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On reçoit aussi d'Auvergne et du Bourbonnais CLXXXXVIII (198) cloches (carreaux) d'acier pour faite des arbalètes.

1428.-On travailla de nouveau activement à réparer les fossés de ville qui eurent quarante pieds de large et vingt pieds de profondeur. Tous les habitants furent appelés à ces travaux ou à payer une somme fixée, qui produisit CCC1. (300 1.); on leur fournissait des civières coûtant III à IV s. (3 à 4 s.), des brouettes et civières à roues, des pelles et des acquis pars (marres fendues) de II s. (2 s.) la pièce, des pics, des hottes, etc.

1428.-La partie des murs de ville qui avaient été réparés et refaits après le pillage des Normands, en 891, avait de cinq à huit pieds d'épaisseur, mais elle n'avait à son sommet ni parapets ni garde-fous. On y établit des mantelets et des garde-fous, au moyen de pièces de bois enfoncées et scellées dans les murs, et bardés de planches crénelées; on y fit encore des escaliers volans et des barbecannes, soit par des trous dans les mantelets, soit avec des briques étroites.

Septembre 1428.-Les Anglais, qui avaient pris Janville le 29 août, vinrent alors faire des excursions aux environs de la ville.

Septembre 1428.-Le nouveau gouverneur fit alors faire un dénombrement exact des Orléanais pouvant prendre les armes leur nombre s'éleva à cinq milles sans les vieillards, les jeunes gens, ni les élèves de l'Université.

Il ordonna aux habitants de s'approvisionner de vivres, il rétablit les guets au haut des tours de Saint-Pierre-en-pont et de Saint-Paul qu'on avait négligés. Il détruisit les faubourgs et aplanit le terrain à plus de deux cents toises des murs; il garnit les environs de pieux aigus et de chausse-trapes. Enfin les habitants s'imposèrent tous à des sommes d'argent, puis ils incendièrent tous les faubourgs des Portereaux et renforcèrent le boulevard des Tourelles.

Octobre 19.-Les Anglais investissant la ville font un cimetière près de Saint-Vincent-des-Vignes (au champ carré).

24. Le bâtard d'Orléans revenu à Orléans y fait fondre par Jehan Daisy un grand canon nommé chien, qui portait des boulets de la ville aux GrandsCarmes, ce qui força les Anglais de se retirer à Saint-Laurent.

21.-On établit ce jour une fabrique de poudre dans la rue des Hôtelleries.

24.-On parle pour la première fois de l'adresse de Jehan Courroyer, appelé maistre Jehan, habile pointeur de couleuvrine, établi chef des canonniers, et qui montra son talent pendant tout le siége, à l'attaque des Tourelles, puis à Jargeau.

Décembre. Les Anglais s'étant emparés des Tourelles, tête du pont, en coupent deux arches, les Orléanais se fortifient sur le pont au boulevard de la Belle-Croix, et se baraquent sur les Mottes ou îles qui coupaient le pont en deux parties.

Janvier 1429.-Les soldats recevaient alors IV 1. (4 1.) par mois; on lear donnait pour habillement de guerre des heuques, espèces de blouses comme nous l'avons dit. Elles étaient faites de pers (toile) à XIVs. (14 s.) l'aune et de meilleure pers à XVI s. (16 s.) l'aune et de blanchet à XVI s. (16 s.) l'aune, pour faire des croix blanches sur la poitrine. La façon de ces heuques était de XVIII d. (18 d.) et elles étaient liées par des orties, espèce de ceinturon ou passans en cuir. Leur lances coûtaient VIII s. (8 s.) et les pavas ou boucliers V s. (5 s.).

Enfin les couleuvriniers étaient payés de VIII à IX 1. (8 à 9 1.) par mois.

1429.-Outre les armes dont chaque bourgeois devait être fourni, comme

nous l'avons dit, il y avait, accrochés dans chaque corps de garde, des bacinets en fer bien poli pour faire le guet.

Pour les officiers, il y avait des bacinets à camail qui coûtaient CIVs. (104 s.) et enfin des salades de Milan pour les arbalétriers, coûtant XL (40 s.)

1429. Dès l'année 1419, on avait formé à Orléans une compagnie d'archers se servant d'arcs, pour lesquels on fit faire sept cent petits traits, et une compagnie d'arbalétriers pour qui on avait acheté CXVIII 1. VIII s. (418 1. 8 s.) huit mille sept cent cinquante cinq fers d'arbalète. Les petites flèches étaient empennées avec du parchemin collé avec une cire particulière.

