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porterons, el aussitôt que de ce nous requerra, lui aiderons et défendrons de toute notre puissance contre tous, qui vivre puisse ou mourir; et même si aucuns de notre sang et lignage, ou quelconques autres, par la raison d'aucunes choses au temps passé, en ce royaume ou ailleurs, vouloit demander ou faire de notredit cousin de Bourgogne, ou de ses pays et sujets, nous et toute notre puissance lui aiderons, soutiendrons et défendrons contre tous ceux qui le voudroient gréver et dommager.

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Item, nous, Charles, dauphin, et Jean, duc de Bourgogne, entendrons dorénavant par bonne union, chacun selon son état, à tous les grands affaires de ce royaume, sans vouloir entreprendre ou avoir envie l'un sur l'autre ; et si ancune relation nous étoit faite par aucuns de nos officiers, ou par autres, qui fût à la charge l'un de l'autre à engendrer aucune division nouvelle, nous de ce avertirons l'un l'autre en bonne foi, et n'y ajouterons aucune foi; et comme bon et loyal parent, et prochain de notre seigneur le roi et de la couronne de France, nous, principalement, sans aucune fiction, nous emploierons à débouter lesdits ennemis et autres, et à réparer la domination de ce royaume, et ne prendrons avec lesdits ennemis aucuns traités ou alliances, fors du bon plaisir et consentement l'un de l'autre ; et, qui plus est en toutes alliances que ferons dorénavant, nous comprendrons l'un l'autre en bonne foi; et si aucunes alliances ou traités avoient été faits devant la

date de ces présentes, avec les dessusdits ennemis anciens ou avec autres, préjudiciables l'un à l'autre de nous, dorénavant voulons icelles être nulles.

» Et toutes ces choses dessusdites avons promis et promettons comme dit est, fermement et entiè rement à tenir, sans jamais aller ou faire aller au contraire.

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Et si aucun de nous, de sa volonté ou autrement, enfreignît ou fit enfreindre ledit traité de cette présente alliance, que Dieu ne veuille! nous voulons et nous plaît, et à un chacun de nous, que les gens, vassaux et serviteurs, présents et à venir, de celui qui enfreindra ladite paix, ne soient obligés après ladite infraction, d'icelui servir, mais serviront l'autre desdites parties; et en ce cas seront absous et quittes en tous serments de loyauté et autres, de toutes promesses et obligations de services; et lesquels audit cas, dès maintenant comme adonc, nous de ce les tenons quittes et absous, sans ce qu'au temps à venir on leur puisse imputer à charge ou reproche, ni aucune chose demander.

Et en plus grande sûreté et confirmation, à ce que n'ayons aucune imagination sur les serviteurs et officiers l'un de l'autre, nous avons voulu et ordonné que nos principaux serviteurs et officiers jurent; et de fait en notre présence, ès mains dudit évêque de Léon, jureront tenir les choses dessusdites de par eux, et en tant qu'il leur pourra toucher, et espécialement que de tout leur pouvoir

ils nous entretiendront en bonne et vraie amour l'un avec l'autre, et ne feront aucune chose ni procureront, qui de ce nous doive empêcher; mais si aucun empêchement apercevoient, de ce ils nous avertiront et de toutes les choses dessusdites et ils feront leur devoir, et bailleront sur ce leur scel.

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Et mêmement, ont juré sur les saintes évangiles, de par nous, dauphin, nos amés et loyaux serviteurs, sire Jacques de Bourbon, seigneur de Cuvroi; maître Robert le Maçon, notre chancelier; le vicomte de Narbonne et les seigneurs de Barbasan, d'Espagnon, du Bocage, de Montenay et de Gamache; sire Tanneguy du Châtel, sire Jean Louvet, président de Provence ; Guillaume de Margouin, Hues de Noyers, Jean du Mesnil, Pierre Fratier, Guichard de Bourdon et Collart de la Vigne.

>> Et de par nous, duc de Bourgogne, nos très chers et amés le comte de Saint-Pol, sire Jean de Luxembourg, sire Archambault de Foix, le seigneur de Noailles, le seigneur d'Autre, sire Thibault du Neuf-Châtel, le seigneur de Montagu, sire Jean de la Tremouille, Guillaume de Vienne, sire Pierre de Bauffremont, grand prieur de France; sire Gautlier de Ruppes, sire Charles de Lens, Jean, seigneur de Cotebrune, maréchal de Bourgogne ; Jean, seigneur de Thoulongeon; RegnierPot, Pierre, seigneur de Giac; Antoine de Thoulongeon, Guillaume de Champ-Divers, Philippe de Jossequin et Nicole Raulin.

» Et en outre, pour plus grand' sûreté des choses dessusdites, voulons et consentons que les seigneurs du sang et lignage de notredit seigneur, pareillement jurent de tenir et garder cette présente amitié, concorde et union ainsi faite entre nous, et finablement, les gens d'église, les nobles et les bonnes villes de nos pays et seigneuries, et de notre sire le roi.

Et avec ce, nous, et chacun de nous, pour observer les choses dessusdites et chacune d'icelles, nous soumettons à la correction de notre mère la sainte église et de notre saint père le pape, ou de leurs commis et députés; par lesquels voulons et consentons être contraints, et chacun de nous par voie de solennelle excommunication, d'aggravances et réaggravances, d'interdits en notre pays et terres, par la sentence et jugement de l'église, plus en outre que faire se pourra.

» En témoin de toutes les choses dessusdites, nous et chacun de nous avons écrit à ces présentes notre nom, et de nos propres mains, et avons fait mettre nos sceaux à ce.

Donné au lieu de notre assemblée et congrégation sur le Ponceau, qui est à une lieue de Melun, assez pres de Pouilly-le-Fort, le mardi onzième jour de juillet, l'an de grâce mil quatre cent dix-neuf. >>

CHAPITRE CCX V.

Comment, après la paix entre ledit dauphin et le duc de Bourgogne, icelle fut publiée en divers lieux du royaume de France, et autres matières suivant.

Le lendemain de la paix dessusdite, se départit le duc de Touraine, dauphin, de Melun, atout (avec) sa puissance, et s'en alla par Tours en Touraine vers Parthenay, laquelle il avoit fait assiéger paravant par le comte de Vertus, et autres ses capitaines, pour ce que le seigneur de Parthenay avoit tout son temps tenu, et encore tenoit le parti du duc de Bourgogne; lequel comte et tous les autres fit départir ledit dauphin, et fit préparer ses gens à toute diligence pour mener guerre aux Anglois.

Et pareillement ledit duc de Bourgogne s'en retourna à Pontoise devers le roi et la reine, auquel lieu fut faite grand' joie pour la réconciliation des deux parties par-dessus déclarées. De laquelle ville de Pontoise icelui duc de Bourgogne mena le roi, la reine et tout leur état demeurer à SaintDenis, et laissa en icelle pour la garder contre les Anglois, le sire de l'Ile Adam, maréchal de France, auquel fut délivré grand' finance pour payer gens d'armes à mettre en icelle ville de Pontoise.

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