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un mois après, il était revenu, par le même chemin, à Nagasaki.

La Flore du Japon, que Thunberg a publiée, à son retour (en 4784), contient environ 1,000 espèces.

HERBIER DE VENTENAT.

En l'année 4809, M. Delessert fit l'acquisition de l'herbier de Ventenat (Etienne-Pierre), auteur du Choix de plantes, du Jardin de Cels, et du magnifique ouvrage du Jardin de la Malmaison. Cet herbier, qui remplissait cent quarante boîtes, a été intercalé dans l'herbier général. La plus grande partie des plantes qui le composaient est nommée avec une grande exactitude. On y trouve non-seulement les échantillons-types qui ont servi aux ouvrages de Ventenat, mais encore une immense quantité de plantes provenant de ses relations et de son active correspondance avec les principaux botanistes de l'Europe, tels que Swartz, Vahl, Schrader, Cavanilles, Bosc, Delile, Balbis, Villars, etc.

Cette grande collection comprenait en outre deux porte. feuilles de plantes envoyées du Brésil à l'impératrice Joséphine et données par elle-même à Ventenat.

HERBIERS DE PALISOT DE BEAUVOIS.

En 1820, M. Delessert se procura les collections faites par Palisot de Beauvois dans un point de la Guinée supérieure, et dans quelques parties des États-Unis de l'Amérique septentrionale.

Les pays d'Oware et de Benin n'avaient encore été visités par aucun naturaliste, lorsque l'occasion d'entreprendre un voyage dans ces contrées s'offrit à Palisot de Beauvois. Le prétendu fils d'un roi nègre, de la côte d'Afrique, avait été amené en France en 1786 et il devait s'en retourner peu de temps après dans sa patrie. Palisot de Beauvois résolut de

l'accompagner et il partit, à ses frais, pour le royaume d'Oware. Il y arriva dans le mois de novembre, après avoir relâché à Lisbonne, à Chamah, comptoir hollandais sur la Côted'Or, entre le cap des Trois-Pointes et le cap Corse; à Koto, comptoir danois de la même côte sur le fleuve Volta; à Amokou, comptoir français, et à Juida. Partout il faisait des récoltes et profitait avec soin de tous les vaisseaux qu'il rencontrait pour adresser les produits de ses recherches à M. de Jussieu.

Le pays d'Oware, ou Awerri, ainsi nommé par les Européens, situé sur la côte occidentale de l'Afrique équatoriale, est borné au nord par le royaume de Benin, et au sud par celui de Galbar. Ses habitants se désignent eux-mêmes sous le nom de Jackeris.

Arrivé dans ce pays, l'insalubrité du climat réduisit Palisot de Beauvois à un état de langueur déplorable, mais il ne perdit pas courage et, tant que ses forces le lui permirent, il parcourut le pays, recueillant tout ce qui s'offrait d'intéressant pour l'histoire naturelle. Après avoir fait un voyage à Agaton, premier entrepôt du royaume de Benin, il en fit un second à Benin même, où il séjourna quelque temps et fut accueilli par le roi. Revenu à Oware, Palisot de Beauvois en partit par une autre route pour Bono-Pozzo, dernière place du royaume du côté du désert.

Cependant ses forces diminuaient de jour en jour, et il se trouva enfin dans une situation tellement critique, qu'un de ses amis ne trouva d'autre moyen de le sauver que de l'embarquer de force sur un vaisseau négrier qui se rendait au Cap-Français, à Saint-Domingue. Palisot de Beauvois y débarqua le 28 juin 1788, dans un grand état de faiblesse. Il se rétablit peu à peu et voulait se fixer à Saint-'omingue ; il étudia cette île et la parcourut en tous sens avec ardeur.

Au mois d'octobre 1791, lors des événements de Saint Domingue, il fut envoyé à Philadelphie dans un but politique ; il y résida pendant près de deux ans et revint à Saint-Domin

gue à l'époque de l'incendie du Cap où toutes ses collections furent perdues. Obligé de se réfugier à Philadelphie, il y trouva, non sans peine, quelques moyens d'existence et se mit à faire des courses scientifiques. Ses premières excursions eurent lieu dans les provinces du sud-ouest, parmi les Criks (Creeks) et les Cherokis; ses collections dans tous les genres furent très-riches, mais il eut encore le malheur de les perdre par suite du naufrage du vaisseau sur lequel il les avait embarquées.

