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trepris sous le commandement du capitaine King, dans le but d'observer les côtes nord et nord-ouest de la Nouvelle-Hollande, et que nous avons mentionnées plus haut. Ces voyages durèrent quatre années, pendant lesquelles la botanique d'une grande partie des côtes de la Nouvelle-Hollande fut étudiée avec soin. Il fit ensuite, d'août 1822 à mars 1824, plusieurs excursions dans l'intérieur de la Nouvelle-Galles, à Illawarra ou district de Five-Island, partie de l'Australie remarquable par le caractère presque tropical et le luxe de sa végétation, aux Montagnes-Bleues, aux plaines de Liverpool, dans la portion méridionale de la colonie au travers des comtés de Camden et Argyle. Il accompagna de nouveau M. Oxley dans ses expéditions, qui eurent lieu en septembre et octobre, à Moreton-Bay et à la rivière Brisbane, se rendit d'avril à juin 1825 vers le nord-ouest. partant de Paramatta, s'embarqua le 28 août pour la Nouvelle-Zélande, et arriva à la baie des Iles. Pendant son séjour dans ce pays, il a fait, dans des directions différentes, plusieurs excursions botaniques. A son retour à Sydney en janvier 1827, Allan Cunningham entreprend de nouvelles et nombreuses explorations dans l'intérieur de la colonie, et principalement dans les parties nord et nord-ouest. Dans le mois de mai 1829, il s'embarqua pour l'île de Norfolk, et fit ensuite une excursion botanique à l'ile Philip. Parti le 25 février 1854 pour se rendre en Angleterre, il y arriva au milieu du mois de juillet, après une absence de près de dix-sept années. A la mort de son frère Richard, botaniste du jardin colonial de la Nouvelle-Galles du Sud, Allan Cunningham fut nommé pour le remplacer. Il arriva au port Jackson le 12 février 1857. L'année suivante, embarqué sur la corvette française l'Héroïne, commandée par le capitaine Cécille, il se rendit de nouveau à la NouvelleZélande; mais, son séjour ayant eu lieu pendant toute la saison des pluies, il eut à y supporter un froid excessif, et ces circonstances, jointes à de grandes privations qu'il fut forcé d'endurer, eurent de sérieux effets sur sa constitution déjà

affaiblie. De retour à Sydney, sa santé déclina visiblement jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 27 juin 1840.

Les échantillons de plantes donnés par M. Heward à M. Delessert ont été récoltés par Allan Cunningham dans ce dernier voyage à la Nouvelle-Zélande. Il en avait rapporté surtout une belle collection de plantes cryptogames.

POLYNÉSIE.

ILES DE LA SOCIÉTÉ.

TAHITI.

M. Moerenhout.

Quelques îles des archipels nombreux parsemés dans l'Océanie orientale, ou Polynésie, ont été visitées, comme nous l'avons vu précédemment, par plusieurs naturalistes dans le cours de leurs longs voyages. M. J.-A. Moerenhout, consul général des États-Unis, aux îles océaniennes, et qui avait fondé aux îles de la Société un établissement très-étendu, a résidé pendant près de six années (jusqu'en 1854) à Tahiti, la plus importante des fles de cet archipel, ne la quittant que par intervalles pour des excursions dans son voisinage ou pour des voyages au Chili. Il avait envoyé, en 1854, à Paris, une caisse de plantes récoltées par lui et par le docteur Bertero à Tahiti; malheureusement, une partie en fut distraite en route on ne sait comment; mais, quoique incomplète, la collection qui en est restée est peut-être encore une des plus riches en espèces qu'on ait rapportées de Tahiti. Des exemplaires en ont été distribués à quelques personnes, et, entre autres, à M. Benjamin Delessert.

M. Moerenhout a visité Papéiti et le district de Papara, le plus opulent de l'île. Pendant un séjour à Papara, il fit des incursions botaniques en différentes directions, soit dans l'in

térieur de l'île, soit à l'est et à l'ouest, dans les plaines et le long des rivages, et il alla plusieurs fois jusqu'à l'isthme, et même jusqu'à la partie orientale de Taïarabou.

Au commencement de novembre 1850, M. Moerenhout, qui était allé à Valparaiso, revenait à Tahiti. Il avait avec lui le docteur Bertero, que charmaient à la fois et l'aspect et la végétation de cette île baptisée par Bougainville du nom de Nouvelle-Cythère. Nous avons raconté à l'article de Bertero par quelle fatalité il s'était embarqué sur un bâtiment appartenant à M. Moerenhout, et dont le sort devait être à jamais un mystère. Le docteur Bertero s'était occupé de la détermination botanique des espèces qu'il avait récoltées dans l'île de Tahiti avec M. Moerenhout, et ce dernier avait eu le soin de prendre note de leurs noms vulgaires dans le pays. Guillemin a compris toutes ces espèces dans son Zephyritis Taïtensis, publié dans les Annales des sciences naturelles en 1856 et 1857.

