprécier les difficultés qu'offrait l'attaque régulière de cette place.

La ville de Dantzick, traversée par la Moltau, est entourée de larges fossés rem

plis par cette rivière, dont plusieurs écluses retiennent les eaux pour former ensuite, et à l'est, une vaste inondation. Cette inondation s'appuie d'un côté aux faubourgs d'Ohra et de Saint-Halbrecht, et de l'autre aux digues de la Vistule. Elle s'étend ainsi à plus de quatre lieues, et couvre les deux tiers des fronts de l'est. Elle ne peut être que trèsdifficilement affaiblie, parce que les eaux de la Vistule sont presque toujours au même niveau que celles qui la forment, surtout lorsque le vent fait refluer les eaux de la mer dans le fleuve.

Du côté du nord, la Vistule coule à cent trente toises environ du chemin couvert, et ne laisse entre la rive gauche et les glacis de la place que quelques canaux et des marais impraticables. A son embouchure, distante de deux mille quatre cents toises de la place, les deux rives sont défendues à droite par le fort de Weichselmunde, à gauche par le camp retranché de la petite île de Neufahrwasser, ce qui assure à l'assiégé l'arrivée des secours qui peuvent lui être envoyés par mer.

Le terrain qui borde les deux rives de la Vistule est coupé de canaux et couvert de marais cette circonstance est toute au désavantage de l'assiégeant; elle rend ses établissemens difficiles, ses travaux peu solides, et l'affaiblissent en le forçant à étendre ses quartiers, à disséminer ses troupes, et à multiplier ses postes. Cet inconvénient était alors d'autant plus grave, que les troupes du siége furent constamment moins nombreuses que celles de la garnison, et qu'il fallait la prudence la plus minutieuse pour ne pas trop les affaiblir.

La communication entre la place et le fort de Weichselmunde était assurée par une suite de redoutes construites sur les bords de Vistule, et surtout par l'heureuse position de l'île d'Holm, qui permet à l'assiégé de rapprocher les feux de la place de ceux du fort, de manière à ne laisser entre eux qu'un intervalle d'environ sept cents toises, et de profiter du canal de Laack pour communiquer avec Weichselmunde, malgré les batteries que l'assiégeant pouvait établir à Schell

mühl. L'assiégeant ne peut donc tenter de jeter un pont sur cette partie de la Vistule, qu'après s'être emparé de l'île d'Holm.

A l'ouest de la place, deux chaînes de collines, séparées par la vallée de Schidlitz, couvrent cette partie de l'enceinte; ces deux collines prolongées sont couronnées par deux forts, le Bischopsberg et le Hagelsberg, liés entre eux par des retranchemens continus, qui forment une seconde enceinte, appuyée d'un côté à l'inondation de la Moltau, et de l'autre à la rive gauche de la Vistule. Cette nouvelle enceinte, quoique construite en terre et sans revêtement, était à l'abri de toute insulte. Les assiégés avaient hérissé le chemin couvert ainsi que le pied des escarpes et des contrescarpes de fortes palissades fraisées, qui, tenant lieu de revêtement, ôtaient aux assiégeans tout espoir de réussir par un coup de main, et les obligeaient à une attaque régulière.

En suivant sur le plan cette description des défenses de Dantzick, on peut remarquer que les assiégeans étaient loin d'avoir

investi la place du côté même qui n'était pas garanti par l'inondation, puisque l'île d'Holm et surtout le camp retranché de Neufahrwasser étaient encore au pouvoir des assiégés. Ceux-ci eurent long-temps l'avantage de pouvoir communiquer avec la mer, et de recevoir des secours en hommes et en munitions de toute espèce. Le maréchal Lefebvre, qui n'eut jamais à sa disposition plus de seize mille hommes, ne put dès le commencement du siége s'emparer du camp retranché, seul moyen d'ôter à l'ennemi tout espoir de secours.

Il avait été décidé dans le conseil de guerre tenu pour déterminer les points d'attaque, et d'après les rapports du général Chasseloup commandant le génie, et du général Lariboissière commandant l'artillerie, que la principale attaque serait dirigée contre le fort du Hagelsberg, et qu'elle serait favorisée par deux fausses attaques, l'une dirigée contre le camp retranché de Nwefahrwasser, par les troupes du général Schram, et l'autre contre le fort du Bis

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