Alors que Palisot de Beauvois put revenir en France, il se hâta d'emporter le peu qui lui restait de ses collections et débarqua à Bordeaux au mois d'août 1798.

Les plantes provenant de son voyage en Afrique ont été décrites dans la belle Flore d'Oware et de Benin, que Palisot de Beauvois a publiée en 1804-4807. Il y donne les figures coloriées de 120 plantes dont les dessins ont été faits sur les échantillons mêmes qu'il a rapportés et qui sont conservés à part dans le musée de M. Delessert.

L'herbier de Palisot de Beauvois, outre ses plantes d'Oware et d'Amérique, comprenait un choix de cryptogames et de graminées nommées par lui et des échantillons qu'il avait reçus de différents botanistes.

HERBIER DE THUILLIER.

En 1827, le fond des collections de Thuillier fut acquis par M. Delessert. Thuillier était mort en 1822. Ce n'était qu'un simple jardinier sans instruction, mais doué d'une grande intelligence. Il faisait le trafic des plantes et se chargeait de préparer des collections de celles des environs de Paris. Il y comprenait toutes les espèces décrites dans sa Flore et les livrait ainsi aux amateurs.

Un herbier complet, et séparé, de ces plantes de Paris, se trouve en la possession de M. Delessert. Il a été consulté avec

intérêt par les auteurs des flores parisiennes qui sont venus après Thuillier.

Le reste de ses collections se composait d'une grande quantité de plantes exotiques qui lui avaient été données par MM. Richard et de Jussieu et par divers voyageurs. Ces plantes ont été revues par M. Desvaux qui les a en grande partie étiquetées.

HERBIERS DE M. A.-B. LAMBERT, DE LONDRES.

Les collections que nous venons de rappeler formèrent la base importante du grand herbier de M. Delessert. De nouvelles acquisitions sont venues depuis et viennent encore fréquemment s'y ajouter. Et ici nous devons mentionner les achats faits en 1842, lors de la vente du cabinet botanique de M. Aylmer-Bourke Lambert, à Londres, d'un grand nombre d'herbiers particuliers qui, tous, ont été réunis à l'herbier général de M. Delessert. Nous citerons entre autres un herbier de Roxburgh, collection assez considérable de plantes de l'archipel Indien et de l'Inde continentale, de l'Afrique méridionale, etc., les plantes du voyage du capitaine Beechey, celles recueillies par Masson au cap de Bonne-Espérance, des herbiers considérables de la Nouvelle-Hollande de White, de MM. Lhotsky et Drummond, etc., etc.

Nous allons entrer dans l'historique des autres herbiers qui composent la grande collection de plantes de M. Delessert, mais sans suivre aucunement l'ordre des acquisitions. Les notices que nous donnerons sur les botanistes-voyageurs et sur leurs itinéraires feront connaître d'une manière plus méthodique et plus rationnelle, et les diverses collections du musée de M. Delessert, et les localités variées où les plantes ont été recueillies.

X.

EXPÉDITIONS ET VOYAGES

DONT LES COLLECTIONS BOTANIQUES SONT CONSERVÉES DANS L'HERBIER DE M. DELESSert.

Il est indispensable, si l'on veut avoir la série complète des voyages dont les plantes sont entrées dans les collections de M. Delessert, de se reporter au chapitre précédent, qui déjà renferme des détails sur un certain nombre de ces voyages. Nous aurons soin, au reste, de les rappeler en note dans le présent chapitre, et d'y renvoyer à chacun des endroits où leur place est marquée géographiquement.

L'impossibilité de scinder les itinéraires des botanistes qui ont visité successivement des contrées différentes est cause que quelques-uns n'ont pu être classés d'une manière rigoureuse dans les divisions géographiques que nous avons tracées; mais le tableau qui doit suivre notre historique des herbiers de M. Delessert remédiera à cet inconvénient par sa forme et par sa disposition.

Nous avons partagé en deux sections les notices sur les collections qui font l'objet de ce chapitre; l'une de ces sections est consacrée aux voyages et aux expéditions maritimes qui en général embrassent une vaste étendue et un grand nombre de pays, et qui ne peuvent guère être rangés que par dates; la seconde section renferme les voyages entrepris dans des localités particulières ét déterminées.

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