DE M. THOMAS, DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE. NOUVELLE ÉDITION, REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE. TOME QUATRIEME. A PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE DIDOT L'AINÉ. LORSQUE les cendres de DESCARTES, né en France et mort en Suede, furent rapportées, seize ans après sa mort, de Stokolm à Paris; lorsque tous les savants rassemblés dans un temple, rendoient à sa dépouille des honneurs qu'il n'obtint jamais pendant sa vie; et qu'un orateur se préparoit à louer devant cette assemblée le grand homme qu'elle regrettoit, tout-àcoup il vint un ordre qui défendit de prononcer cet éloge funebre. Sans doute on pensoit alors que les grands seuls ont droit aux éloges publics; et l'on craignit de donner à la nation l'exemple dangereux d'honorer un homme qui n'avoit eu que le mérite et la distinction du génie. Je viens après cent ans prononcer cet éloge. Puisse-t-il être digne et de celui à qui il est offert, et des sages qui vont l'entendre! Peut-être au siecle de DESCARTES on étoit encore |