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Tous ces ouvrages, fruits des travaux de 2,500 auteurs différents, sont écrits dans les diverses langues de l'Europe et surtout en français et en latin, ainsi que le montre le tableau suivant:

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Un catalogue général de tous les livres, classés par ordre alphabétique d'auteurs, permet de s'assurer promptement si tel ouvrage demandé existe dans la bibliothèque. Bientôt un catalogue méthodique qui se prépare facilitera plus encore les recherches et les travaux des personnes qui fréquentent le musée de M. Delessert, en leur offrant, dans un ordre systématique, la liste de tout ce qui aura été écrit sur tous les sujets quelconques propres à la botanique, soit que les ouvrages aient été publiés à part, soit qu'on les trouve renfermés dans des recueils particuliers, tels que journaux scientifiques, mémoires de sociétés savantes, etc.

Les mémoires, dissertations, thèses, etc., et généralement toutes les brochures qui ne se composent que d'un petit nombre de pages d'impression, ne sont point conservés isolément dans la bibliothèque de M. Delessert; elles sont réunies en volumes reliés, et présentent une collection de Mélanges qui, sous différents titres, à cause de la diversité des formats, s'élève à 150 volumes contenant 12 à 1300 brochures de toute sorte. On les retrouve aisément, selon le besoin, en consultant le catalogue de la bibliothèque qui indique pour

chacune de ces brochures le volume de Mélanges dans lequel elle est insérée.

COLLECTION D'AUTOGRAPHES.

Pour savoir quelle foi il doit avoir dans la détermination d'un genre ou d'une espèce de plante, ou dans une annotation manuscrite qu'il rencontre et qui n'est pas signée, le botaniste au milieu de ses recherches attache souvent une grande importance à l'écriture de l'étiquette qui peut lui apprendre le nom de l'auteur de l'observation. Les savants qui ont parcouru et consulté les herbiers de la collection de M. Delessert, et qui les ont enrichis de notes sont en assez grand nombre, mais leur écriture, par cela même, n'étant pas toujours bien connue, l'authenticité d'une détermination ou d'une note ne se trouve pas constatée d'une manière certaine. Pour rendre les recherches plus faciles et ôter toute indécision à cet égard, M. Delessert s'occupe, depuis plusieurs années, de réunir, autant qu'il peut se les procurer, les lettres, manuscrits ou étiquettes autographes de toutes les personnes qui se sont fait un nom dans la botanique. Cette collection est devenue assez considérable pour fournir de nombreuses et précieuses indications. Indépendamment des notes que l'on trouve éparses dans l'herbier, plus de 200 étiquettes conservées à part et les autographes de près de 300 botanistes de toutes les époques, de toutes les célébrités, sont classés soigneusement dans la collection dont il s'agit. L'énumération complète de ces diverses personnes serait ici sans intérêt, mais nous donnerons une idée suffisante de la collection quand nous dirons qu'on y voit figurer les noms des Adanson, Robert Brown, J. et N.-L. Burmann, Cavanilles, De Candolle, Grew, Haller, Hooker, Jussieu, Kunth. Linné, Pallas, Pavon, Richard, H. Sloane, J.-E. Smith, Thunberg, Tournefort, Vaillant, Van Royen, etc., etc.

Les originaux des Lettres sur la Botanique de J.-J. Rousseau

sont conservés dans la famille de M. Delessert, où se trouve également le petit herbier que Rousseau avait formé luimême pour mademoiselle Delessert (depuis madame Gautier), et que nous avons déjà mentionné à la page 44.

XVII.

CONCLUSION.

On a pu juger, par l'étendue des diverses notices qui précèdent, de l'intérêt que présentent les nombreuses collections que M. Benjamin Delessert prend le soin de rassembler avec tant de sollicitude, et qu'il ouvre à la science avec un si généreux abandon. Les détails dans lesquels nous sommes entrés permettront également d'apprécier ce qu'il a fallu de soins, d'efforts, de persévérance pour accomplir une telle œuvre et la poursuivre sans relâche et avec succès pendant une longue suite d'années.

