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les guides de M. le maréchal, et forcé de repasser la Peene, abandonnant ses blessés et beaucoup de prisonniers.

Le temps était affreux, il ne cessa pas de pleuvoir et de grêler toute la journée. L'action, qui avait commencé à deux heures du matin, ne finit qu'à neuf heures du soir.

Le 17 à la pointe du jour, la brigade du général Veaux fut détachée d'Altcosenow sur Uckermunde. Les Suédois y étaient au nombre de quatre à cinq mille hommes; ils opposèrent une forte résistance tandis qu'ils embarquaient leurs blessés et leurs bagages. Le général Veaux, après avoir fait rétablir un pont, chargea dans la ville, fit quatre cents prisonniers, parmi lesquels un major et dix-sept officiers; il prit deux pièces de

canon.

Un parti de cavalerie dirigé sur la route de Demmin, sous les ordres du chef d'escadron Coyel, fit quarante prisonniers, et prit deux pièces de canon.

Outre six pièces de canon, on prit aux Suédois, dans ces deux journées, mille cin

quante-deux prisonniers, et beaucoup de bâtimens chargés de grain.

La perte des Français fut peu considérable, l'ennemi n'ayant tenu dans ses positions successives que pour, se donner le temps de repasser la Peene. Le général Essen fut surpris et déconcerté par la promptitude du rassemblement des troupes françaises, la célérité de leur marche et la vigueur des attaques.

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Le maréchal Mortier avait reçu, en même temps que l'ordre de se porter de sa personne à Stettin, l'autorisation de lever le blocus de Stralsund, et de proposer au général Essen de conclure un armistice. Napoléon avait été informé que le roi de Suède était très-mécontent du retard que les Anglais mettaient à payer le subside dont ils étaient convenus, et bien plus encore de ce qu'ils n'avaient point envoyé un corps de troupes dont le roi de Suède devait prendre le commandement, pour opérer une forte diversion dans la Pomeranie prussienne. De premières ouvertures avaient été faites

précédemment, mais le général Essen avait cru devoir profiter de l'affaiblissement du corps qui bloquait la place de Stralsund; il voulut donc exécuter seul cette incursion qui pouvait découvrir Berlin, et couper les principales communications sur les derrières de l'armée française. Le succès obtenu par le maréchal Mortier, et la crainte qu'il ne poursuivît ses avantages au-delà de la Peene, disposèrent le général Essen à profiter de cette circonstance. Certain de l'assentiment du roi, il envoya, le 18 avril, un parlementaire au quartier-général du maréchal Mortier, en lui faisant connaître qu'il était autorisé à conclure un armistice. Une suspension d'armes fut immédiatement arrêtée. L'entrevue des deux généraux eut lieu à Schulskow, où l'armistice fut signé aux conditions suivantes, savoir : Que les troupes suédoises remettraient dès le lendemain les îles d'Uzedom et de Wollin aux garnisons françaises; que la ligne de la Peene et de la Trebel servirait de démarcation entre les deux armées; que les Français con

serveraient un poste au-delà de la Peene et derrière la barrière d'Anclam; que pendant l'armistice les Suédois ne fourniraient ni directement ni indirectement aucun secours, de quelque nature que ce fût, aux villes de Colberg et Dantzick, non plus qu'aux troupes d'aucune puissance en guerre avec la France ou avec ses alliés; enfin qu'aucun débarquement de troupes dont les puissances seraient en guerre avec la France ne pourrait s'effectuer à Stralsund, dans la Poméranie suédoise et dans l'île de Rugen, pendant la durée de l'armistice. Et si des troupes débarquaient à Stralsund d'après des ordres supérieurs, ce que le baron d'Essen ignorait, il s'engageait à empêcher de la part de ces troupes tout acte hostile envers les Français pendant la durée de l'armistice. Les hostilités ne pouvaient recommencer qu'en se prévenant dix jours d'avance.

Le maréchal Mortier, qui reçut encore un renfort composé du 3° régiment de ligne et de trois cents dragons et chasseurs, fit en

trer son corps d'armée en cantonnemens. Il plaça son infanterie entre Passevalck et Stettin, occupa les îles d'Uzedom et de Wollin, et répandit sa cavalerie dans le Mecklembourg-Strelitz.

Après avoir fait ces dispositions, le maréchal Mortier porta son quartier-général à Stettin. Peu de jours après, le 29 avril, de nouveaux pourparlers avec le général Essen amenèrent la conclusion d'un article additionnel par lequel les hostilités entre les troupes françaises et les troupes suédoises ne devaient recommencer qu'après s'être prévenus un mois d'avance, au lieu de dix jours, comme il avait été stipulé par l'armistice du 18.

Ces événemens donnèrent à l'empereur Napoléon la facilité de disposer d'une partie des troupes qui se trouvaient rassemblées sous les ordres du maréchal Mortier, et dont la présence n'était plus nécessaire en Poméranie. La plupart des troupes qui formaient la division Granjan reçut l'ordre de se diriger sur Thorn, Marienwerder et Dantzick.

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