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Proclamation to the Belgian People by the Commissioners of the French National Convention, Delacroix, Gossuin and Merlin (de Douai). February 19, 1793 1

AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

LES MEMBRES DE LA CONVENTION NATIONALE DE FRANCE, SES COMMISSAIRES PRÈS L'ARMÉE ET DANS LES PAYS DE LA Belgique, Liège, ETC., . . . AU PEUPLE BELGE.

Des hommes qui jusqu'à ce jour ont éternisé la misère et l'anéantissement de la classe industrieuse, ne négligent rien pour vous exciter contre les Français, et vous faire rentrer sous le joug autrichien. Ils ne rougissent pas de nous calomnier avec impudence, de nous peindre comme des athées, des cannibales qui foulent aux pieds les lois divines et humaines.

Les Français, des athées et des cannibales! . . . eux qui, dès 1789, ont proclamé les Droits de l'homme, sous les auspices de l'Etre suprème! eux qui, dès 1790, ont juré une paix immortelle à tous les peuples de la terre, et mis en pratique cette belle maxime du fils de Dieu: il faut aimer son prochain comme soi-même! ... Les Français fouler aux pieds les lois divines et humaines! . . . eux qui rappellent ces beaux jours de l'Eglise primitive, où les ministres du culte, choisis par les chrétiens, au lieu d'étaler un faste insolent, retradaient dans une vie sainte et frugale toute la modestie des apôtres.

1 Arch. parl., 1st series, vol. 59, p. 175.

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IN THE NAME OF THE FRENCH REPUBLIC

THE MEMBERS OF THE NATIONAL CONVENTION, ITS COMMISSIONERS WITH THE ARMY AND IN THE COUNTRIES OF BELGIUM, LIÈGE, &c., . . . TO THE BELGIAN PEOPLE:

Men who up to this day have perpetuated the misery and ruin of the industrial classes are neglecting nothing to excite you against the French and make you return under the Austrian yoke. They do not blush to calumniate us with effrontery, to depict us as atheists, as cannibals who trample under foot laws human and divine.

Frenchmen atheists and cannibals! .. they who, since 1789 have proclaimed the Rights of Man, under the auspices of the Supreme Being! they who, since 1790 have vowed immortal peace for all the peoples of the earth, and put in practice that noble maxim of the Son of God; Love thy neighbor as thyself! . . . Frenchmen trample under foot laws human and divine!

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they who are recalling the great days of the primitive Church, when the ministers of religion, chosen by Christians, instead of displaying insolent pomp, revived all the modesty of the apostles by a holy and frugal life.

Tout rappelle en France les premiers siècles du catholicisme. Les citoyens Les citoyens conimencent à goûter le vertueux plaisir de la fraternité. Les pauvres, ces enfants chéris du héros de l'Evangile, ne sont plus un objet de dédain. Les hommes se rapprochent, s'aident mutuellement, s'exhortent à la pratique des vertus sociales, donnent leur superflu, quelquefois leur nécessaire, aux hommes moins heureux ou plus infortunés. Des chanoines, des abbés, des prieurs n'attirent plus à eux toutes les richesses; le Sauveur de monde ne les avait pas établis; il n'avait institué pour prêcher la sublime.morale, que des apôtres et des disciples, c'est-àdire des évêques, des curés, des vicaires; et il avait prononcé anathème sur les faux prophètes, sur les hommes qui oseraient imiter les pharisiens, sur les prêtres indignes, dont l'avarice mettait le salut du monde à l'encan.

Ministres de Dieu, s'écrie le prophète Isaïe, vous serez appelés; prêtres du Seigneur, vous serez nommés; vous vous enorgueillirez de leur gloire; mais, pour votre double honte et votre double confusion, les nations reprendront leur héritage. Remis entre leurs mains, leurs moyens de prospérité doubleront, et je serai au milieu d'eux, dit le Seigneur; parce que je hais la rapine et l'argent dans les prêtres et le sacerdoce."

