Imágenes de página
PDF
ePub

chaloupes canonnières, firent plusieurs débarquemens sur la côte de la Pomeranie prussienne, et particulièrement dans l'île de Wollin, tandis que le gros de leur troupe, qui avait passé la Peene, continuait de se porter en avant. Ainsi tourné par sa droite et attaqué de front, le géné ral Granjan, pour n'être point entièrement coupé de Stettin, se détermina à se retirer sur cette place, où il arriva le 7, et rallia sa division. Indépendamment de la perte peu considérable que cette division avait faite pendant cette retraite par le feu de l'ennemi, les Suédois avaient pris à Greissezwald et à Anclam environ mille Français ou Hollandais, malades ou blessés; ils avaient aussi enlevé quatre cents recrues hollandais et un détachement de conscrits français qui rejoignaient le corps d'armée.

Informé de ces événemens, le maréchal Mortier ordonna d'abord au général Granjan de porter sa division à Passevalck; il partit lui-même de Colberg le 11 avril, avec son état-major et les généraux Dupas et

Lorge, pour se rendre à Stettin. Il ramena avec lui le 72° de ligne, un bataillon d'infanterie italienne, le 2o de cuirassiers hollandais et deux escadrons du 3e de chasseurs; ces troupes arrivèrent à Stettin le 13 avril. Le même jour, le 15 de ligne, la brigade de chasseurs à pied de Nassau, deux cents cuirassiers de divers régimens venant de Berlin, arrivèrent à Passevalck. Le maréchal Mortier ayant ainsi rassemblé sur ce point une force de douze à treize mille hommes, l'organisa de la manière suivante :

La re division aux ordres du général de division Granjan :

15° régiment d'infanterie de ligne;

72° idem;

2° idem, hollandais;

7° idem, idem;

8e idem, idem;

1 compagnie d'artillerie à cheval, idem. La 2o division aux ordres du général de division Dupas :

4° régiment d'infanterie légère;

La brigade de chasseurs à pied de Nassau; 58° régiment d'infanterie de ligne;

2o bataillon du 1er régiment d'infanterie de ligne italien;

2o compagnie d'artillerie à cheval hollandaise.

La division de cavalerie aux ordres du général de division de Lorge:

Deux escadrons du 3 régiment de chas

seurs;

Quatre-vingts hussards du 2o régiment;
Deux cents cuirassiers français;

2o régiment de hussards hollandais;
2o régiment de cuirassiers hollandais;

Ire

IT compagnie du 6e régiment d'artillerie à cheval.

Quatre pièces de 8 formèrent la réserve d'artillerie.

Les Suédois, dont la force s'élevait à quinze mille hommes, voyant approcher les troupes françaises, et sachant que le maréchal Mortier, revenu sur ses pas, se disposait à les attaquer, ne poussèrent pas plus loin leur incursion dans la Pomeranie prus

sienne; ils se hâtèrent de prendre position. Le général Essen appuya sa droite à Friedland, son centre à Dargitz et Belling, et sa gauche à Stolzenburg et Falkenwald; il était ainsi en mesure de se retirer par Anclam et Demmin, et de repasser la Peene. Le maréchal se détermina à attaquer vivement le centre de l'ennemi, sans s'occuper de ce qui pouvait se passer sur ses derrières, ni des mouvemens qu'avaient faits les Suédois, protégés par leurs diverses embarcations, pour s'avancer du côté de Stettin. Il prit cependant la sage précaution de laisser à Passevalck un régiment provisoire qui venait d'y arriver. L'attaque commença à deux heures du matin et fut dirigée sur le village de Belling, d'où les Suédois furent dépostés : le maréchal les fit poursuivre jusqu'à Ferdinandshoff, où ils firent une vive résistance. Ce village fut cependant emporté à la baïonnette par le 15 régiment de ligne, qui fit une centaine de prisonniers et s'empara d'une pièce de canon. L'ennemi fut poursuivi jusqu'à Langdam, où cinq à six

mille Suédois étaient réunis avec cinq pièces de canon; ils avaient coupé le pont sur la rivière de Zurow, qui est profonde et trèsencaissée. Leur infanterie, placée sur la lisière du bois, fit un feu des plus vifs. Plusieurs voltigeurs passèrent la rivière à la nage, afin de couvrir les sapeurs occupés à rétablir le pont. Aussitôt qu'il fut terminé, la colonne s'avança et culbuta tout ce qu'elle

rencontra.

L'ennemi se retira jusqu'à Altcosenow, à l'embranchement des grandes routes d'Anclam, Passevalck et Uckermunde, mit dix pièces d'artillerie en batterie, et tint ferme pendant près de deux heures; mais la cavalerie ayant pour la première fois trouvé un terrain propre à manoeuvrer, l'ennemi craignit d'être coupé, et se retira sur Anclam, laissant cent cinquante morts sur le champ de bataille, parmi lesquels se trouva le commandant de l'artillerie. Le général Armefeld y fut blessé d'un coup de biscaïen.

La marche continua sur Anclam; l'ennemi remplissant la ville y fut chargé par

« AnteriorContinuar »