XI.

COLLECTIONS PARTICULIÈRES

FAISANT PARTIE DES HERBIERS DE M. DELESSERT.

PLANTES DE JARDINS.

Le jardin du Muséum d'histoire naturelle de Paris, celui de M. Benjamin Delessert à Passy; le jardin botanique de

Montpellier, dirigé par M. Delile; l'herbier de Riché, ancien jardinier au Muséum, chargé de la culture des végétaux de serre chaude; et plusieurs jardins particuliers, ont fourni à l'herbier de M. Delessert un choix considérable d'échantillons de ces plantes d'ornement rares ou curieuses introduites plus ou moins récemment dans la culture horticole.

HERBIERS EN VOLUMES.

COLLECTIONS GÉNÉRALES.

Nous n'avons appelé l'attention, dans la longue énuméra tion qui précède, que sur les herbiers dont les plantes sont renfermées dans des boîtes ou mises en paquets. Il est une autre forme d'herbier employée quelquefois, et qui rend assez agréable et facile l'usage de ces collections. Nous voulons parler des plantes attachées ou collées sur des feuilles de papier, lesquelles, réunies, et reliées ou cartonnées, peuvent se consulter comme des livres, et prendre place dans la bibliothèque. On cite l'herbier de l'archiduc Jean, en Autriche, arrangé ainsi en volumes magnifiquement reliés; mais une telle disposition, qui ne laisse plus la liberté de changer la classification adoptée, et ne permet aucune intercalation, ne peut convenir qu'à un petit nombre de plantes, et n'est guère usitée que pour les cryptogames (mousses, lichens et plantes marines), dont la dimension se prête aux formes les plus petites. Aussi, les herbiers de végétaux de cette nature, reliés en volumes, sont-ils généralement plus nombreux que les collections semblables, qui renferment des plantes phanérogames dont l'organisation est plus compliquée, et qui sont surtout d'une plus grande dimension. C'est ce qui a lieu dans le muséum de M. Delessert, où, sur vingt-cinq collections ainsi préparées, deux seulement appartiennent à la phanérogamie; celles-ci se composent des types que nous avons déjà mentionnés des plantes décrites par Jean Burmann dans son

Thesaurus Zeylanicus, et de plantes d'Espagne, des deux Amériques, etc., disposées par Don Joseph Quer, auteur de la Flora española (4).

Les belles collections des cryptogames des Vosges (Stirpes cryptogama Vogeso-Rhenano) de MM. Mougeot et Nestler, du duché de Bade (Plantæ cryptogamicæ, etc. ) de Kneiff et Hartmann, les Plantes cryptogames de France de M. Desmazières, renferment des échantillons soigneusement préparés et étiquetés de plantes qui appartiennent aux diverses familles de cette grande classe de végétaux,

Ces collections générales et les collections spéciales que nous allons mentionner peuvent être regardées comme un démembrement des cryptogames de l'herbier général, déjà riche en échantillons nombreux, de MM. Lamouroux, Palisot de Beauvois, Delise, Mougeot, Montagne, René Lenormand, Léveillé, etc., et des différents voyageurs tels que MM. Bertero, Gaudichaud, Perrottet, Leprieur, Bélanger, Claude Gay, Cuming, Goudot, etc., dont les herbiers renfermaient en grand nombre des plantes cryptogames.

COLLECTIONS SPÉCIALES.

Mousses et lichens.

Plusieurs jolis herbiers de mousses sont conservés de la même manière dans le musée de M. Delessert; telles sont : les Mousses de la Normandie de M. de Brébisson, la Bryologie européenne (Bryologia Europea) de MM. Bruch et W.-P. Schimper, les Mousses d'Amérique (Musci Americani) recueillies par Thomas Drummond, nommées par M. Wilson et sir W.-J. Hooker, celles d'Angleterre et d'Irlande (Musci Britan

(1) Voici le titre que porte cette collection: Herbario seco de varias plantas que se crian en España, en las dos Americas, en Africa y Italia, recogidas y dispuestas en sus respectivas classes y generos, con sus descripciones, nombres facultativos; por. Don Joseph Quer, etc.

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