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1er janvier. — CORRESPONDANCE. ALPH. CHASSANT. Le poëte Claude Le Petit.-A. SOREL. Du Conseil d'État en 1859, par Ed. de Barthélemy.— CATALOGUE DE LIVRES A PRIX MARQUÉS.-Ouvrages de Gabriel Peignot.— Ouvrages divers, anciens et modernes.- Publications Silvestre sur papier de Hollande.-OUVRAGES NOUVEAUX.-Premières poésies par Aug. Villiers de l'Isle-Adam. Dictionnaire de sigillographie, par A. Chassant.Géographie historique de la Haute-Marne, par Carnandet, notices sur les plombs historiés trouvés dans la Seine, par Forgeais; etc., etc.

ON DEMANDE A ACQUÉRIR:

REVUE DES DEUX MONDES, années 1829 et 1832.

ANNUAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE, années 4845, 1846, 1847 et 1853.

ANNUAIRE DU BUREAU DES LONGITUDES, an V (1797).

HISTOIRE ECCLESIASTIQUE DES FRANCS, par Grégoire de Tours. (Édition latine-française.) (Tome Ier seulement.)

ART DE VÉRIFIER LES DATES des faits historiques, des Chartes, 17834787, 3 vol. in-fol. (Le tome Ier seulement.)

La vente des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. AUG. VEINANT aura lieu le 29 janvier et jours suivants sous la direction de M. L. POTIER. (Heures manuscrites avec miniatures, ouvrages rares sur la chasse, poëtes anciens, facéties, romans.)

Le catalogue sera adressé aux abonnés du Bulletin qui en feront la demande; envoyer franco 50 c. en timbres-poste.

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CORRESPONDANCE.

LE POÈTE CLAUDE LE PETIT.

(Nouvelle note 1.)

Mon cher monsieur Aubry,

Permettez-moi de faire quelques additions à la note que vous a transmise M. Ad. CH. sur le poëte C. Le Petit.

Je possède le tome II d'un livré dont le titre, imprimé en lettres rouges et noires, est ainsi conçu :

« OEuvres diverses du sr. D** augmentées de Rome, Paris et Madrid ridicules, avec des remarques historiques, et un recueil de poésies choisies, par Mr de B. Tome second. - A Amsterdam, chez Frisch et Bohn, marchands-libraires. M.DCC.XIV. »

L'Avertissement du libraire donne sur ces trois poëmes les indications suivantes qui ne sont pas sans intérêt pour les bibliophiles.

« . . . . . Le premier de ces deux poëmes, dit l'éditeur hollandais, est devenu extrêmement rare (la Rome ridicule); l'autre manque absolument (Paris ridicule). Le hazard m'en a fait recouvrer deux exemplaires, corrigés exactement et enrichis de remarques historiques fort nécessaires pour l'intelligence de ces deux ouvrages. Celui qui a bien voulu me les communiquer y a joint le Madrid ridicule, poëme de sa façon, de même nature que les deux autres, et qui n'a jamais été imprimé. Il le fit à Madrid, il y a quinze ou seize ans, lorsqu'il y était secrétaire d'une ambassade considérable. C'est encore à lui que je dois les remarques sur les deux autres ouvrages, c'est-à-dire sur la Rome et le Paris ridicules..... D

L'avant-titre de l'œuvre satirique de C. Le Petit mérite aussi d'être cité par le renseignement qu'il contient. Je transcris: a Paris ridicule, par M. Petit' corrigé sur un véritable manuscrit de l'auteur, trouvé parmi ses papiers après sa mort avec des remarques historiques. »

1 Voir les Bulletins des er novembre ét 15 décembre.

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1 Cet auteur á été brûlé en grève pour avoir fait des vers abominables contre la sainte Vierge.

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Il reste à savoir si cette édition, faite sur un véritable manuscrit de l'auteur, présente des différences avec l'édition de Cologne, de Pierre de la Place, 1668, in-16, indiquée par M. Viollet-le Duc, dans la Bibliothèque poétique.

Quant aux notes dont M. de B*** (Blainville) a jugé à propos d'enrichir les trois poëmes réunis, elles sont curieuses et instructives. Nous remarquons celle-ci à la page 263 de notre édition de 1714, où Claude Le Petit parlant de la grève dit :

« Certes, Grève, après maint délit,
Vous êtes pour mourir un lit 1
Bien commode pour les infames;

Puisqu'ils n'ont qu'à prendre un bateau,

Et d'un coup d'aviron leurs àmes
S'en vont en Paradis par eau. »

Seulement M. de Blainville s'est trompé dans l'interprétation de la strophe XIII, où l'auteur du Paris ridicule, parlant du Roi, dit:

« Les monarques ont les mains longues,

Ils nous attrapent sans courir,

Et n'aiment point à discourir
Avec un peseur de diphthongues :
Dieu nous garde de celui-ci,
Particulièrement ici,

Nos lauriers seroient inutiles;

Tirons donc nos chausses d'un saut,

S'il prend les gens comme les villes
Nous serions bientôt pris d'assaut.

2

On voit que l'annotateur ne connaissait pas l'édition de 1668, déjà très-rare de son temps.