Des collections de la nature de celles que M. Delessert a ainsi rassemblées ont besoin, pour offrir tout le degré d'utilité possible, de remplir, entre autres conditions indispensables, celles d'être réunies toutes ensemble, d'être tenues au courant des publications et des découvertes nouvelles, et classées de manière à faire trouver promptement et facilement ce que l'on cherche. Ces conditions, on les rencontre dans le musée de M. Delessert. Au point où il en est arrivé, ce musée est devenu comme un centre où viennent aboutir les communications et les correspondances des botanistes étrangers, et l'on peut dire, au reste, que les écrivains et les voyageurs travaillent encore pour la science lorsqu'ils enrichissent

cet établissement des produits de leurs travaux ou de leurs explorations.

Un conservateur est attaché au cabinet botanique de M. Delessert. Il est chargé de mettre en ordre et de classer les différents matériaux qui y arrivent presque journellement, et d'en faciliter l'usage aux personnes qui fréquentent ce cabinet. On n'y est admis que d'après une autorisation spéciale, et ceux qui l'obtiennent ont l'avantage de jouir, aux heures d'études, de cette liberté d'action et de recherches si utile dans les compositions littéraires, indispensable surtout dans les travaux botaniques; et comme le même local renferme à la fois l'herbier et la bibliothèque, chacun peut y puiser à son gré et compulser en même temps un grand nombre de plantes et de livres, avantage inappréciable qu'on ne saurait demander aux établissements publics ouverts à tous les visiteurs sans exception.

Non content de mettre de telles ressources à la disposition des botanistes, dont il facilite ainsi les études et les recherches, M. Delessert a voulu témoigner de l'intérêt qu'il porte aux arts et aux artistes, et il a entrepris la publication d'ouvrages importants écrits sur la science qu'il affectionne, dans le but d'y faire concourir les arts du dessin et de la gravure, qui prêtent un secours si efficace à la botanique. La flore de la Sénégambie (Flore Senegambie tentamen), rédigée par MM. Guillemin, Perrottet et A. Richard, dont le premier volume, publié de 1850 à 1855, renferme 72 planches dessinées par MM. J. Decaisne et Vauthier, et gravées sur pierre par M. Vielle, les Archives de Botanique, placées sous la direction de Guillemin, les Icones selectæ plantarum, sont entre les mains de toutes les personnes qui s'occupent sérieusement de la science. Les Icones selectæ, recueil destiné à faire connaître les plantes les plus rares ou les plus remarquables, forment aujourd'hui 5 volumes, et le dernier est à peine achevé, que déjà les matériaux se préparent pour la continuation de cette œuvre importante. Les 500 planches contenues dans les

cinq volumes qui ont paru jusqu'à présent ont été dessinées par madame E. Delile et par MM. Turpin, Decaisne, Riocreux, Borromée, Node-Véran et Heyland, et gravées avec le plus grand soin par mesdames Rebel, Massard, Taillant et Noiret, et MM. Dien, Mougeot, Plée, etc.

Les sciences et les arts, livrés à leurs propres forces, ne peuvent exister sans appui, et ceci est vrai par rapport aux sciences naturelles principalement. Celles-ci reposent sur l'observation d'objets matériels qui ne sont pas à la portée de tous, et dont la réunion ne peut être opérée qu'à grands frais. Il est peu de travaux en botanique qui ne réclament l'examen d'une foule d'objets souvent très-rares, et l'on sait quelles difficultés attendent quiconque veut approfondir le moindre sujet et faire connaître ensuite le résultat de ses recherches consciencieuses. Ces difficultés sont encore plus grandes pour l'homme peu favorisé de la fortune et qui, à chaque pas qu'il veut faire, est arrêté dans sa marche. Que de savants laborieux, mais placés dans une humble situation, se sont vus contraints de renoncer à des travaux qui devaient les honorer eux et leur pays! Combien d'autres, dans le débit d'un ouvrage qui ne s'adresse qu'à un petit nombre de personnes, ne rencontrent qu'une faible compensation à des veilles pénibles, à des frais dispendieux! Comment venir en aide à de tels hommes? Sans doute les gouvernements trouvent, dans la haute position où ils dominent la société, les moyens de faire accepter les moindres secours destinés à encourager ou à faciliter des travaux utiles; mais un particulier ne jouit pas toujours de la même prérogative, et il ne peut d'ailleurs en user qu'avec de grands ménagements pour ne pas éveiller d'honorables susceptibilités. C'est sous l'influence de cette idée que M. Benjamin Delessert a agi lorsqu'il a voulu recueillir tous les documents précieux que renferme son musée botanique, et mettre de si nombreux et si rares

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