Ouvrez la Bible, hommes égarés par les hypocrites qui corrompent la morale de l'Evangile, qui perdent la re

In France all things recall the first

centuries centuries of Catholicism. Citizens.

are beginning to enjoy the virtuous pleasure of fraternity. The poor, those cherished children of the hero of the Gospels, are no longer objects of disdain. Men approach each cther, mutually aid each other, exhort each other to the practice of social virtues, give of their surplus, sometimes of their necessity, to men less happy or more unfortunate. Canons, abbés, priors no longer draw all wealth to themselves; the Savior of the world did not create them; he had instituted to preach his sublime morality only apostles and disciples, that is to say, bishops, curates and vicars; and he pronounced anathema upon false prophets, upon men who dared to imitate the Pharisees, upon unworthy priests, whose avarice put the salvation of the world up at auction.

"Ministers of God," cries the prophet Isaiah, "you shall be called; you shall be named the priests of the Lord; you shall possess yourselves of the wealth of the nations, and in their glory shall you boast yourselves; but for your double shame and your double confusion, the nations shall take back their heritage. In their hands shall their ways of prosperity double, and I will be in the midst of them, saith the Lord; for I hate robbery and riches among priests and the priesthood."

Open the Bible, ye men led astray by hypocrites who corrupt the morals of the Gospel, who ruin religion, who

ligion, qui déshonorent l'Eglise; ouvrez la Bible, et vous y lirez l'arrêt équitable et foudroyant que nous venons de citer.

Ah! sans doute il doit être las, ce Dieu, de voir depuis si longtemps la honteuse faiblesse des uns, et l'exécrable tyrannie des autres. Il doit être las de voir les artisans et les laboureurs ne travailler que pour ramper aux pieds de leurs semblables, et pour alimenter les vices du plus petit nombre. Il doit être las de voir qu'une poignée d'individus abuse de son nom pour désoler, appauvrir, humilier ses créatures. Il est las, ce Dieu, d'être le complice de vos oppresseurs. C'est lui qui vient de réveiller les nations endormies, et de sonner l'heure dernière des tyrans.

Les rois de la terre, a-t-il dit par l'organe du prophète déjà cité, seront assemblés en troupe comme des prisonniers, jetés dans des fosses et des cachots. Il a livré leurs armées pour être tuées; elles tomberont comme la feuille de la vigne. . . . Il n'y aura plus de royaumes, et tous les gouvernements seront réduits à rien.

Eh! n'avons-nous pas été assez heureux pour voir accomplir cette étonnante prédiction?

Il faut être aussi perfide qu'un pharisien du siècle, pour oser méconnaître le doigt de la Providence dans les succès inouïs de notre République. Cette armée innombrable, accourue du fond du Nord pour écraser la nation française, obligée de se replier honteusement après quelques succès dus

dishonor the Church; open the Bible and you will read there the just and blasting judgment that we have just cited.

He

Ah! doubtless he must be weary, this God, to witness for so long a time. the shameful weakness of some and the execrable tyranny of others. must be weary to see artisans and laborers working only to crawl at the feet of their fellows, and to feed the vices of the minority. He must be weary to see that a mere handful of persons abuse his name to afflict, impoverish, humiliate his creatures. He is weary, this God, of being the accomplice of your oppressors. It is he who comes to waken the sleeping nations, and to sound the last hour of tyrants.

The kings of the earth, he has said by the mouth of the prophet already quoted, shall be assembled in a troop like prisoners, thrown into ditches and dungeons. He has delivered their armies to be killed; they shall fall like the leaves of the vine. . . . There shall be no more kingdoms, and all governments shall be reduced to nothing.

Ah! have we not been so happy as to see the accomplishment of this astonishing prophecy?