Mais ce qui est plus curieux, et ce que l'auteur de la note qui vous a été communiquée semble ignorer, c'est que C. Le Petit avait mis en vers français l'ouvrage suivant :

« Les plus belles pensées de saint Augustin, prince et docteur de

1 « L'auteur de ce poëme étoit M. Petit, avocat, fils d'un tailleur. Il étoit bon poëte, et avoit beaucoup d'esprit ; mais fort libertin. Il fut brûlé en place de Grève pour avoir fait plusieurs pièces satiriques, et particulièrement contre l'honneur de la vierge Marie ainsi il mourut au lit qu'il appelle bien commode pour les infâmes. Il avoit un frère tailleur à Paris qui ne sentoit guère moins le fagot que l'avocat. »

' Il conclut de l'avant-dernier vers que « ce poëme fut composé vraisemblablement l'an 1672, lorsque le roi fit la guerre aux Hollandois, où il prit alors plus de 30 villes. >>

l'Église, mises en vers français par C. Le Petit. Paris, J.-B. Loyson, 1666, in-12.

« Et qui se serait attendu, dit l'auteur de la Bibliothèque poétique déjà cité, et qui avait le bonheur de posséder encore ce livre peu commun, qui se serait attendu à voir les écrits de ce père de l'Eglise, médités et commentés par Le Petit! >>

Et ne croyez pas qu'il y ait ici méprise de nom. Ecoutez plutôt, pour dernier renseignement biographique, ce que dit l'éditeur de ce livre dans une lettre en forme de préface adressée à M. l'abbé de S***. Quand vous aurez lu, vous me pardonnerez encore cette citation.

a Monsieur, la faiblesse humaine ne juge des choses que selon les apparences, parce qu'elle n'a des yeux que pour en voir les dehors, et tout ce qu'il y a de secret se dérobe à sa vue. Si l'on considère le genre de mort du traducteur de cet ouvrage, on aura peine à le défendre, et ceux qui ont eu part à quelques-uns de ses secrets passeront pour coupables; mais je connois la solidité de vostre jugement et je sçay que la fumée de son bucher ne vous a point offusqué les yeux. . . . . Si je ne sçavois fort bien que vous ne jugerez point à la façon du vulgaire, je n'aurois garde de vous assurer que ce coupable m'a quelquefois permis de lire au fond de son cœur..... Les belles allées du jardin de Saint-Victor, où l'on peut voir les traces d'un grand nombre d'excellents personnages, ont souvent esté les témoins de quelques pieux entretiens que nous y avons eus ensemble; c'est là qu'il m'a fait connoistre que parmi les emportements et la licence d'une jeunesse mal conduite, il se trouve de certains moments où la grâce combat avec le libertinage dans le cœur inquiet du pécheur, et qu'elle n'est pas toujours victorieuse. Ces vers qu'il m'avoit confiés, et que je vous donne, parleront mieux que moi de cette vérité; ils vous diront que ses pensées n'ont pas toujours été criminelles. Au reste, monsieur, ce trépas funeste, dont je ne puis parler sans quelqu'atteinte de douleur, et sans laisser choir des larmes sur le papier, nous doit tenir lieu de leçon salutaire, en nous avertissant de ce que dit le grand saint Augustin, que nostre conscience ne doit pas estre sans crainte, et nostre joie sans inquiétude, puisque l'avenir nous est inconnu..... >>

Je m'arrête car je fatiguerais votre attention et celle de vos lecteurs. Avant de terminer, je rappellerai que, outre l'édition de 1713, Rome, Paris et Madrid ridicules, et un recueil de Poésies choisies par M. de B***, Paris, Pierre le Grand, in-12; on trouvera dans

« Le tableau de la vie et du gouvernement de MM. les cardinaux Richelieu et Mazarin et de M. de Colbert, représenté en diverses sa

tires et poésies ingénieûses, avec un recueil d'epigrammes sur la vie et la mort de M. Fouquet et sur diverses choses qui se sont passées à Paris en ce temps-là. Cologne. P. Marteau, in-8. »

Le Paris ridicule et d'autres pièces de M. Petit, avocat.

Voilà, mon cher éditeur, ce qui m'est connu de l'auteur en question. Mais quant aux pièces impies qui l'ont fait condamner au supplice du feu, j'attends comme bien d'autres, pour vous en parler, que le hasard vienne nous les revéler, imprimées ou manuscrites, si toutefois l'on admet qu'on ait pu en sauver même un seul exemplaire.

Évreux, 19 décembre 1859.

ALPH. CHASSANT, paléogr.

DU CONSEIL D'ÉTAT EN 1859, par M. ED. DE BARTHÉLEMY, auditeur au Conseil d'État.

L'histoire du Conseil d'État est une de celles qui, à tous les points de vue, présentent le plus d'intérêt. En effet, elle se lie étroitement à l'histoire de la royauté elle-même et à celle de nos institutions politiques. Aussi plus d'un écrivain en a-t-il fait l'objet d'études sérieuses et profondes. Mais la plupart de ces écrivains se sont attachés exclusivement au Conseil d'État, ou plutôt aux Conseils du Roi, existant avant 1789. D'autres ne l'ont envisagé que sous le rapport judiciaire et ont consacré des volumes entiers à l'examen des questions litigieuses dont il avait été saisi. M. Ed. de Barthélemy n'a point suivi cet exemple. Dans une brochure, où le style est à la fois simple et élevé, il a raconté la transformation opérée par la révolution de 1789 dans ce corps éminent, ses successives modifications, et après avoir apprécié les services qu'il a rendus, il a étudié rapidement ses attributions et son organisation. Cette brochure est extraite de la Revue critique de législation et de jurisprudence, éditée par M. Cotillon, et l'honneur de figurer dans cet excellent recueil, publié sous le patronage des jurisconsultes les plus distingués, est une preuve incontestable du mérite de l'œuvre de M. Ed. de Barthélemy.

A. SOREL.

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