Acheté XXIV d. (24 d.) de flèches à arc, empennées de parchemin à cire et ferrées.

Les traits étaient empennés avec de la peau placée dans le bois fendu et relié. Ce bois était de frène et venait de la forêt du Briou près de Beau

gency.

Outre cela on eut des traits appellés carreaux, dont le fer était en pointe quadrangulaire, et de petites et grosses vires, dont le fer était profondément barbelé, enfin des dondaines, traits encore plus gros.

Les Anglais se servaient des mêmes traits; car à la prise du fort Saint-Loup, on trouva huit douzaines de flèches, quatre caisses de traits, et douze douzaines de traits à arbalète, qu'on racheta aux soldats qui les avaient pillés; on trouva aussi cent vingt fusées incendiaires et l'on ramassa plus de deux mille traits.

Janvier, 4r. 1429.-Une batterie de canons qui était sur le pont abattit ce jour-là le toit des Tourelles qui cheut sur les Anglais.

Février, 24.-Les Orléannais font faire des bassins à laver en cuivre et des acarres (équerres) pour voir, par le frémissement de l'eau de ces bassins placés sur les remparts, si l'ennemi ne minait point; on s'en était déjà servi lors de l'attaque des Tourelles par les Anglais.

Mars, 25.-Distribution de vin et de blé à la garnison.

Aux Ecossais 3 tonneaux 1/2 de vin1, 3 muids 1/2 de blé pour

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560 hommes

240

Madre

160

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Il y avait donc alors à Orléans 2,600 hommes de garnison.
Avril, 2.-On paya III I. II d. (3 1. 2 d.), pour xvi journées de charpentiers.

(1) Le tonneau était de 2 traversins ou poinçons de 210 pintes d'Orléans.

La futaille ou le quart était de 105 pintes,

Le muid de blé était de 12 mines de 50 1. pesants.

qui ont mis à point les affûts roulans des canons et les ont mis en place sur les remparts.

-

17. On avait envoyé des députés au duc de Bourgogne pour qu'il fft lever le siége. Ces députés étaient revenus avec une trompette et un seigneur de la cour du duc pour rappeler les troupes de Bourgogne, Champagne et Picardie, du siége d'Orléans. Ces deux personnages furent bien accueillis.

On donna au seigneur 4 écus d'or valant 8 1. 46s; au trompette 20 salus d'or (sous) valant 58 1. Ils furent en outre reçus et régalés en l'hôtel de ville et leur bonne chair coûta 22 s. parisis.

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48 1. 62.1.

58 1.

Avril, 24. - Jeanne d'Arc passa à Chinon une revue de 7,000 bommes. Avril, 26. Jeanne d'Arc arrive à Chécy par la Sologne, passe la Loire avec Dunois venu au-devant d'elle. Elle aborde à Chécy dans une nef (bateau) avec 200 lances faisant 4200 hommes.

Avril, 29. 1429.- Jeanne d'Arc entre à Orléans sur les 8 heures du soir. Mai, 4. Jacquet le Prêtre, garde de la Prévôté, présente à Jeanne d'Arc, chez son hôte le trésorier Bouchier, au nom de la ville, VII pintes de vin à VI deniers (6 d.) la pinte.

3.-Arrivent à Orléans et entrent des combattants de Montargis, Gien, Château-Renart; du Gâtinais et de Châteaudun.

3.-Le Procureur de ville, Raonlet de Bécourt, présente à Jeanne d'Arc, de la part de la ville, une alouse (alose).

4. Le fort de Saint-Loup est attaqué avec 1500 hommes; on l'emporte d'assaut, il est pillé; on y fait 40 prisonniers anglais, sauvés par Jeanne d'Arc. On en avait tué 114 et brûlé dans le clocher plus de 80, en tout 234; on y trouve des flèches, des traits, des fusées.

5.. On prépare pour l'attaque du fort des Tourelles :

98 livres 1/2 d'huile d'olive;

89 1/2 de poix noire;

32 1. de soufre;

40 1. de poudre à canon;

45 1. de résine et oing,

pour jeter sur les taudis de fagots et pour engraisser les drapiaux à mettre le feu aux Tourelles.

7.

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- L'attaque des alentours du fort des Tourelles est faite par 3,000 hommes. On fit plus de 600 prisonniers et on tua plus de 1,000 Anglais; enfin on délivra plus de 200 prisonniers français.