One must be as false as a modern pharisee, to dare to mistake the finger of Providence in the unheard. of successes of our Republic. This innumerable army rushing from the depths of the North to overwhelm the French nation, obliged to retire shamefully after a few successes due

à la trahison, expirant de faim et de maladies dans les lieux qui furent le théâtre de ses brigandages et de ses cruautés; le drapeau national planté sur la cime des Alpes, et déployant ses trois couleurs jusqu'aux bords de la Meuse et du Rhin; des montagnes inaccessibles, emportées d'assaut; de vieux soldats retranchés derrière ces collines effrayantes, obligés de fuir devant une jeunesse inaguerrie; le Hainaut, la Flandre, le Brabant, le pays de Liège, occupés par les armées françaises; l'esprit de vertige qui s'empare de tous les rois de la terre; les fautes, les crimes dont ils comblent la mesure; l'assassinat dont le prince de Rome, indigne successeur de SaintPierre, vient de se rendre coupable; cette France debout et encore vivante après quatre années de révolutions, inépuisable en hommes, en ressources, en vertus, ne comptant plus ses jours que par des actions miraculeuses et des traits de patriotisme étonnants.

Quoi, Belges! rien n'a pu vous dessiller les yeux? Vous osez méconnaitre dans cette longue série de prodiges, la main du Tout-Puissant, les effets de la justice divine, de la vengeance de l'Eternel qui accomplit enfin ses promesses, et donne à la terre ce bonheur promis depuis si longtemps. . . . Non . . . non, les hommes ne sont pas jetés ici-bas pour le bon plaisir de quelques brigands privilégiés. Les maux de l'espèce humaine durent depuis quatre mille ans; il est temps que le règne des despotes finisse, et que celui des opprimés commence. Peuple belge! il dépend de vous de

to treason, dying of hunger and disease in the places that were the theatre of their brigandage and cruelty; the national flag planted on the summit of the Alps, and displaying its tricolor even to the banks of the Meuse and the Rhine; inaccessible mountains taken by assault; veteran soldiers intrenched behind these steep hills obliged to flee before untrained youth; Hainault, Flanders, Brabant, Liège occupied by the French armies; the madness which possesses all the kings of the earth; the mistakes, the crimes with which they heap the measure; the assassination of which the prince of Rome, unworthy successor of Saint Peter, has recently made himself guilty; this France, standing still alive after four years of revolutions, inexhaustible in men, in resources, in virtue, counting her days only in marvellous deeds and astonishing signs of patriotism.

... What, Belgians! could nothing unseal your eyes? Do you dare to deny the hands of the Omnipotent in this long series of prodigies, the effects of divine justice, of the vengeance of the Eternal who at length accomplishes his promises, and gives the world the happiness promised so long ago. . . . No . . . no, men are not thrown here below for the good pleasure of a few privileged brigands. The sufferings of the human race have lasted for four thousand years; it is time that the reign of despots should end, and that of the oppressed begin. Belgian people! it depends on you, to

faire, dès ce moment, commencer le vôtre. La Convention nationale de France veut que vous soyez tous libres, tous égaux en droits; et c'est à ce grand but que tendent ses décrets si astucieusement dénaturés, si audacieusement calomniés par ces hommes pervers qui cherchent à usurper votre souveraineté, en feignant de la défendre. . . . Citoyens, le moment de vous expliquer est arrivé. Le décret Le décret du 31 janvier dernier vous a fixé un délai pour déclarer si vous vouliez être nos amis ou nos ennemis : ce délai expire, nous vous ferons connaître incessamment les jours et les lieux où vous devrez en conséquence vous réunir pour prononcer en souverains sur

votre sort.

Fait à Bruxelles, le 19 février 1793, l'an II de la République française. Signe: DELACROIX, GOSSUIN, MERLIN (de Douai).

begin yours from this moment. The National Convention of France wants you all to be free, all equal in rights; and to this great end lead all their decrees so cunningly denatured, so boldly calumniated by those perverse men who seek to usurp your sovereignty, while feigning to defend it. . . Citizens, the moment to declare yourselves has come. The decree of January 31 last, fixed a limit for you to decide whether you wished to be our friends or our enemies: this limit is expiring, and we shall make known to you immediately the days and places when and where you must consequently come together to pronounce as sovereigns upon your destiny.

Done at Brussels, February 19, 1793, Year II of the French Republic. (Signed): DELACROIX, GOSSUIN, MERLIN (de Douai).

The Union of Brussels, Ghent and other Belgian Cities with France. Extracts from the Minutes of the National Convention. February 27-March 2, 1793 1

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