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series de la Renaissance, tant dans la haute que dans la basse Normandie.

Nous ne pouvons terminer ce long compte rendu d'une publication très-digne d'intéresser tous ceux qui s'occupent de l'art du xvIe siècle, tous ceux que passionnent les ouvrages de la Renaissance, sans leur dire que M. Houbigant est aussi un collectionneur infatigable. Il ne s'est pas contenté de rapporter les arcades et les médaillons de Sarcus à l'extérieur de son château de Nogent-les-Vierges, il a de plus formé à l'intérieur un véritable musée. Voici encore un fragment qu'il a fait graver pour son livre après l'avoir sauv des ruines.

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C'est l'image d'un toutou du xvIe siècle, méritant vraiment de tenir sa place dans la dissertation spéciale où l'iconophile parisien, M. Bonnardot, a traité des petits chiens de dames. Et ce cavalier en terre

cuite vernissée de Savignies, qui galopait autrefois sur le faîte aigu d'une tourelle, n'est-il pas digne d'exciter la convoitise de nos amateurs de céramique?

Mais ce qui tient surtout une large place dans le musée de Nogentles-Vierges, ce sont les antiquités du Beauvaisis, à commencer par l'époque celtique. M. Houbigant vient de donner un excellent exemple aux possesseurs de collections, en consacrant un beau volume tout parsemé de gravures sur bois, d'eaux-fortes et de lithographies à la description et à l'interprétation des richesses de son cabinet. Les 125 pages de la première partie sont consacrées à l'époque celtique. Espérons que M. Houbigant donnera bientôt la suite de ce travail, en faisant connaître ce qu'il possède en monuments gallo-romains et mérovingiens du pays des Bellovaques.

Raymond BORDEAUX.

COMPLAINTE DE LOUIS XVI.

On a bien voulu remarquer la pièce publiée sous ce titre, dans le no 99 du Bulletin, page 62. De deux côtés il nous arrive des renseignements qui viennent compléter nos indications premières.

C'est d'abord le Nouvelliste de Rouen qui, dans son numéro du 6 février, après avoir reproduit la complainte, ajoute ceci : « Cette com<< plainte se chantait sur l'air: Pauvre Jacques, quand j'étais près de toi. « L'origine de cet air mérite d'être relatée. On sait que la reine Marie◄ Antoinette avait établi des bergeries à Trianon, Elle avait fait venir, < pour en prendre soin, quelques jeunes filles de Suisse. L'une d'elles, << atteinte de nostalgie, chantait une romance sur l'air qui nous oc« cupe. Cet air parut charmant et fut noté par une dame de la cour. « On comprend que l'auteur de la complainte ait choisi cet air, qui « était très en vogue à la cour, pour l'adapter aux paroles qu'il composa -X. » de la mort du roi. propos

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D'autre part, un lecteur du Bulletin, M. Percheron, dans une lettre qu'il nous fait l'honneur de nous adresser et dont nous le remercions sincèrement, donne l'assurance que notre complainte a été imprimée, et plusieurs fois; il en connaît cinq éditions, savoir:

1o Louis XVI aux Français, avec l'épigraphe: Popule meus, quid feci tibi? Air: Pauvre Jacques... (et non: Mon pauvre Jacques), treize couplets, en comprenant ceux qui se répètent comme refrain.

2o Au peuple souverain sur le procès de Louis XVI, par un républicain (le chevalier Heunet, très-chaud royaliste). Paris, chez le Petit, s. d. (1793), 31 pages; la complainte occupe les deux derniers feuillets; même nombre de couplets.

3o La même pièce, un seul feuillet; même nombre de couplets.

4o La même pièce, avec les cinq premiers couplets seulement. A la suite est une réponse du peuple français à Louis XVI sur le même air. Cette réponse comprend neuf couplets dont le premier commence ainsi O bon Louis, daigne nous pardonner. -Les deux pièces forment deux feuillets.

:

50 Romances et complaintes sur Louis XVI, 16 pages. La pièce qui nous occupe s'y trouve à la page 3, avec le premier vers pour titre, et la réponse à la page 7.

Voici donc la complainte dans son intégrité :

AIR: Pauvre Jacques.....

O mon peuple, que vous ai-je donc fait?
J'aimais la vertu, la justice;

Votre bonheur fut mon unique objet;
Et vous me traînez au supplice!

(bis.)

Français, Français, n'est-ce pas parmi vous

Que Louis reçut la naissance?

Le même ciel nous a fait naître tous;
J'étais enfant dans votre enfance...

O mon peuple, ai-je donc mérité

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Tant de tourments et tant de peines!"Penil
Quand je vous ai donné la liberté

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Enfin M. Percheron fait remarquer avec raison que la complainte.

de Louis XVI ne dut pas être chantée dans la rue; en 1793, on y chantait sans doute, mais tout autre chose.

Victor PELLETIER,
Chanoine de l'église d'Orléans.

DE LA NOBLESSE FRANÇAISE EN 1861, par un Maire de village. Paris, Lalure.-Broch. in-8. Prix: 1 fr.

Voici l'une des brochures les plus curieuses et assurément les plus spirituelles qui aient été inspirées par la question nobiliaire : ce n'est ni plus ni moins qu'une réorganisation générale de la noblesse en France, et à ce titre seulement elle mériterait une sérieuse attention : mais elle se recommande encore par son origine, car derrière la modeste dénomination de « un maire de village, » se cache un haut dignitaire de l'Etat, magistrat éminent, membre lui-même de la vieille noblesse et qui, plus que tout autre, est très-autorisé à parler sur une pareille question. Je ne chercherai pas à dévoiler davantage le secret de l'anonyme. Je ne ferai non plus qu'indiquer les questions soulevées par le maire de village et les solutions qu'il propose, car je ne crois pas pouvoir ici hasarder un examen discuté d'un sujet qui n'est plus seulement historique, mais aussi passablement politique.

Quel titre peut avoir le noble qui avant la grande révolution se distinguait des roturiers par les qualifications d'écuyer ou de chevalier, selon le degré nobiliaire de sa famille? Ne conviendrait-il pas dès lors de reconnaître à tous le titre de baron pour les écuyers et de vicomte pour les chevaliers?

"

A l'égard de la transmission des titres, ne conviendrait-il pas de donner le même titre à tous les membres de la famille qui, sauf lour chef, seraient tous assujettis à y joindre leur nom de baptême. On pourrait alors dire de chaque famille, c'est une famille de princes, de ducs, de marquis, de comtes, etc.

Examiner attentivement désormais la noblesse des familles dont un grand nombre basent leurs prétentions sur l'exercice de charges qui ne conféraient qu'une noblesse viagère ou même une quasi-noblesse seulement.

Repousser toutes les additions de noms qui ne reposent pas sur des raisons sérieuses de familles.

Accorder à l'avenir des titres aux militaires.

Rétablir les majorats.

Enfin perpétuer les grandes et illustres maisons qui ne s'improvisent pas; maintenir ces noms qui rappellent les gloires nationales, et admettre de droit les cadets, quelques éloignés qu'ils soient, à la succession nobiliaire des aînés.

Le maire de village s'occupe également des couronnes : il veut que les gens titrés seuls puissent timbrer leurs armoiries des couronnes de leurs titres, mais je me permettrai de lui faire observer que sous l'an

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