Pour les troupes qui restèrent à observer les alentours du fort des Tourelles, on leur donna :

VII douzaines (78) pains grands et petits;

V tonneaux de vin (10 poinceaux);

VIII pourceaux;

IV douzaines de tasses de Beauvais.

Mai, 7.-On avait acheté et fait préparer pour l'assaut des Tourelles ung chalan (batean) pour le faire couler sous le pont de ce fort. Il était rempli de matières combustibles pour brûler ce pont et le faire crouler, ce qui réussit. Il y avait dedans des fagots engraissés d'huile, d'oing, de résine, et 10 1. de poudre à canon. Ce bateau était couvert d'une toile et ne fit son effet que sous le pont au moyen de fusées qu'on lança dessus. C'est ce qui occasionna la mort des Anglais, qui furent alors noyés en grand nombre.

7. — On s'était aussi précautionné d'échelles d'escalade simples et doubles,

dont un des côtés, appliqué droit à la muraille, empêchait de renverser le côté incliné.

7. La ville possédait, lors du siége et de l'attaque des Tourelles, plus de 100 pièces d'artillerie.

Elle avait de grosses bombardes et de gros canons pour ainsi dire immuables; mais aussi elle possédait des canons pesant 57 livres seulement, avec chambres de 9 pieds. Il y avait encore des canons portatifs appelés veugliaires, et de petits canons et couleuvrines montés sur des affûts de bois creusés, fixes et à roulettes. La charge de ces petites pièces était de 2 onces de poudre avec 4 onces de balles de plomb; elle se faisait avec un pilon, forte baguette de fer. On introduisait une pointe de fer par la lumière pour y mettre de la poudre ou une mèche. Le pointage se faisait au moyen de coins ou calles de bois placées sous l'affût.

Toute cette artillerie, avant le siége, d'après le relevé des comptes de ville et monstres, formait 75 bouches à feu; pendant le siége et dès avant l'arrivée de Jeanne d'Arc, on en avait fait plus de 39], ce qui donnait un total de 105 bouches à feu servies par environ 40 artilleurs et couleuvriniers. Une des plus grosses bombardes de cuivre fondues à Orléans s'appelait la Longue. Elle pesait 373 liv. avec ses deux chambres. Elle avait été faite par le fo deur de cloches Naudin Bouchard et avait coûté LXXXV liv. VII s. II d. (8u 1. 7 s. 2 d.), et il en avait fondu 4 autres de 267 liv. chacune.

En 1428, Duisy, autre fondeur, avait fait, par ordre de Dunois, le 24 octobre, un canon dont nous avons parlé déjà. Il pesait 463 liv. 4/2 et coûtait XXII liv. III s. VIII d. (22 1.3 s. 8 d.). Ce même fondeur fit aussi pour la ville une énorme bombarde qui lançait des boulets de pierre de 420 liv. et d'un pied de diamètre. Enfin il en fondit encore d'autres.

Ces grosses bombardes étaient montées sur des plates-formes à 4 roues sur lesquelles étaient maintenus leurs affûts, formés de pièces de bois. Les gros canons, montés sur des affûts fixes ou à roues, y étaient attachés comme les bombardes, et par des cercles de fer, et on les pointait à l'aide de coins enfoncés à la main ou au maillet.

Ces pièces s'ouvraient près de la culasse par une porte à charnière, et on introduisait par là dans l'âme de la pièce, qui était à cet effet plus large que le canon, une boîte en fer ou en cuivre pleine de la charge de poudre et ayant à sa partie supérieure un tuyau de fer-blanc servant de lumière et excédant la porte par un trou. Ces portes étaient cerclées et fixées par un fléau de fer passant dans deux forts crochets fondus avec la pièce. Par-dessus cette charge de poudre on enfonçait un tampon de bourre de paille ou d'herbe, puis le boulet et un tampon de bois.

Tous ces canons et bombardes françaises et anglaises portaient à peine à 350 toises.

Pendant le siége, et peu de temps avant l'arrivée de Jeanne d'Arc, le fondeur Bouchard avait fait à ses frais un canon de plus longue portée qui atteignait les Anglais de l'autre côté de la Loire, à environ 700 toises. Il le vendit ensuite à la ville en 4435 pour son poids de cuivre.

