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moins vif. Un de leurs magasins à poudre ayant sauté, causa beaucoup de désordre. Le général Vandamme, informé que la garnison souffrait beaucoup par le manque de vivres, renouvela sa sommation au gouverneur; celui-ci demanda une entrevue, et la capitulation fut conclue aux mêmes conditions accordées aux places qui avaient déjà succombé. La garnison, encore forte de sept mille hommes, défila devant le prince Jérôme, 'et déposa ses armes sur le glacis, le 16 juin 1807. La place de Neiss n'avait plus de vivres lorsque la capitulation fut signée; mais on y trouva trois cent vingt-huit bouches à feu et deux cent soixante milliers de poudre. ⠀⠀⠀

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C'est pour ne pas revenir sur cet événément, que nous avons rapporté ici le précis du siége de Neiss. Peu de jours après sa reddition, le prince Jérôme fit investir Glatz. Le camp retranché ayant été attaqué et forcé, ce dernier boulevard de la Silésie capitula le 28 juin. Ainsi la guerre fut terminée dans cette province à la même époque qu'aux bords du Niémen.

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La destruction de cette frontière de la nouvelle Prusse méridionale, qui avait coûté tant de combats au grand Frédéric, fut le coup le plus sensible porté à la puissance prussienne. Pendant que les deux places de Neiss et de Glatz tenaient encore, quoique sans espoir d'être secourues, celle de Colberg sur la Baltique, quoique bien moins considérable, causait plus d'embarras sur les derrières de l'armée française; sa garnison, qui pouvait être facilement renforcée et ravitaillée par mer, inquiétait les communications entre Stettin et la BasseVistule, et opérait seule une diversion assez importante. L'empereur Napoléon destina une division italienne, commandée par le général Teulié, à rejeter dans la place de Colberg les détachemens qui couraient la campagne, et s'avançaient jusque sur le BasOder; l'avant-garde de cette division fut attaquée le 16 février à Stargard. Le général Bonfanti, qui n'avait avec lui que trois compagnies, repoussa vivement cette attaque. Le détachement prussien, composé

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d'un bataillon, de deux cents chevaux et de trois pièces d'artillerie, fut battu et forcé de se retirer. Le général Teulié marcha avec le gros de sa division, un régiment des fusiliers de la garde, une compagnie de gendarmes d'ordonnance à la poursuite de ce détachement; il le chassa de Makow, et le repoussa jusqu'à Neugardt. Les Prussiens avaient pris une bonne position, et construit une redoute au milieu d'un marais; cet obstacle n'arrêta point la colonne du général Teulié; les fusiliers de la garde emportèrent la redoute; les Prussiens abandonnèrent la petite ville de Neugardt, et furent chargés par les gendarmes d'ordonnance. Ils perdirent leurs canons, après avoir laissé sur le champ de bataille une centaine de morts, et plus de deux cents prisonniers. La place de Colberg fut investie, et l'empereur ordonna qu'on fît les apprêts du siége. Le maréchal Mortier, qui était alors devant Stralsund, reçut, comme nous l'avons dit dans un des chapitres précédens, l'ordre de se rendre devant Colberg, avec son état-major, la divi

sion Dupas et la cavalerie du général Lorge, pour prendre le commandement du siége de Colberg. Il partit le 29 mars, laissant seulement devant Stralsund la division du général Granjan, composée du 4° d'infanterie légère, le 58° de ligne, les 2o et 7° régimens de ligne hollandais, et le 2o de hussards.

Nous avons déjà indiqué ce mouvement du corps d'armée du maréchal Mortier, et fait connaître les motifs de l'interruption des travaux devant Stralsund; le maréchal ne pouvait les pousser plus vivement, parce qu'il n'avait pas une artillerie suffisante; il s'était borné à tenir cette forteresse étroitement bloquée. Il avait interrompu, ou du moins fort gêné, par des batteries élevées sur le rivage, la communication de la place avec l'île de Rugen. Au moment de son départ pour Colberg, le général Essen, gouverneur de Stralsund, reçut un renfort considérable. Informé du mouvement du maréchal, et que celui-ci avait déjà porté son quartier-général à Grimm, il fit sortir une partie de sa garnison pour attaquer les trou

pes du général Granjan. Le général français concentra ses forces sur le point de Wogdhagen, et soutint pendant deux heures, avec la plus grande opiniâtreté, les efforts de l'ennemi, qui, voyant ses attaques de front inutiles, manoeuvra pour couper aux Français leur retraite sur Brandshagen. Le général Granján, pressé par des forces. supérieures, se retira sur Greissezwald. Les Suédois se portèrent sur Demmin, et le général Granjan continua sa marche sur Anclam, où il prit position. Il plaça un bataillon de grenadiers et un régiment d'infanterie hollandais à la tête du faubourg, pour couvrir le pont sur la Peene, mais il fut bientôt obligé de porter toute sa division à la rive droite de cette rivière, et de couper le pont. Les Suédois, qui avaient passé la Peene à Demmin, vinrent attaquer la division française à Anclam le 3 avril; le combat fut très-vif et dura une grande partie de la nuit; les Français furent obligés de se retirer sur Uckermunde. Les Suédois, protégés par une flottille de prames et de

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