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Malgré le feu de l'artillerie et de l'infanterie prussienne, les Polonais, soutenus par la division badoise, pénétrèrent dans Dirschau. Les Prussiens n'ayant plus d'espoir escaladèrent les murailles, pour tâcher de gagner l'île de Nogat, en traversant la branche gauche de la Vistule, sur laquelle est situé Dirschau. Les eaux n'étant point fortement gelées, un grand nombre de Prussiens se noya, le reste fut obligé de se rendre à discrétion. La longue résistance des Prussiens avait exaspéré les Polonais, le massacre fut horrible; on ne se fit presque aucun quartier. Pendant que ceci se passait dans la ville, le général Pacthod attaquait la colonne d'environ deux mille hommes d'infanterie et de quatre escadrons, que le commandant de Dantzick avait fait sortir avec trois pièces d'artillerie. La résistance fut vive tant que les troupes renfermées dans Dirschau soutinrent le combat; mais aussitôt que la ville fut occupée, et que le général Ménard put disposer du gros de ses troupes, la colonne de secours se hâta de rentrer dans la place,

laissant sur le champ de bataille huit cents hommes tués ou blessés.

Après le combat de Dirschau, le général Manstein ne chercha plus à défendre au loin les approches de Dantzick. Le général Dombrowski établit ses troupes en avant de Dirschau, et fit occuper les hauteurs de Rosemberg, appuyant sa droite à la Vistule. Le maréchal Lefebvre établit son quartiergénéral à Dirschau, et y resta jusqu'au 9 mars, en attendant les renforts qui lui étaient annoncés. Il fit peu peu former l'investissement de Dantzick; l'île de Nogat, Furstenwerder, Kósensmarck, Rostau, Munchen, Grebin et Heilsberg furent occupés. Le maréchal porta ensuite son quartier-général à Rosemberg.

à

Les troupes qui devaient compléter l'armée de siége arrivèrent successivement, et le parc d'artillerie commença à se former. Le 12 mars, le maréchal Lefebvre se trouva en mesure de resserrer la place; et les troupes de la garnison ayant reculé, il distribua les siennes dans les positions suivantes. Un

bataillon d'infanterie légère français fut placé à Ohra, un bataillon saxon à SaintHalbrecht dans le Burgfeld, et deux autres à Tiefensée et Kemlade.

Le corps polonais occupa Schonfeld, Kowald et Zunkendin.

Des bataillons prirent poste à Wonnenberg, Neukau, Schudelkau, Sniekau.

Les cuirassiers saxons et les chevau-légers à Guirsehkens et Saint-Halbrecht.

Le 19° régiment de chasseurs français à Burgfeld, et le 23 à Schudelkau.

Les dragons et les hussards badois à Wonnenberg.

Les lanciers polonais à Langenfurt.

Le front de cette ligne était couvert en partie par la rivière de Radanne. Le grand parc d'artillerie fut établi à Langenau. Le général Dupas, qui commandait dans cette partie, fit retrancher la tête de ce faubourg de Dantzick, et lia ses postes avec ceux de Neuschottland et de Schellmühl.

Le 16 mars le maréchal Lefebvre fit attaquer le village de Stolzenberg, occupé par

un détachement ennemi. Il fut emporté après une vive résistance, et les Prussiens perdirent encore le faubourg de Schidlitz, où ils s'étaient retirés. Le général Ménard se retrancha dans ce dernier poste par différentes coupures, se lia avec le général Dupas par les revers du Zigankenberg. Le général Gardanne, sous les ordres duquel se trouvaient les généraux Ménard et Dupas, avait établi son quartier-général à Pietzkendorff. Le 3 régiment d'infanterie légère saxon occupa les hauteurs de Jebrsustelberg, le faubourg d'Oliva, et les digues qui de Saint-Halbrecht se dirigent sur la Moltau.

Le 18 mars, la place se trouvait entièrement investie, à l'exception de la partie orientale qui, par l'île de Nehrung, communiquait avec Königsberg. Il ne restait à la garnison que cette communication par terre. Le feld-maréchal Kalkreuth se hâta d'en profiter pour se jeter dans la place, dont il vint lui-même, en sa qualité de gouverneur, commander la défense. Il amena avec lui un renfort considérable d'infanterie

russe et de cosaques son arrivée fut an noncée par une salve d'artillerie.

L'île de Nehrung est une grande langue de terre entre la Baltique, le golfe de FrischHaff et la Vistule, au-dessus de l'île de Nogat. On sait combien cette communication, qui n'a pas moins de dix à douze lieues de longueur, était importante pour la garnison de Dantzick; aussi n'avait-on rien négligé pour la mettre à l'abri d'une attaque : on y avait élevé des batteries gardées par un fort détachement. Le maréchal Lefebvre n'avait pu encore faire attaquer la Nehrung à cause des glaces que la Vistule charriait en quantité; mais aussitôt le fleuve fut un peu débarrassé, le général Schram reçut ordre de passer dans l'île, avec un corps d'environ deux mille hommes et six pièces de canon. Il divisa sa troupe en trois colonnes sous les ordres des colonels Brayer, Vogel et Montmarie. Le colonel Tholosé, avec un détachement de cinquante chasseurs et une pièce de canon, fut chargé de côtoyer la rive gauche de la Vistule, pour inquiéter l'en

que

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