Lors de l'attaque des Tourelles par les Français, la plus forte bombarde 1 était placée sur le pont. Elle pesait, avec son affût, CXX milliers (420 m.); elle y fut trainée par 22 chevaux, et elle jetait des pierres de 464 liv. Les Orléanais possédaient encore un fort canon venu de Montargis, et un autre appelé le Rifflart.

7.-Pour l'attaque du fort des Tourelles, on fit faire par Jehan Martin,

(1) Ces bombardes ressemblaient à nos mortiers actuels.

artillier, 2 douzaines de fusées incendiaires baillées à Jehan le couleuvrinier pour faire ardre le pont des Tourelles. Ces fusées étaient enveloppées de peau de mouton.

Un charron avait fourni 22 grandes lances; des févres (serruriers) avaient fait des crocs et des pinces de 27 liv. pour ébranler et arracher les pieux des palissades. Enfin on paya au bâtard d'Orléans D liv. (500 1. tournois) pour 14,000 traits qu'il avait fait venir de Blois.

8.

-

Le fort des Tourelles était défendu par 1200 hommes commandés par Glacidas. On se battit 44 heures. Les Français furent repoussés 4 fois, et toujours ramenés par Jeanne d'Arc, ils donnèrent un cinquième assaut; 600 Anglais furent tués, 200 et Glacidas, leur chef, se noyèrent, et Jeanne d'Arc fut blessée au-dessus du sein gauche, entre le cou et l'épaule, par une flèche. Après la prise du fort on distribua de l'argent aux soldats blessés, et on les fit panser et appareiller aux frais de la ville par Curogier et J. Pichoré, barbiers.

8.-A cette époque, la garnison d'Orléans s'élevait de 6 à 7,000 hommes, sans compter au moins 5,000 habitants armés, en tout 14 à 12,000 combat

tants.

8. Après les actions de grâces rendues à Dieu et la procession, on donna à Jeanne d'Arc et on paya pour elle :

AJ. Compaing aulne de vers [étoffe pour faire les orties (ornemens)]; des robes de la Pucelle Jehanne, le jour du lievement du siége. VI sous parisis (6 s.); A J. Morchoasne, un tonneau de vin;

A Lebrun, sellier, pour l'achapt d'un bast à bahu (espèce de selle), et pour un bahust (coffre) couvert de cuir à clous de cuivre, serrure, courroies, sangles; pour touailles (toile) pour le garnir par dedans, avec couverture; pour donner à Jehanne la Pucelle; pour le tout, payé LXXVI s. parisis (3 1. 16 s.);

A J. Morchoasne, pour argent baillé pour l'achat de VI chapons, IX perdrix, XII congnins (lapins) et un fesan (faisan) présentés à Jehanne la Pucelle, pour le tout VII. XII s. III d. parisis (6 1. 12 s. 3 d.).

On donna aussi à M' le bastard d'Orléans ung Luz ung Bar (poissons) 200 mestiers d'oublies (espèces de minces galettes). On lui compta MMCCCC liv. parisis (environ 3,000 tournois), à 20 1. tournois le marc d'argent, que tous les habitants d'Orléans cotisés fournirent pour être distribués aux capitaines étant au siége.

Mai 9. Les Anglais abandonnèrent précipitamment le siége, ayant perdu en tout 5 à 6,000 hommes, de l'artillerie, des munitions, et dépensé beaucoup d'argent; car leur dépense peut être évaluée à 1333 1. par jour ou 40,000 I. par mois. Ainsi, pendant 7 mois, ils ont dû dépenser 280,000 liv., sans les munitions.

Les Anglais, dont les divers auteurs ont porté le nombre au siége d'Orléans à 23,000, ce qui est exagéré, et à 40,000 hommes selon les auteurs français, ont pu avoir ce nombre de 10,000 hommes avant la retraite des Bourguignons. Mais ensuite ils n'eurent pas plus de 8 à 9,000 hommes. Les calculs les plus rigoureux démontrent qu'après la retraite des soldats du duc de Bourgogne, du 17 au 18 avril enfin, ils n'avaient plus que 6,000 combattants au plus; ils perdirent alors de 1,500 à 2,000 hommes, leur retraite ne s'effectua qu'avec 4,000 hommes environ, et c'est le chiffre de tous les auteurs 1.

1 En calculant le nombre d'hommes de l'armée anglaise et de Bourgogne, lorsquelles s'emparèrent du fort des Tourelles, elle comptait huit

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